Esprits logiques et adeptes de rationnel, passez votre chemin: Hare+Guu n'est certainement pas pour vous.
Dans cet anime, on suit le quotidien du jeune Hare, "légèrement" bousculé par l'arrivée de sa nouvelle camarade Guu, personnage surprenant à bien des égards. Outre ses divers estomacs capables d'avaler aussi bien des canaris que des éléphants en passant par d'autres personnes, pour les envoyer dans un univers psychédélique libéré de toute contrainte, cette (jeune?) demoiselle n'aura de cesse de persécuter son entourage (et surtout Hare) avec ses idées farfelues masqué par un visage candide ou vide d'expression selon la situation.
Mais même si elle occupe aisément le devant de la scène, d'autres personnages font des apparitions tout aussi remarquées, comme un docteur légèrement pervers harcelés par une vieille habitante du village voisin, un chef au torse qui fait passer Denis Roussos pour un petit joueur, sans oublier la mère de notre héros qui passe le plus clair de son temps à boire et dormir, laissant ainsi ce dernier assumer seul l'entretien de la maison et les tâches ménagères.
On ne peut pas dire qu'il y-ait un fil directeur d'un épisode à l'autre, chacun permettant de suivre les péripéties des protagonistes le temps d'une journée, et de permettre à Guu de faire tourner Hare un peu plus en bourrique. Voici en gros la recette simplifiée de l'humour si particulier de cette série: prenez une situation de la vie courante (pour un habitant de la jungle), et pensez à la chose la plus invraisemblable (à défaut la plus stupide) qui puisse arriver, et vous approcherez seulement l'étendue des capacités de Guu... Là où d'autres séries plus récentes préfèrent enchaîner les gags à 200 à l'heure, quitte à noyer le spectateur, on préfère ici laisser mijoter les situations cocasses (et Hare tenter de trouver une solution acceptable) avant d'en dévoiler la chute. L'humour n'en est que plus percutant et facile à appréhender, tout en étant par la même occasion assez reposant.
Techniquement, l'anime fait dans l'originalité, à commencer par un opening très psychédélique, qui présente immédiatement un univers particulièrement coloré, dans des ton vifs, et un graphisme simplifié à l'extrême. Pas vraiment de morceaux qui marque l'oreille, mais certains airs soulignent bien les raisonnements spéciaux des personnages, et leur manque total de logique. Ajoutez à l'ensemble un léger fan service (rien de grave je vous rassure) avec des personnages féminins bien mieux dessinés que leurs homologues masculins, et vous comprendrez que cette série possède tous les atouts pour plaire à un public de 7 à 77 ans (et plus).
Si je devais malgré tout avoir un regret après le 26ème épisode (outre le fait que la série soit finie), c'est que si la plupart des personnages possèdent leur propre histoire et sont présentés plus en profondeur le temps d'un ou deux épisodes, on ne sait finalement pas grand chose sur Guu, hormis son effet immédiat sur son entourage.
Son seul but dans la vie semble finalement n'être que de s'amuser en prenant Hare comme cobaye, mais à aucun moment on ne parle de ses origines (qu'on devine surnaturelles puisqu'elle passe par 2 fois en mode "adulte") ou des raisons qui ont fait qu'elle s'attache à Hare et sa mère. On peut admettre que pour une telle série, on se moque bien de savoir pourquoi le schmilblik est un œuf, du moment que Hare panique, mais ce serait quand même intéressant d'avoir quelques précisions supplémentaires à ce sujet.
En conclusion, JIHG est un de mes gros coups de cœur du moment, qui comme tel est malheureusement passé trop vite à mon goût (mais il me reste toujours les OAVs). Je le conseille tout le monde même aux plus réfractaires qui sauront de plus accepter son univers colorés et particulièrement agréable à l'œil.