Critique de l'anime Noein

Noein ou la chronique de l'amour absolu, l'amour qui transcende l'espace, le temps, les âges. Ouch! Vaste programme comme dirait l'autre et l'on peut dire que le pari est globalement réussi.

Pourtant, les auteurs ne partaient pas gagnant à la base car nous avons tous des références sur le sujet, qu'elles soient issues de l'univers du manga mais également du cinéma ou de la littérature. Que celui ou celle qui ne sait pas ce qu'est "Tristan et Yseult" soit foudroyé à l'instant et que sa descendance soit maudite sur 80 générations. La chose était d'autant plus difficile que cette thématique pouvait se heurter à deux obstacles scénaristiques majeurs:

- se placer dans un sujet de science fiction,

- avoir comme personnages principaux des moutards d'une dizaine d'années.

Dans cette mer des Sargasses, l'intrigue aurait pu se perdre bien des fois. Or, les auteurs ont réussis le tour de force de ne pas se complaire dans une science fiction incompréhensible qui bien souvent n'est qu'une forme d'hypocrisie, une manière de dire "alors spectateur, tu n'y comprends rien, normal tu es un âne". La plupart du temps, il ne s'agit que d'un replâtrage maladroit pour faire en sorte que l'histoire retombe miraculeusement sur ses pieds sans que l'on sache très bien pourquoi. Noein reste, quant à lui, cohérent, accessible pour peu que les histoires de dimensions parallèles vous intéressent.

Le deuxième écueil, et non le moindre, est l'âge des principaux personnages. On aurait très rapidement pu tomber dans une mièvrerie absolue avec des mouflets insupportables. Ici, ce n'est pas le cas même si l'on trouve quelques morceaux de bravoure de ci, de là, mais cela reste dans le domaine de l'acceptable. Les gamins sont ce qu'ils sont, avec leurs limites physiques et intellectuelles, donc pas de surdoué qui comprend tout instantanément, pas de mioche super-brave et super-résistant que même s'il perd 10 litres de sang et bien... pff, même pas mal.

Ajoutons à cela que les personnages secondaires ne sont pas pénibles, voire même ajoutent une certaine crédibilité comme, par exemple, la mère de Yuu et son tempérament de mère abusive.

Le graphisme, quant à lui, mérite que l'on s'y arrête. J'avoue avoir eu certaines difficultés le concernant au départ, car j'avais presque l'impression que les personnages devaient tous souffrir d'une forme d'anorexie. A la longue, on s'y fait. L'intégration de la 3D et l'aspect "coup de crayon" de certaines scènes sont d'un assez bon effet car il n'y a pas d'excès en la matière. Je déplorerai simplement le recours systématique à la première dans les vues plongeantes vers les habitations. Cela donne un petit côté: "waow, vous avez vu comme il est chouette mon nouveau logiciel d'architecture... et hop, je fais pivoter le tout à droite... et hop, à gauche... trop fort".

Au final, je dirai que Noein reste un animé agréable à regarder, avec une histoire cohérente voire prenante pour peu que l'on ne soit pas totalement hermétique à la science fiction.