Critique de l'anime Clannad After Story

Peut-on juger un anime sur sa fin ? Peut-on faire abstraction des quelques premiers épisodes pour voir la partie vraiment intéressante ? Si oui, alors Clannad - After story est l'incarnation même du genre "tranche de vie".

Les premiers épisodes de Clannad - AS s'inscrivent dans la succession de la première saison, dans la plus pure convention du style "la vie au lycée", avec des personnages mignons tout plein et des méchants pas si méchant.

La suite change totalement de registre : héros plus seuls, histoires plus fouillée, le fantastique s'immise de façon plus indirecte et déroutante.

Car, pour tout dire, dans Clannad - AS, il ne se passe strictement rien. Pas d'action, pas de grands éclats, pas de batailles ou de coups de feu, rien. A simple life, avec ses hauts et ses bas, ses petites joies et ses émotions. Légèrement fantastique et pourtant réaliste, Clannad - AS arrive à nous faire rendre crédible les réactions des protagonistes face aux épreuves quotidiennes et l'on prend intérêt, avec surprise, à ce petit morceau d'humanité qui nous est offert. Le scénario adopte un rythme très linaire, se permettant quelques rares ellipses temporelle, sans pourtant être ennuyant. Il n'y a pas de scènes en trop, chaque petit morceau, aussi pauvre en information soit-il, illustre l'état d'être d'un personnage.

Clannad - AS est une véritable métaphore du passage de l'enfance à l'âge adulte. De même que la première saison est simpliste et parfois niaiseuse, l'entrée dans l'âge adulte de Tomoya et Nagisa s'accompagne de vrais questions et de problèmes sans solution. On pourrait objecter un scénario trop émouvant, destiné à faire pleurer les petites lectrices de shojo, et une réalisation trop classique, mais ce serait donner à Clannad AS des objectifs qu'il ne s'attribue pas.

Clannad est un classique, un pur classique, sans recherche d'originalité. Il ressemble à ces gros bouquins qui trônent sur nos étagères. On a l'impression de les avoir vu partout, leurs scénario se ressemblent tous, et tout semble avoir été établi par des convention de genre. Mais le style est excellent, et ça, ça ne s'égale pas.