Noir... Voilà une série que je voulais voir depuis bien longtemps. Pas qu'elle représente pour moi un classique incontournable, mais j'ai tellement aimé les OST (que j'écoute d'ailleurs encore pas mal), qu'il me tardait de découvrir l'histoire que les pistes de Yuki Kajiura accompagnaient. J'avoue que l'ensemble me laisse un avis en demi teinte, car d'un côté beaucoup de points m'ont plu, d'un autre pas mal d'aberrations ont littéralement plombé mon plaisir de spectateur.
Dans l'ensemble, Noir est une série agréable. La musique, comme je l'ai déjà dit, est une pure réussite et illustre à merveille le pélerinage de Mireille et Kirika. L'histoire se tient et reste cohérente du début à la fin, sans coup de théâtre à deux francs ou d'éléments fantastiques sortis de nulle part. Les personnages sont peu nombreux (4 seulement sont vraiment importants), avec chacun des personnalités bien marquées, qui évoluent de manière évidente en fonction du scénario.
En gros, Noir se résume en une phrase : une histoire de tueuses intéressante, sublimée par une bande originale de haute volée.
Seulement voilà. Cette jolie production est malheureusement entâchée par des défauts tellement gros et tellement aberrants qu'il est difficile de ne pas les relever. Déjà techniquement, j'ai trouvé ça à la ramasse. Pourtant j'aime beaucoup le charadesign de Shiba Minako, et les plans fixes (et il y en a) sont assez réussis. Par contre, dès que ça bouge c'est une catastrophe. C'est dommage car cela aurait donné un peu de crédit aux combats. Car oui, il y a des fusillades à tout va, mais on ne peut pas dire que ce soit super crédible. Mireille et Kirika ne se font quasiment jamais toucher et tirent toujours en plein dans le mille. Niveau réalisme, c'est donc à revoir. Tiens d'ailleurs, en parlant de réalisme, l'absence de sang est pour moi un véritable handicap : comment connaître la gravité d'une situation si les blessures ne sont pas plus explicites? Ca a un effet de style, mais ça n'aide pas vraiment à la narration.
Mais le plus gros défaut de Noir est bien entendu le rythme. Mon Dieu! Que c'est lent! Pourtant on m'avait prévenu et je m'y étais préparé... Seulement au bout d'une douzaine d'épisodes tu pètes un boulon tellement que c'est lent. De plus, Bee Train était déjà très écolo à l'époque car ça recycle beaucoup dans Noir... les scènes. Ha ça oui, niveau flashback, on est servi (Naruto fait pâle figure à côté). Je n'ai jamais vu une série jouer autant de fois les mêmes scènes, histoire de gagner à chaque fois de précieuses minutes. Du coup, on a l'impression de suivre Noir au ralenti, ce qui est très désagréable et forcément très frustrant.
Je n'attendais vraiment rien de cette série, si ce n'est voir si les pistes de l'OST étaient utilisées avec intelligence. De ce côté, je suis comblé, bien que je regrette que certaines pistes soient beaucoup trop jouées par moment. Pour le reste, Noir propose une aventure sympathique et cohérente, qui malheureusement est saccagée par un rythme d'une lenteur sans nom, grande marque de fabrique de nos amis de chez Bee Train. Je conseille donc surtout l'OST car c'est un vrai trésor. La série est, quant à elle, plus que dispensable.