Avec ce film, on peut dire que Miyazaki signe sa première production 100% contemplative et poétique. Ne cherchez pas un scénario construit comme pour les précédentes productions Ghibli, ici il n’y en a tout simplement pas, le synopsis de base ne servant finalement qu’à permettre la mise en scène des différents personnages dans un univers où s’entremêlent merveilleux et fantastique.
Réalisé uniquement selon les anciennes méthodes (pas d’ordinateurs ni de modèles 3D…), l’ensemble dispose une fois de plus d’une esthétique propre et désormais inimitable. On reconnaît bien entendu le style du maître, qui nous livre une fois encore un enchaînement ébouriffant de scènes et images toutes plus enchanteresses les unes que les autres (la séquence d’introduction à elle seule vaut le détour, et le générique de fin est très agréable) ; difficile d’en faire une liste concise et claire sans spoiler les aventures des personnages.
Les thèmes musicaux sont également très réussis, installant peu à peu le spectateur dans une bulle dont il est difficile de s’extirper en fin de séance, tant celle-ci est agréable et chaleureuse.
Ceux qui ont vu la plupart des réalisations du studio ne seront pas surpris de voir qu’une fois encore, les femmes (des plus vieilles aux plus jeunes) occupent une place prépondérante dans le film, laissant les hommes observer et paniquer devant des situations qu’ils ne peuvent contrôler malgré leurs efforts maladroits.
On retrouve bien entendu un message assez explicite des effets de l’activité humaine sur l’environnement et l’acceptation d’autrui (thèmes récurrents), et une fois de plus il ne s’agit pas d’enfoncer des portes ouvertes mais plutôt de laisser le public interpréter à sa manière tout en appréciant la beauté de l’ensemble.
En conclusion, même si le film n’égale pas certains de ses aînés (Princesse Mononoké , Porco Rosso et Le voyage de Chihiro constituent pour moi les 3 meilleures réalisations Ghibli signées Hayao Miyazaki), il mérite amplement sa place parmi ceux-ci et vient rajouter un chef d’œuvre de plus à une filmographie déjà bien fournie.