Si la force de cet animé ne tient pas dans son scénario classique, elle l'est dans ses personnages aux multiples facettes.
En effet, l'histoire n'est pas le point central pour ce genre de série et on oublie très vite le pourquoi du parce que, sans jamais y revenir vraiment. L'énorme avantage de ce genre est qu'il ne s'embarrasse pas d'introduction à rallonge et l'on ne se demande pas si on va pouvoir arriver jusqu'au bout. Non, on rentre de plein pied dans l'univers aristocratique de ce lycée d'un autre monde. J'ai particuliérement aimé les moments où ces nantis se trouvent confrontés au monde "réel", loin du caviar, des mondanités et des codes de conduite. Bien que caricaturales, leurs réactions m'ont régalé, comme s'ils observaient un monde venu d'un autre temps, d'une autre dimension. Que de savoureux moments passés à les regarder faire des courses dans une superette qui prend des allures de safari pour aristocrates. Quel plaisir de voir des jumeaux incestueux faire tourner en bourrique les jeunes demoiselles, quel ravissement de voir l'intello sombre mais diaboliquement malin jouer les maitres, quel bonheur de voir le duo du géant et du nain de jardin, tous deux experts en arts martiaux, jouer au papa et au fils, quelle extase de voir le "king" draguant à la perfection malgré un Q.I. proche de celui d'une huitre.
Et au milieu de tout ce monde à part, Haruhi, jeune fille simple et ouverte qui se retrouve embarquée dans des aventures toujours plus rocambolesques les unes que les autres. Mais elle apparait comme une transition entre ces jeunes hommes de bonnes familles et le monde normal dont ils ignorent tout. Bien qu'elle fasse partie du cercle d'hote pour une dette, elle leur apprend finalement beaucoup et rembourse sa dette d'un point de vue moral. En effet, ils sont tous soumis à leurs démons et ne peuvent (ou ne veulent) pas s'en sortir seuls. Tous changeront en bien à son contact car elle leur apprendra ses valeurs qui forcent l'admiration et qui sont la clef, le salut que nos héros attendent. Considération, respect, compréhension, amour, Haruhi est la bouée de sauvetage qu'ils attendaient pour supporter et vivre enfin avec une certain paix intérieure. Haruhi apprendra aussi d'eux, comme par exemple, que malgré leur mode de vie facile et attrayant, ce sont peut-être eux qui souffrent le plus, coincés dans un monde qui les étouffe.
Par contre, le design est particuliérement affreux. J'ai développé une sorte d'allergie devant ce genre de chara-design, loin d'être esthétique. Haruhi, qui doit pourtant être jolie, est difficilement différenciable d'un homme et n'est pas spécialement kawai (pas du tout en fait). Les traits sont raides, grossiers, malgré des couleurs chaudes.
La musique n'a rien de vraiment inventive. En même temps, la musique n'est pas le point essentiel dans ce genre d'animé. L'opening est marrant pendant un temps mais est vite lassant. L'ending est raté par contre.
Ouran High School Host Club est un animé divertissant, drole et loin d'être vide de réflexion. Cependant, l'horrible design gache beaucoup le tableau car il faut d'abord passer outre ce qui n'est pas chose facile. Mais ca vaut un 8 tout de même.