Evangelion...
Déjà beaucoup de critiques ont été versées, j'ai l'impression que tout a déjà été dit. Qu'une critique supplémentaire serait inutile. Pourtant, je me dois de vous en parler. Pourquoi me demanderez-vous ? Pas parce que c'est une série qui a pu influencer une bonne partie de la japinamation actuelle, cela est difficile à contester, mais parce que c'est une série qui a su quand je l'ai vu pour la première fois me passionner, me faire conjecturer, qui m'a presque rendu fanatique de son existence.
Evangelion m'a apporté la maîtrise du réalisateur.
Le fait qu'une série animée pouvait développer une véritable thématique et en imprégner le spectateur tout en le baladant, tout comme sait si bien le faire les grands films.
Sous dehors d'une série de science-fiction, avec spectacle et galerie de personnages racoleurs mais qui à la fois peut rebuter, un peu comme les vrais gens, Evangelion nous offre une histoire passionnante et surtout mystérieuse.
Car, quel est le fil le plus fort, celui qui accroche le spectateur pour plus jamais le lâcher : le mystère. A l'instar d'un Lost qui va nous appâter comme le loup au summum de la famine avec une belle tranche de viande, un pavé de cerf à six pattes, Evangelion va nous délivrer une histoire dont on ne peut rien appréhender.
Dont on ne sait rien, dont on spécule et dont les personnages qui possèdent la connaissance, tel Picsou qui veut rien lâcher, même pas un caillou, vont être avares de révélations, à faire rougir l'oncle Scrooge.
Tout devient alors interprétation du spectateur. Horrible, mais diablement efficace. Après on ne rentre pas dedans, bah ça devient une bête anime répétitive sur la bonne première quinzaine d'épisodes.
Car au final, toute cette histoire de science fiction n'est qu'un prétexte. L'os, la carotte, la pépite d'or qui va attirer le fan. Car c'est lui qui est ciblé. Le débat est bien au dessus.
L'habillage de cette anime est pour cela exemplaire. Hideaki Anno, maître de son art, manipule le spectateur et use de tout les artifices et codes de la japanime pour l'attraper, le capturer et l'enfermer dans son univers.
Musiques, couleurs, rythmes, références, générique mythique, personnages, chara-design, en particulier des Evangelion, tout est là pour plaire, pour créer l’addiction. Mais ce n'est que le maquillage, le monsieur est fort. Se cache derrière tout ça, divers indices, des petits détails, visuels et sonores, outils rodés d’une mise en scène soignée, celle d'un bonhomme, empruntant ces codes au cinéma, technique qu'il avait déjà travailler sur Nadia le Secret de L'eau Bleue et GunBuster. Finalement, il en vient à créer ses propres références, dont on verra la pâte certaine dans un Entre Elle et Lui.
Evangelion alors transporte et entraîne, jusqu'à brusquer dans la deuxième partie de la série. Là, le spectateur est secoué, on le choque, on veut le faire réagir.
Il ne comprend pas forcément, l'histoire est trop captivante, encore trop de mystères, de couches d'ombres à écarter. Arrive la fin.
Tout cela n'étaient que prétexte. Hideaki Anno nous met une claque, puis nous explique. Le message passe ou ne passe pas, est-ce que toi qui as vu l'anime était vraiment la cible de ce message ?
En tout cas je salue bien bas, la maîtrise, l'ambition, le rêve.
Je te salue Evangelion, anime qui m'a dévoré, qui m'a capturé. Avant je n'étais qu'un simple fan, maintenant je suis prédicateur. Evangelion m'a ouvert les yeux sur ce qu'était vraiment la japanimation, à l'instar d'Hollywood une machine à rêve, une machine à fantasme, mais aussi un art et un vecteur d'idée.
ALL HAIL EVANGELION !!
13/10