J'ai les yeux qui brûlent parce que j'ai certes versé mon flot de larmes mais pas que.
En effet, la première chose qui m'a frappé c'est la qualité des graphismes et de l'animation qui laisse franchement à désirer. Pourtant le visuel de l'opening laissait présager quelque chose de bon, avec ses planches en noir et blanc très travaillées. Malheureusement le reste de l'animé est d'un tout autre style, beaucoup plus basique, doublé d'une animation saccadée notamment lors des secousses montrant l'effondrement d'infrastructures. J'ai trouvé ça décevant et assez mauvais, surtout pour un animé de 2009 supposé aborder de façon réaliste - et donc détaillée - les conséquences d'un séisme de magnitude 8 sur Tokyo.
Je dis bien supposé parce que le côté réaliste et détaillé je sais pas où il est passé, mais je ne l'ai pas vu. La menace des séismes au Japon est pourtant un sujet d'actualité, encore plus depuis mars 2011, qui soulève de nombreuses questions et je m'attendais à ce que Tokyo Magnitude 8.0 en aborde certains aspects. Là pour le coup c'est la grosse déception vu qu'on ne voit rien ou presque, la partie sur les robots étant moyennement intéressante.
Contre toute attente, TM8 est avant tout un animé jouant à fond sur les émotions, et pour ça rien de tel que des enfants, seuls (mais pas très longtemps : Mari est à la rescousse !) et errant dans une ville tombant en morceaux. C'est le Tombeau des Lucioles version 21e siècle mais en moins bien.
L'histoire se concentre exclusivement sur eux et en particulier Mirai, 13 ans, jeune fille renfrognée et rivée à son portable qui s’apitoie toutes les deux minutes sur son sort alors même que tout va bien, puisque le séisme n'a pas encore frappé. Elle va finir par ouvrir les yeux et retenir la leçon, mais son côté pré-ado jamais contente m'a un peu agacée. Elle est accompagnée de son petit frère de 7 ans, Yūki, un p'tit gars tout mignon, toujours souriant et enthousiaste, le petit frère idéal quoi. Tous deux sont soutenu par Mari, une adulte dévouée rencontrée au hasard, qui va leur donner la priorité alors même qu'elle ne sait pas si sa propre fille de 4 ans est saine et sauve, ce qui m'a laissé un peu dubitative.
Bref, ce trio gentillet a un but précis : rentrer à la maison ; et étant donné la superficie de Tokyo, à pied, ça peut vite prendre quelques jours. Et là, c'est le drame. Le truc qu'on voit à 3km ou plutôt 4 épisodes avant la fin. Le choix de la mise en scène est discutable et tire sur la longueur alors qu'on a compris depuis 3 plombes ce qui se passe. Mais malgré tout, ça a marché puisque j'ai bien dû vider un paquet de mouchoirs. Après ayant vécu quelque chose de similaire, je m'imaginais mal rester insensible face à un truc pareil.
Au final TM8 c'est quoi ? Un animé jouant sur le drame engendré par une catastrophe naturelle - pour le coup un séisme mais ça aurait très bien pu être une éruption volcanique ou un raz-de-marée pour ce que ça change - et qui met en valeur l'importance de la solidarité et de l'entraide dans de tels moments. Un animé qui nous rappelle que la vie ne tient souvent pas à grand chose et qu'au lieu de se plaindre pour ceci ou cela on ferait mieux de faire un câlin à ceux qu'on aime tant qu'on le peut encore.