Un bon shojo mais une oeuvre ratée

Lovely complex était pour moi le petit trésor caché sous l'oreiller. Ce genre d'animé qu'on garde pour les temps très très durs parce que tout le monde vous en a fait une critique dithyrambique, ce genre qui vous parait, tant qu'on ne l'a pas regardé, sortir du lot. Pourtant ,j'ai péniblement terminé l’œuvre.
Nous avons ici une idée de départ originale. Deux protagonistes qu'on nous présente comme hors norme (une fille 1m72, classique quoi, j'en connais au moins une vingtaine dans mon entourage proche et moins proche, un mec 1m56, ok, lui, clairement, est petit dans un pays où les mecs ne sont pas si petits). Bref, peu importe que leur hors-normalité soit réelle ou non, l'essentiel est la perception qu'on en a et la manière dont eux la vivent.

Cette idée aurait pu permettre de creuser le problème que pose cette hors-normalité dans une société japonaise où il est de bon ton de se fondre dans la norme, de creuser les souffrance, les moqueries ou au contraire la fierté et la force qu'on peut puiser à être différent de la majorité.
Cet aspect-là n'est pas du tout abordé dans Lovely complex. Bien, c'est pas grave, tant pis.

Cette idée aurait pu permettre de montrer les difficultés que peuvent rencontrer un couple qui se différencie, qui se remarquent, à assumer et faire face aux regards disgracieux des gens bornés. Je ne me permettrais pas de spoiler, nan, ce n'est pas mon genre, mais, malheureusement, étant donné le rythme apathique de la série, cet aspect de la relation amoureuse n'est pas du tout abordé (mais en tant qu'amis et paire de comique, si). Bien, c'est pas grave, tant pis.

Que reste-t-il donc de l'idée de départ? Un couple, des saint-valentins, des noëls et des jours de l'an, des fêtes de l'école, des sorties scolaires, des antagonistes (quoique, il faut le dire vite), des disputes et des malentendus, des séparations...du gros cliché, du déjà-vu et revu, du mou du genou, du lourd. Inintéressant et immature.

Que faut-il donc retenir de Lovely complex?
Les personnages secondaires, Nobu et Nakao, entre autres, apportent une belle fraicheur à l'ensemble. Pour le coup, le couple qui s'est construit alors qu'ils sont si différents l'un de l'autre aurait mérité d'être à l'honneur. Et que dire sur Seiko? Il aussi aurait mérité un animé à elle toute seule.
Et enfin, l'opening est absolument génial. Entrainant, déjanté, il vous apportera la joie et la bonne humeur.
Conclusion : Lovely complex est tout à fait regardable. C'est un shojo classique, agréablement dessiné et au rythme stéréotypé. Comme beaucoup dans son genre, il ne vous laissera pas de souvenir impérissable à moins que ce ne soit votre tout premier shojo (le premier est toujours inoubliable, même si c'est une daube).
Est-ce que je vais le noter sévèrement à cause des mes attentes inassouvies? Nan.
8 parce que c'est un bon shojo.