Code Geass Lelouch of the Rebellion est un peu comme Simoun difficile à exactement classifier en genre. C'est un brillant meccano de plusieurs type d'anime, mécha, science fiction, vie lycéenne, anime de guerre. Exercice O combien périlleux de faire un tel mélange et pourtant nous avons là une bonne et belle oeuvre de la japanime.
C'est une véritable saga épique qui s'étale en deux saisons devant nos yeux ébahis. Une saga contant la lutte et l'ascension de Lelouch-Zero. Le design est particulier mais au final réussi car nos acteurs filiformes contrastent avec les massives machines de guerre. Le tout s'agite avec élégance dans une palette vive de couleurs devant les mirettes éblouies du spectateur.
Non pas que tout soit si beau et bon au sein de la maison Lelouch, à trop vouloir faire dans le sensationnel, on a parfois des rebondissements ou des situations tirées par les cheveux. Code Geass trimballe aussi son lot d'incohérence dans l'histoire. La qualité de découpage et de l'animation ne suivent pas tout le temps, il y a quelques passages à vide avec notamment la rupture de rythme dantesque entre la première et la deuxième saison.
Et pourtant, devant la magnificence de cette saga, on parvient à oublier les défauts pour laisser place à son plaisir de spectateur. J'ai honnêtement rarement autant attendu la parution des épisodes d'une série comme Code Geass Lelouch of the Rebellion.
Plus que la technique, ce sont l'histoire et les protagonistes qui forment l'attrait majeur de la série.
Certains des protagonistes sont désormais des références dans le petit monde de la japanime. l'histoire est bien servie par des personnages principaux charismatiques, tourmentés et complexes. En tête nous avons le duo Lelouch-Suzaku épaulé de Karen. Ce trio est soutenu par une grande mais trop touffue galerie de personnages plus ou moins centraux, C.C., les chevaliers noirs (japonais, chinois), les impériaux, pour certains parfois survolés, bien ou mal croqués.
Lelouch est de loin doté de la personnalité la plus complexe, animé tout d'abord par une motivation simple, profonde mais si difficile à réaliser, "sauvegarder sa soeur et lui assurer un avenir dans un monde qui les rejette". Pour cela, Lelouch n'hésitera pas à devenir un machiavel, manipulateur et charismatique. Il exploitera son geass et ses dons de fin stratège en s'épaulant de son sens étonnant de la mise en scène. Il deviendra Zéro, le chevalier noir opposé à un Suzaku, loyaliste au système impérialiste, bien pensant et plein de contradictions au début.
Et pourtant, ils ne resteront ni figés ni inhumainement infaillibles durant le déroulement de la saga. Code Geass est une saga de guerre, les protagonistes principaux si doués soient-ils sont des adolescents qui demeurent empreints d'un certain idéalisme au début. Les événements qu'ils subiront les déniaiseront très rapidement. Lelouch s'enfoncera dans les méandres du pouvoir, déjà machiavélique il deviendra plus sombre et brutale vers la fin. Suzaku toujours pétri d'idéalisme finira par se retrouver confronté à ses contradictions. C'est cette évolution des personnages et le ton de l'histoire qui remporteront l'attention du spectateur.
Que dire de l'histoire qui bien qu'encore optimiste durant la première partie, s'emportera en un crescendo apocalyptique digne d'intérêt. Zero-Lelouch prépare ses chevaliers à l'instar du Churchill historique à l'adresse de son peuple, Je ne peux vous promettre que du sang, des larmes et des cendres. En effet, Leur monde s'embrassera sous les coups de buttoirs des factions, chacune cherchant à accomplir ses objectifs (Lelouch, Charles, les impériaux et les chevaliers noirs). La saga alternera au final avec succès des passages légers (lycée) à des scènes dramatiques (résistance, guerre). Elle s'appuiera en grande partie sur les oppositions de personnages antinomiques, Lelouch-Suzaku dans sa première partie puis Lelouch-Schneizel. Il y a quelques confrontations d'anthologie, des passages très forts au cours de ces deux saisons et une conclusions magnifique lors du dernier épisode.
Code Geass a rempli son objectif, tenir les spectateurs en haleine pendant deux saisons pour aboutir à un final doté d'une symbolique et d'un sens dramatique très forts. Le cinquantième épisode visionné, on se retrouve comme abasourdi et en état de manque. Malgré ses quelques défauts, son sensationnalisme, cette série vaut largement le détour pour ses qualités intrinsèques et son coté épique assuré, pour cela je lui octroi une très bonne note 9/10.
ps: 12/10/08,phase de relecture du pavé, il doit y avoir des boulettes, quelques petites maladresses de styles et des fautes encore.