UN BON CUISTOT NE VA PAS BOSSER CHEZ MAC DO

» Critique de l'anime Panty & Stocking with Garterbelt par jinrho78 le
18 Juillet 2017
Panty & Stocking with Garterbelt - Screenshot #1

La première impression sur un anime; avant même un visionnage investi et sans compter le casting ou le studio en charge; tient souvent en trois mots : titre, couverture et opening.
Saisir la nature du produit auquel on a affaire d'après ces 3 critères devient ensuite une espèce de jeu basé sur l'expérience face à nos goûts personnels. En ce qui concerne Panty and Stocking with Garterbelt:
A- soit on verra arriver le coup de la discrépance façon Happy Tree Friend.
B- soit on est aveuglé par le design "Mon petit Poney" et ça tombe bien parce que l'on cherche du TooMignonTooCute.
C- soit on ne voit rien du tout mais on fonce quand même parce que... hey ba on est des aventuriers avec des cojones!
D- soit votre crédo c'est les ovnis farouches; et vous allez forcément courir après le bordel comme un gosse derrière un papillon bien flashy!

D'ailleurs en parlant de flashy, Culotte et collant avec Porte Jarretelle est un anime aussi criard visuellement que son titre ostentatoire le laissait suggérer; et la série fera preuve d'une animation aussi électrique qu'un riff à la Joe Satriani pour accompagner une réalisation tout aussi entraînante. Les épisodes sans liens réels vont s'enchaîner sur la seule base d'une intrigue plutôt... légère bien qu'offrant d'intéressantes perspectives!
Pourtant ceux qui avaient choisi la réponse B vont rapidement comprendre d'après le contenu outrageusement outrageux de l'anime qu'ils se sont trompés de jouets (ou pas).
En effet le speech de départ est en fait un appel à la déconne à peine déguisé; et la trame deviendra surtout un prétexte à balancer des blagues tellement subtiles qu'elles feraient passer Bigard et Dubosq pour des génies. Le tout saupoudré de grossièretés relativement explicites propre à faire bander puceaux sauvages et philistins (et ceux qui attendent Fast and Furious 9).

Panty & Stocking with Garterbelt - Screenshot #2Bon chacun ses valeurs me dira-t-on (vous avez le droit d'aimer Bigard où Dubosq et Fas... en fait j'ai rien dit) et le cul n'est pas un problème, ni le scénario décousu (Cowboy B forever).
Nan; c'est plutôt le fait d'insister très lourdement sur le comique de répétition comme un barman qui a la main trop lourde sur le whisky et d'échouer là ou le capitaine Haddock avait réussi; à savoir placer judicieusement ses vannes.
À l'instar d'un Shimoneta To Iu Gainen Ga Sonzai Shinai Taikutsu na Sekai (putain que c'est long) ou encore d'un seitokai yakuindomo, Panty and Stocking devient redondant, défaut ultime du top 3 dans la Japanimation que seul les plus forts savent éviter (je pensais que Gainax en faisait partie, comme quoi ça arrive même aux meilleurs d'entre nous).

En fait je crois plutôt deviner que ces revendications persistantes sur le cul en toile de fond se réclament de la lutte contre la censure d'une société japonaise convenue et victime de ses complexes sur la sexualité.
Oui c'est cool le combat vers l'infini et l'au-delà... Seulement dans certaines contrées moins sévères sur le sujet (donnant à l'archétype de la blonde aux yeux bleus une réputation internationale de libertine épanouie); ces réclamations obsolètes ont l'air d'être là juste pour choquer le bourgeois et ajoutent à la redondance de gags qui ne volaient déjà pas haut...

Panty & Stocking with Garterbelt - Screenshot #3Bon allez il faut bien accorder quelques susucres à Panty et sa copine. Par exemple, on apprécie l'hommage aux Super Nanas et autre Laboratoire de Dexter. De même pour l'autodérision sur une J-Pop électronique qui déchire les vocodeurs ainsi que les FOK YOO MADOFOKOR FOKIN FOKOR qui mettent en évidence les décalages comiques persistant entre les moeurs malgré la mondialisation. Idem pour un graphisme qui a l'image d'un South Park est parfaitement adapté à son contenu. Enfin cette main de Gainax tendue vers l'Occident en terme de références multiples, est des plus charitables et fait inévitablement penser aux succès qui ont honoré cette amitié virile entre Est et Ouest! Kill Bill, Afro Samurai, Big Hero 6 pour ne citer qu'eux,(Big up Shangai Kid)!

Seulement pour ce faire, Panty and Stocking wG a utilisé la parodie, un genre qui ne m'a jamais convaincu. Tout simplement parce que c'est un concept facile qui ne prend aucun risque et qui radote à foison par pur kif de la démagogie. Enfin tout simplement parce que la parodie se repose sur les acquis de la culture de masse et à l'instar de la vine de fin du mois, surf sur la dernière tendance frivole propagée par les médias.
Ce n'est pas si dérangeant me diriez-vous puisque la parodie est un outil pertinent vu l'apparence contestataire du produit. Cependant l'anime souffre d'un regard unilatéral et s'appuie sur des références douteuses comme les putains de fourre tout compactés qu'affectionne Zack Snyder.
Où un conglomérat de Fan-service qui sert à que dalle hormis contenter grossièrement le geek de base avec son visuel de jeu vidéo préféré. Alors en soi j'ai rien contre la culture otaku/geek ou la fusion Est/Ouest ou le cul ou même le comic de répétition ou la parod... bref! C'est juste que ce fameux pont éloges attestant du décalage culturel en terme de réception de l'oeuvre finit par se transformer en fucking frigo sur lequel Gainax s'empressera de coller vulgairement des clichés comme autant de magnets! Décevant...

Panty & Stocking with Garterbelt - Screenshot #4Pourtant loin de moi cette volonté de m'astiquer nostalgiquement le champignon sur les antiques gloires du passé! Non c'est juste que les aventures des 2 bitches avaient le potentiel d'un Space Dandy Cartoonesque et déjanté, les deux derniers épisodes l'ont montré. Au lieu de ça, l'anime s'entête à hurler et gesticuler dans tous les sens pour attirer notre attention et combler le manque d'enjeu. Sauf qu'en fait au bout du troisième épisode ça ressemble plus à ces gosses qui crient pipi caca en se jetant des crottes sur la tronche au bac à sable... C'est vain et c'est chiant!
La série fait tourner le staff et les intrigues histoire de maintenir l'illusion d'un fun trépidant mais cela ne change pas grand chose à la série en terme de nuance. L'épisode shojo ainsi que les deux derniers sont plus singuliers; toutefois lorsque la moitié d'un épisode se transforme en générique de fin de very bad trip l'on comprend que les mecs n'ont plus la force, puis arrive l'épisode sur Oggy et là on se rend compte qu'ils n'ont plus d'idées. Surtout que la chose victime de son registre souffre inévitablement d'une comparaison avec un Adventure Land, un Bob L'éponge ou encore tous les Griffin and co qui ont l'avantage purement récréatif ou satirique pour eux...

Panty & Stocking with Garterbelt - Screenshot #5 Cela dit l'anime en lui-même n'est pas pourri mais ce qu'il représente , la consécration du foutage de gueule, me pose problème à l'heure actuelle. À l'instar d'un certain Deadpool et de son marketing toxique qui faisait croire qu'il était un produit inédit au cinéma, Panty and Stockin wG hurle pour la cause nippone en prenant à témoin la communauté internationale à qui il envoie des clins d'oeil aussi énorme qu'un porte-avions. De fait cette démarche décrédibilise le fond de la tabula rasa au profit d'un packaging hype et bariolé bien comme il faut, laissant l'anime sans conviction le cul entre 2 chaises. Et ça c'est quand même plus grave que de s'apercevoir que Jean-Pierre a oublié la persillade au diner presque parfait.. Sinon le mot LSD que j'ai pu lire dans certaines critiques à propos de l'anime est un terme abusivement utilisé, pour s'en revendiquer la série aurait dû faire preuve d'une imagination sans bornes et rejoindre le rang de ceux qui tentent de faire coexister arts et animation. Au lieu de ça on a le droit à de la flemmardise commerciale qui brandit un trompe l'oeil uniquement bourré de réédite et de dédicaces à la chaîne. Et on a déjà suffisamment des studios gagne-petits pour continuer d'alimenter ce genre de conneries sans que le puissant Gainax ne se sente obligé de se mettre à leur niveau et d'aller les rejoindre dans leur taverne de pleutres has-been

Ironiquement le bon côté de tout ça, c'est que certains mecs (dont on parle beaucoup trop ces derniers temps) ont assimilé le bordel humour sous-vêtements et l'high school avec les boss tout en ajoutant l'animation pompée sur Hell's. À cela on ajoute une véritable intrigue bien que complètement barge comme quoi c'était possible. À l'arrivée on a obtenu ce qu'aurait pu être Panty and Stocking wG (et peut-être même en mieux), on a obtenu KILL LA KILL.

Verdict :4/10
Ce que les membres pensent de cette critique :
Convaincante (8)
Amusante (7)
Originale (4)

1 membre partage cet avis
11 membres ne partagent pas cet avis

A propos de l'auteur

jinrho78, inscrit depuis le 13/04/2014.
AK8.1.15 - Page générée en 0.115 seconde - 8 requêtes ★ DB.8.0.236091 ★