Critique de l'anime Canaan

Canaan a des airs d'anime de la saison mais s'avère ne pas tenir ses promesses sur long terme.

En effet, alors que l'histoire promet beaucoup de choses intéressantes, la fin laisse un arrière gout amer car on a le sentiment que le scénario n'est pas poussé au maximum. Beaucoup de questions sont en suspend, voir même éludées. Pourquoi? A cause d'une mauvaise gestion des épisodes. Si les derniers terminent tambour battant, avec une pointe légère de suspens, les premiers sont à l'exact opposé: mous, pas très intéressants et ennuyeux. Et c'est bien là qu'est le problème car il faut attendre le 7ème pour rentrer vraiment dans l'ambiance de l'anime. Sur une série qui ne compte que 13 épisode, c'est un gros handicap de commencer de cette manière.

Même si la fin est dans l'ensemble plutôt bon, quelques éléments restent obscurs pour moi comme le choix de Canann et Maria. Je commence à en avoir assez de ces réflexions philosophiques, à prendre au 90ème degré ou à décoder. Les multiples allusions dont font preuves les deux héroïnes n'aident pas à comprendre. Pourquoi toujours parler par métaphore plutôt que d'expliquer clairement le pourquoi de leur choix? Enfin, l'idée générale est compréhensible mais on ne peut pas s'empêcher de trouver ce genre d'arguments étranges, voir énervant dans certains cas.

Heureusement, les personnages sont bons, mis à part quelques persos secondaires mais qui ne gâchent rien de ce coté. Canaan apparait comme une combattante forte mais fragile intérieurement, dans un monde qui lui est propre et qui essaie de devenir "normal". Sa relation avec Maria la pousse vers le haut car Maria cherche exactement l'inverse, ce qui les conduits à jouer au chat et à la souris, afin de trouver un terrain où les deux amies seront sur un pied d'égalité. La seule chose que l'on pourrait reprocher est que ce point n'est pas assez abordé, ou tout au moins de façon désordonnée. Alphard est une bonne méchante car elle reste suffisamment froide et distante pour que ses véritables intentions ne soient pas immédiatement détectables. Liang Qi est un portrait différent d'Alphard, bien plus fou et dérangé, mais permet là aussi de pousser Alphard vers la haut. Le reporter accompagnant Maria et la travailleuse multi-baito apportent la touche comiques et c'est pas plus mal. J'aime beaucoup aussi Hakko, même si son histoire arrive un peu tard et n'a pas le temps d'exploser, ce qui doublement dommage car le rapport avec la trame d'origine est fort.

Le design est bizarre, et sans être mauvais, on ne peut pas le qualifier de bon. Le personnage semblent désarticulés ou très rigides. On finit par se dire que ca permet au style de l'anime de s'affirmer mais chacun y verra ce qu'il veut voir. Les couleurs vives et les décors sont un point positif.

La musique est très secondaire mais heureusement, l'opening est assez bon, détonnant et agréable visuellement mais on finit par regretter que l'anime n'est pas la même pêche.

Une série qui s'avère décevante car pleine de potentiel mal géré. Une série qu'on oubliera assez vite alors que l'histoire et les réflexions pouvaient donner un résultat plus que satisfaisant. Peut-être qu'un autre format aurait pu se révéler payant mais je crois que les 13 épisodes ont été mal équilibrés. L'ensemble ne prend pas. Vraiment dommage.