Critique de l'anime Les 12 Royaumes

» par escafleiko le
09 Janvier 2012
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L'animé Les 12 Royaumes est inspiré d'une série de romans portant le même titre débutée en 1991 au Japon et publiée en France aux éditions Milan. Cette saga est une référence de l'héroïc fantasy au Japon et propose un univers recherché inspiré de l'Asie médiévale.

Il est rare de découvrir dans une série d’animation une famille japonaise tout ce qui a de plus ordinaire. Habituellement, les protagonistes sont loin du standard japonais. Peut-être parce que ces univers veulent être des soupapes pour les lecteurs ou les spectateurs qui ne désirent pas découvrir un univers trop proche de leur quotidien. Ici, NAKAJIMA Yoko

est une jeune fille tout ce qu'il y a de plus normale. C'est une élève modèle aussi bien appréciée de ses professeurs, que de ses amis et de ses parents. Afin de pouvoir entrer plus facilement dans le moule, sa mère lui demande de se teindre les cheveux car Yoko est naturellement rousse ; ce qui pose problème auprès de son professeur principal qui croit que son élève se teint les cheveux. Yoko accepte sans broncher la décision de sa mère.

A l'école elle a le bégin pour ASANO Ikuya, un ami d'enfance qui, lui, sort avec SUGIMOTO Yuka -une fille qui ne vit qu'à travers des romans fantastiques et qui n'est pas très appréciée par ses camarades-. Si Yôko la considère comme une amie, SUGIMOTO , ne la considère pas comme telle. Étant donné que Yoko l'ignore lorsqu'elle est en groupe, son appréciation de Yoko est compréhensible.

Son petit train-train quotidien va brusquement changer lorsqu'un jeune homme avec de longs cheveux d'un blond très clair -presque blanc- va pénétrer dans sa classe en se présentant comme son serviteur , Keiki, et de l'accepter en tant que tel. Peu après avoir accepté -plus par surprise et gêne que par conviction-, les fenêtres de la classe volent en éclat. Tous les élèves et le professeur présents seront blessés sauf le jeune homme et Yoko. Ce dernier l'invite à monter sur le toit pour ne pas entrainer de personnes innocentes dans leur histoire. Arrivés sur le toit, ils rencontrent ASANO et SUGIMOTO. Le groupe se fait alors attaquer par un géant oiseau noir avec une corne sur le bec. Le jeune homme donne à Yoko une épée. Apeurée et ne sachant pas comment manier une telle arme, elle ne cherche pas à affronter le volatile. Le jeune homme fera alors appel à un monstre pour la protéger. Une fois incorporée à son corps, la lycéenne manie contre sa volonté l’épée et vain le monstre.

Juste après cet évènement, Keiki force Yoko à le suivre dans son monde. Elle refuse prétextant qu'elle ne le suivra pas sans ses deux amis. Ni une ni deux, Keiki s'exécute et les emporte aussi.

Une fois pénétrés dans le monde parallèle des 12 Royaumes. Yoko constate que son apparence physique a été altérée. Son visage a bronzé et ses cheveux sont devenus rouge foncé. Cette nouvelle apparence surprend ses amis ne la reconnaissant pas au premier abord.

Le monde parallèle est inspiré de l'Asie du Moyen-Âge, aussi bien dans l'architecture, dans les tenues vestimentaires que dans les coutumes. Sauf que la langue ne ressemble à aucune langue asiatique. Ce que ne remarque pas au début Yoko qui entend du japonais. C'est la seule à pouvoir communiquer avec les villageois mais ces villageois n'apprécient pas leur présence. Pour eux, les "Kaikyaku" (visiteurs venant de Horai –Japon- ou de Chine) sont source de désastres et doivent être éliminés. En plus de l'hostilité des villageois, le petit groupe subit les attaques de « Yomas » -démons vivant habituellement dans la mer jaune -.

Étant donné que désormais Yôko arbore une chevelure rouge, elle doit aussi se teindre les cheveux afin de passer incognito –ce qui est assez ironique-. Le yoma qui s'est infiltré dans son corps s'avère être très efficace pour abattre les yoma qui les attaquent. Petit à petit sa répulsion de combattre et d’ôter la vie disparaît. Elle y prend même du plaisir poussant des rires de joie. Tuer ou être tuer ! L’important est de survivre.

L’épée donnée par Keiki est spéciale. Elle est capable de créer des visions pouvant être vu aussi bien par sa propriétaire que par d’autres personnes. Ces visions la torturent car elle y voit son monde. Du fait de sa disparition, ses amies et ses parents se posent des questions sur elle, ce qui la blesse énormément. Elle qui ne souhaite que rentrer chez elle ! En plus une espèce de singe n'arrête pas de lui tourner autour. Il semble bien la connaitre et est capable de lire les secrets les plus enfouis dans son cœur.

Lorsque l'empereur Céleste créa le monde, il créa 13 Royaumes. Au centre, la mer jaune, où se trouve le Mont Ho. A la périphérie huit Royaumes ont été créés et aux extrémités, quatre Royaumes. Pour chacun des royaumes, un kirin a vu le jour au Mont Ho. Ce dernier a comme mission de désigner le nouveau roi et de le servir (il y a donc 12 Rois et 12 Kirin).

Le statut de roi est le statut le plus élevé de ce monde. Il est entouré de hauts fonctionnaires qui l'aident à diriger le pays selon la "volonté du ciel". Ses hauts fonctionnaires dirigent des fonctionnaires. Le statut de fonctionnaire est un statut respecté, signe de réussite sociale. La majorité de la population cultive des terres, tient des boutiques, participe à l'animation des villages...

Si le roi ne suit plus "la volonté du ciel", on dit qu'il s'égare et son kirin tombe malade. Si le kirin meurt, le roi meurt. On peut aussi lui trancher la tête (seul moyen de tuer un immortel).

Graphiquement le design est réaliste. Les décors plongent le téléspectateur dans un univers asiatique travaillé. Un soin particulier a été porté sur les vêtements. Les protagonistes changent régulièrement de tenue et de coiffure dans les romans (et de ce fait dans l'animé). Chose assez rare pour un animé où, habituellement, on a l'impression que les héros ont la même garde robe.

Il est difficile de retranscrire toute la profondeur des romans et le travail psychologique que ONO Fuyumi a effectué sur Yoko. AIKAWA Shô (Scénariste) s'en sort très bien.

La présence des deux personnages originaux (ASANO et SUGIMOTO) permet de bien percevoir la différence de Yoko par rapport à des Kaikyaku ordinaires notamment avec la langue. Cet aspect du scénario est souvent oublié dans de nombreuses œuvres (romans, bandes dessinés, films) où les protagonistes sont transférés dans un monde parallèle. La question du langage ne pose pas de problèmes. Ces derniers peuvent communiquer sans soucis avec les habitants (El Hazard, Les saga écrite par Pierrre BOTTERO).

Au lieu de former un groupe unit dans l’adversité, la destinée des trois lycéens les obligera à se séparer. De ce fait chacun vivra une aventure propre. Cette manière de procéder renvoie à la structure même du roman qui propose différentes histoires sans réel lien. Certes il y a des épisodes qui forment un tout mais vous pouvez en lire sans avoir lu le début comme l’épisode 3 (La Majesté des Mers) et 5 (Les ailes du Destin).

La série TV fait 39 épisodes plus une série de 6 OAV

La première partie (épisode 1 à 13) vient d’être traitée dans cette critique. Pour introduire la seconde partie, un récapitulatif de la première a été monté. Là où on aurait droit à une succession d'images, ici ce récapitulatif est scénarisé et permet à Yoko de s'épanouir et d'en apprendre plus sur l'univers en intégrant des données qui n'avaient pas pu être intégrées durant le récit.

Cette seconde partie (épisode 14 à 21) traite le mysticisme des Kirin. On y suit l'histoire de Taiki (Kirin de Tai) dont la particularité vient du fait qu'il s'agit d'un kirin noir (couleur très rare). Par ce personnage, le téléspectateur en apprendra plus sur la vie du Kirin au Mont Hô. Taiki y apprendra à dompter les yoma afin d’en faire des shirei (yoma au service du Kirin) jusqu’au jour où il choisira le nouveau roi de Tai. L’histoire de Taiki se poursuit tout au long des huit épisodes du roman. Ici vous n’aurez droit qu’à l’adaptation de l’épisode 2 avec quelques informations tirées du second livre de l’épisode 6..

Dans la troisième partie (épisode 22 à 39), Yoko est confiée à un tuteur, nommé Enho, qui prendra soin de lui enseigner tout ce qu’elle doit savoir pour vivre dans ce nouveau monde. Cela lui permet aussi d’observer la vie quotidienne des habitants ; là où à ses débuts, elle ne faisait que les fuir. Par la suite, elle croisera, Suzu et Shôkei, deux jeunes filles d’à peu près son âge qui découvrent elles-aussi le monde.

Enfin la dernière partie correspondant aux 6 OAV (épisode 40 à 45) nous raconte la vie du roi de En avant son intronisation puis ses débuts en tant que souverain. Comme pour tout début de règne, le roi de En devra rétablir l’ordre dans un royaume en ruine ayant subit les désastres et les attaques de yoma du fait d’une très longue absence d’un souverain.

Les 12 Royaumes fait partie de mes animes préférés. De même pour les romans (même si certains épisodes ne m’ont pas emballé). Cette adaptation est magnifique et bien réalisée. Rien a été laissé de côté. Les décors sont travaillés donnant l’impression d’avoir réellement pénétré ce monde. Les différents vêtements sont bien distinct entre ceux du peuple et ceux en soie. Rien que par l’aspect vestimentaire, nous pouvons découvrir le statut du personnage. Étant donné le fait que Les 12 Royaumes se déroulent dans un monde inspiré du Moyen-Âge asiatique, on y retrouve les codes de cette époque. À l’instar du roman, les histoires contées peuvent être regardées séparément même si pour certains il y a un lien conducteur. Ces histoires mènent habillement mythologie, politique, intrigue et aventure. Enfin la bande originale est magnifique. L’utilisation d’instruments classiques (probablement japonais), est une passerelle efficace pour nous plonger dans cet univers.

Pouvoir traiter cette série dans sa globalité m’a semblé tellement difficile du fait de la profondeur de l’univers. J’ai préféré mettre l’accent sur la première partie afin de vous donner un avant goût de ce qui vous attend. J’espère que je vous aurai donné envie de la découvrir et peut-être que par la suite vous lirez les romans –l’œuvre originale-.

Verdict :10/10
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A propos de l'auteur

escafleiko, inscrit depuis le 07/03/2010.
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