Cet article sera particulier, Il raconte ma rencontre avec LAIN et évoque ainsi ma première relation sérieuse avec l'animation japonaise.
Ce n'est pas une confession intime écrite par Violet Evergarden mais.........
Un commencement est un moment d'une délicatesse extrême (Dune - Princesse Irulan)
Il était une fois.......Il y a très longtemps..................
J'ai fricoté avec l'animation japonaise pour avoir vu des épisodes de séries au hasard de la navigation TV (Princesse Saphir, Cobra, Candy, Nicky Larson, Ken le survivant, Albator, Goldorak,..... etc), et quelques longs métrages, Akira, Ghost in the Shell, et du Ghibli .
J'ai aimé les longs métrages. Pour les séries c'était plutôt d'un œil amusé, pour passer le temps, du slice of animés si on peut dire, (les VF remaniée et la censure Dorothée laissant peu de place au sérieux)
Mais un jour................
Une chaîne TV, C+ je crois, propose une soirée animation japonaise.
Au menu: Akira, Jin-Roh, Perfect Blue
Ne pouvant être présent ce soir là, je demande que l'on m'enregistre sur un magnétoscope l'ensemble du programme. (Définition magnétoscope: pour les plus jeunes qui ne connaîtraient pas, voir l'épisode 18 de Cowboy Bebop, ce sera plus drôle que Wikipédia).
Et le temps passa............
La cassette fut posée et oubliée dans un coin.
Je la retrouvais lors d'un rangement quelques temps (mois, années?) plus tard et décidais enfin de la visionner.
Les 3 longs métrages me confortèrent dans l'idée que le film d'animation n'était pas uniquement destiné aux enfants, j’avais déjà rencontré «La planète sauvage» de René Laloux et «Les sorciers de la guerre» de Ralph Bakshi,
La princesse apparut..................
Mais ce fût ce qui passait entre ces longs métrages qui me laissa la plus forte impression. Les premiers épisodes d'un machin s’appelant "Serial Experiment Lain"......
Pour ceux ayant vu LAIN, rappelez-vous votre état au bout de 3 épisodes..... WTF!!! c'est quoi ce truc!.......... Une histoire absconse, des dessins épurés, une ambiance sonore angoissante et une envie de comprendre.
La princesse s’endormit.........................
A l'époque, Internet en était à ces débuts avec des débits ridicules et des modems qui faisaient ce bruit lors de la connexion... oui! celui-là!!.
Donc, inutile de chercher à voir la suite, comme nous le ferions actuellement.
La princesse se réveilla.....................
Lors de mes passages dans une FNAC ou équivalent, je jette toujours un coup d’œil au rayon vidéo après celui de la librairie, et un jour.... devant moi.... un DVD de LAIN. Je n’avais pas oublié et achetais donc l'ensemble de la série.
Je la visionnais une fois, deux fois, trois fois...... et...... Je compris qu'il existait un univers inexploré, regorgeant probablement de merveilles qui m'attendais.
L'animation japonaise n'étais pas limitée à cette façade ridicule du club Dorothée ou à quelques rares long métrages ayant la chance d'être diffusés en France.
Et ils vécurent heureux..................
Étant de nature boulimique lorsque je découvre un nouveau centre d'intérêt, je me suis gavé de tout ce qui se faisait, de tout les genres, du pire comme du meilleur.
Maintenant avec le recul, je trouve extraordinaire que cette série qui fait partie des OVNI dans le monde de l'animation japonaise, qui ne représente donc nullement ce qui se fait habituellement, ait précipité ma chute (heu je voulais dire mon ascension) dans cet univers merveilleux.
Et LAIN dans tout ça.............
Cette série est spéciale,
Elle est difficile à résumer
Elle parle de notre rapport entre notre moi réel et notre moi virtuel.
Plus généralement de notre perception de la réalité et de la virtualité, de l'interaction grandissante entre les deux, et donc de notre difficulté croissante à séparer ces deux mondes.
Elle aborde également la quête d'identité lors du passage de l’enfance à l'adolescence.
Et plein d'autres trucs.
A l'époque de sa sortie où internet était balbutiant, LAIN semble être un oracle de ce que notre civilisation connectée devient.
Son sujet reste d'actualité.
Visionner cette série nécessite :
- un niveau de connaissances minimum, je dirais fin de lycée pour comprendre certaines références historiques, scientifiques, spirituelles et philosophiques (bon j'ai quitté le milieu scolaire depuis longtemps, je peux me tromper).
- de ne pas s'endormir, ni de regarder/écouter/lire de manière distraite les épisodes
- d'être dans une phase ou l'on a envie de se retourner la tête, de se poser des questions.
- de se mettre dans une situation tamisée et feutrée pour apprécier l'ambiance visuelle et sonore glauque et stressante.
C'est le genre de série qui ne laisse pas indifférent.
-Ceux qui sont indifférents.......... je n'en ai pas rencontré
-Ceux qui aiment diront que cette série tient du génie
-Ceux qui n'aiment pas diront que ça leur a donné mal à la tête, qu'ils se sont fait chiés et quitte à se faire chier qu’ils préfèrent regarder du Godard.
-Ceux qui détestent diront que cette série à été scénarisée par des intellos sous acide faisant du pseudo-mindfuck pour paraître intelligent et faire passer ceux qui ne comprennent/n'aiment pas pour des imbéciles. Et d'ailleurs ceux qui aiment sont des imbéciles qui crient au génie parce justement ils ne comprennent rien!!
Aucune importance, faite l'expérience vous même et choisissez votre camps.
Vous l’avez compris, il m'est impossible de juger objectivement cette œuvre. J'ai aimé cette série pour ce qu'elle est et pour avoir été la clef qui m'a ouvert l'univers de la japanim.
Merci LAIN