Madoka Magica. Une série qui a été couverte de beaucoup (trop ?) d'éloges durant l'année 2011. Durant quatre ans j'ai presque oublié cette série, ayant eu d'autres occupations, et je ne m'y suis intéressé que très récemment. Déception que voilà.
Malgré sa volonté de transcender, de détruire, de déconstruire les codes du magical girl ou je ne sais quoi, Madoka Magica commence comme une petite série sympathique dont l'ambiance future peut-être devinée dès le premier épisode (et oui, pas besoin d'attendre l'épisode 3) mais qui respecte presque scrupuleusement de nombreux codes et stéréotypes - La fille qui a pas super confiance en elle, la senpaï qui sert de référence, l'amie fidèle à la justice - en y ajoutant quelques stéréotypes de divers autres genres.
Au final, surtout en connaissant l'auteur, le fameux Gen Urobochi, l'homme qui nous a pondu Blassreiter, Psycho-Pass ou encore Suisei no Gargantia, les nombreux moments forts et divers twists de l'anime en deviennent très fortement prévisibles, gâchant ainsi d'une certaine manière la volonté du scénariste de faire de ces twists des moments forts.
On y ajoutera une mise en scène franchement étrange, avec une musique qui ne donne pas l'impression de correspondre à certaines scènes (et ce malgré sa grande qualité, comme d'habitude chez Yuki Kajiura), rendant franchement difficile l'immersion. Mais malgré ça, la série se laisse largement suivre durant les trois premiers quarts de la série, cependant sans révolutionner quoi que ce soit.
Et c'est le dernier quart de la série qui blesse. Qui bousille le tout.
Alors en effet, un épisode en particulier est très bon sur l'idée, mais brise toute la cohérence de la série, que ce soit sur l'évolution de Madoka, ou que ce soit sur les évènements concernant Homura. C'est dommage et ça rend inutile toute tentative d'évolution concernant le personnage de Madoka, et met à mal certains principes de la série.
L'épisode final en ajoute une nouvelle couche. Non seulement on nous balance des idées pas réellement creusées (et qui sont à la limite de l'incohérence), avec d'autres principes qui sortent plus ou moins de nulle part, couplée à un délire pseudo métaphysique qui parait plutôt inapproprié, malgré le fait qu'un personnage nous rappelle bien fortement le contenu de l'épisode durant le reste de la série (pour ceux qui n'auront pas compris, le personnage en question est Kyubey).
La fin est en toute somme plutôt facile, un genre qu'Urobochi avait déjà essayé dans le - toutefois - plutôt bon Blassreiter. C'est dommage car Madoka a bien plus d'ambition scénaristique.
Je me souviens que la réalisation avait marqué beaucoup de gens, mais malgré le fait qu'on se retrouve avec des scènes et des décors très sympas, notamment lors des combats contre les Sorcières, le tout donne souvent l'impression d'être une esbroufe visuelle qui n'arrive pas à correspondre à l'action. Mais ça c'est plutôt parce que, selon moi, Akiyuki Shinbo, le réalisateur, ne correspond pas à ce genre de série, mais bien plus à celles qui ont un cachet beaucoup plus particulier, du style Bakemonogatari ou encore Sayonara Zetsubô Sensei. C'est plutôt dommage.
En définitive Madoka Magica est une série très moyenne, se donnant des airs très évolués scénaristiquement, et quelques chose qui sort à mort des sentiers battus, ce qui n'est malheureusement pas le cas (d'autres l'ont déjà fait bien avant, et selon moi d'une bien meilleure manière ; pense notamment à Mahou Shoujo Lyrical Nanoha). A la place, on a juste une série au maximum regardable mais franchement prétentieuse. Par conséquent, honnêtement, méfiez-vous des apparences.