Difficile exercice que d’arriver au beau milieu d’une salve d’élogieuses critiques, toutes relativement denses, complètes et proches de mon opinion. Alors que dire de plus ? Répéter la même chose encore et encore ? Je prends le risque, mais rassurez-vous, je ferai court. Une telle série ne permet pas de développer l’intégralité de son opinion dans une simple critique, à moins de la rendre indigeste et repoussante.
Je commence d’office par LE point négatif de la série, qui a stoppé pas mal de monde bien avant qu’ils ne puissent réaliser la tuerie que représente TTGL dans l’univers de l’animation japonaise. Le début est beaucoup trop vague, beaucoup trop lent et peu engageant par rapport à l’accélération fulgurante de la trame que l’on constate très rapidement.
De fait, les sept premiers épisodes nous font découvrir l’aventure de nos héros en même temps qu’eux-mêmes réalisent la quête désespérément mortelle dans laquelle ils se lancent. Très bien me direz-vous, mais à ce moment là, il est relativement délicat d’être attiré par autre chose que le design concept des méchas et par le style visuel ultra dynamique de l’anime.
Alors parlons-en, de ce visuel. TTGL est absolument méga ultra stylé. Les personnages kitchs et radicaux bénéficient d’un charisme grisant, qui nous suscite parfois de violentes pulsions épiques. On monterait bien nous-mêmes dans un mécha stylé pour défoncer des hordes d’ennemis humanoïdes avec la quasi certitude de tout exploser et de revenir sans la moindre égratignure.
L’animation, pendant les combats, est tout simplement hallucinante. C’est ultra tonique, sans temps morts, et le style est parfaitement approprié au ton général de la série.
Les personnages gueulent, prennent des airs de branleurs sûrs d’eux avant de jeter des pluies de missiles sur des adversaires flippés par leur confiance en eux absolument hors-norme. Grisant, jouissif, jubilatoire, divin.
Les décors sont extrêmement travaillés, et pas mal de plans sont assez mémorables. Le tout dans un style vraiment propre à la série.
Le mecha-design est un élément à part entière de la série, chaque « Ganmen » ayant un style bien à lui, le dotant d’une personnalité proche de celle d’un être vivant à part entière. Bien entendu, ils s’accordent généralement à merveille avec leur pilote.
C’est le genre de chose qu’on pourrait développer, justifier et analyser sur des lignes et des lignes, mais je pense que pour le coup, il suffit de jeter un œil à la série pour directement comprendre de quoi on parle tous.
Seul petit bémol, au départ, le character-design peut apparaitre assez terne et bâclé. Mais il serait une grossière erreur que de se bloquer sur ce que les premiers épisodes veulent bien vous montrer.
Le scénario est une merveilleuse surprise. Je m’attendais à un shônen type, avec l’ascension fulgurante du jeune « Simon le Foreur », considéré comme une vulgaire tâche nauséabonde dans son village de bouseux, mais d’ores-et-déjà respecté par la seule personne digne d’intérêt : Kamina le charismatique futur leader du plus grand mouvement que l’humanité n’aura jamais connu et ne connaitra plus jamais parce qu’il est trop balaise et qu’il fédère tout le monde parce que tout le monde l’admire et qu’il croit en tout le monde et que tout le monde croit en lui. Voila la démesure ostentatoire dont sait faire preuve TTGL ; démesure totalement caricaturale mais diaboliquement efficace. On rit, on s’esclaffe devant les prouesses du Gurren-Lagann, mécha ultime de la mort qui tue, dopé à l’énergie spirale, elle-même dopée par l’état-d’esprit des pilotes : le fameux fighting spirit.
Les épisodes s’enchaînent au rythme des victoires, jusque là rien d’inoubliable. Quand soudain on réalise que tout va très vite. Et là, on se surprend à se questionner : jusqu’où la série va-t-elle aller ? Quand pourront-ils s’arrêter ? Très vite, on reste bouche-bée devant l’audace des scénaristes, qui se moquent totalement de griller les trois quarts des étapes chiantes et rébarbatives de tout shônen qui se respecte, du moment qu’ils vont beaucoup, mais alors beaucoup plus loin que tout ce qui se fait dans le genre.
Vous aurez donc droit à un véritable exploit, celui de contempler un shônen boosté à l’audace, qui se moque perpétuellement de tous les codes du genre, et qui détruit tout sur son passage.
Seul petite déception, relativement moindre, l’épilogue, bien que stylé, vous apparaitra relativement limpide.
Concernant l’environnement sonore de ce monstre, rien à redire. Là encore, tout s’accorde à merveille au style de la série. Les musiques très baston, les cris réguliers des protagonistes, l’opening et l’ending….Tout est nerveux.
Je voulais faire court, je me suis loupé. Quoiqu’il en soit, TTGL est désormais une référence qui risque d’être vraiment, mais alors vraiment dur à égaler. Longue vie à Gainax.