Claymore "avait" été un sacrée coup de cœur que j'ai dû visionner deux fois. La première fois, je m'étais arrêté à la moitié de la série, peut-être parce que les épisodes n'étaient pas encore sortis et que en ce temps lointain, je marchais encore à tâtons dans ce monde « merveilleux » de la japanimation, j'étais émerveillée. La deuxième fois, il y'a quelques jours à peine, je me suis remémoré ce qui m'avait intéressé dans ce concept cent et une fois revisité.
Avec du recul, ce que Claymore propose n'est pas nouveau, new, nuevo. A un an près d'intervalle près, le voisin d'à côté, D Gray Man proposait le même plat à emporter avec ces histoires d’innocences, d’akumas de Comte Millénaire et tout le packaging avec une bonne atmosphère bien bien dramatique derrière… Des souvenirs ? Mmmh ? Le rapport est bien là, faut suivre c'est tout... Claymore, on ne va pas dénigrer parce que ce n’est pas du "travail de loutres" ™ sauf en ce qui concerne certains graphismes et un chara design suspect mais c'est une autre histoire sur laquelle une petite diatribe s'imposera plus tard. Ce concept donc, une mise en scène de combattantes, des guerrières (déjà ce sont des femmes, pas mal, c’est assez rare dans ce genre alors, pas mal) mi- humaines mi-keskecékesa qui se lancent dans une sorte d'extermination (oui à ce stade ce ne sont plus des combats) de monstres bouffeurs d’entrailles, avec des têtes absolument hideuses, mais des reines de beautés quoi, (oui pour le coup on sent bien le monstre derrière) les deux camps bien sur évoluent dans un rapport de force constant pour définir lequel d’entre les deux devra être, non que dis-je, sera le plus puissant pour pouvoir détruire l’autre. Comme c’est mignon…
Mais ce n’est pas tout parce que l’histoire fait son petit chemin derrière. Bah le parcours de Clare qui n’est pas vraiment une claymore mais quand même une combattante avec du sang de yoma dans les veines et qui trimballe un humain (oui c’est le genre de chose avec laquelle on pense attendrir le public, j’aimerais savoir si ce personnage à son utilité à terme car il n’a pas dévoilé sa « true face » ni sa « true strength » de moucheron dans la série), un cuisinier qui ne sert pratiquement à rien d’après ce que j’en ai vu à part à pleurnicher sans arrêt, à me donner envie de rentrer dans mon écran pour lui demander ce qu’il fout là, et surtout oui surtout à faire prendre à l’histoire parfois des allures et une tournure pseudo romantique. Il fait perdre au mot « galère » tout son sens. Dans un monde ou le « marche ou crève » domine c’est beau quand même… Ce qui est intéressant et qui permet de voir cette particularité scénique sous un autre angle c’est que les Claymores sont présentées (du moins au tout début du scénario) comme des personnes froides isolées et insensibles (que dis-je au tout début de la série… Cette idée est véhiculée tout au long de la série) alors que si on gratte un peu sous cette surface, on s'aperçoit que se sont (pour certaines en tout cas) des femmes fragiles qui souhaitent faire plus de place à leur côté humaine tout en comptant malheureusement sur leur côté monstre qui constitue l'essentiel de leurs pouvoirs et qui leurs aient nécessaire voir vital et légitime pour remporter des batailles, avec l’espoir de mourir en tant qu’humaines, oooh … Mais … Mais … Comme c’est naïf tout ça... C’est une dualité constante, une menace pesante et restrictive portant une autre difficulté aux combats, d'ailleurs cette particularité omniprésente constitue même le principe de Claymore. La considération d’une toute autre espèce qui se situe entre l’humain et le surnaturel, un bon dilemme auquel elles ont à faire face et qui intensifie le scénario tout en soutenant le rythme de la série.
L’évolution de la mort qui tue
Après dans le fond, pour compliquer un peu les choses et faire ce que j’appelle fortifier les bases ou les fondations du bon scénario, dans le menu flashback, on s'aperçoit au fur et à mesure que l'on avance dans l'histoire, qu'il y'a une sorte de machination derrière. Il y'a cette organisation mystérieuse dont les origines sont inconnues et les informations à propos, très relatives, (même si l’on suit scrupuleusement le script comme j’ai désespérément essayé de le faire) qui pratique des expériences dans l'ombre tout en suivant les moindres faits et gestes des Claymores. Cette organisation de l’ombre donc, dirige voir même produit les Claymores (en édition illimitée vu la fréquence des combats ultra violents), une usine qui recourt à des méthodes douteuses pour des finalités bien bien douteuses à long terme. En plus de ça, ô magnificence quand tu m’illumine, les Claymores sont classés par ordre de puissance, plus faible = numéro haut / plus forte = numéro bas, avec des écarts de puissance assez impressionnants, en tout cas, une puissance très bien retranscrite à travers les combats, points forts de la série. J’y arrive, j’y arrive. Si vous avez réussi à lire jusqu’ici déjà, vous vous douterez du classement de celle dont on suit les aventures. Ça c’est pas mal parce que ça nous permet de miser sur de la chair à canon en espérant que celle-ci atteigne un niveau de puissance suffisant pour pouvoir rivaliser avec bah … les autres …
Le désespoir de la mort qui tue
Autre élément intéressant. L’ennemi aussi à droit à son heure de gloire, lorsque on a une version des Claymores qui évoluent en super-guerrière-de-la-mort-qui-tue, les ennemis, eux, se transforment en super-guerriers-de-la-mort-qui-tue-la-mort-elle-même, comble du bonheur suprême, ce sont pratiquement des guerriers du sexe masculin (ah !) jusqu’à ce qu’ils se transforment en « éveillé », club ouvert 24h/24, 7j/7 qui acceptent tout les genres, filles, garçons, du moment que vous êtes terrifiants et d'une force outrancièrement surpuissante. Ce qui fait que à chaque fois qu'on a de l'espoir pour quelque chose dans cette série le scénario devient un sens interdit. Autant dire que placer tout cela dans un format de 25 épisodes c’est un peu court et parfois il y’a eu une impression de compression sauf pour…
Les combats de la mort qui tue
C'est ce qui fait la force de claymore, l’aspect le plus intéressant pour une série du genre dont la réalisation a répondu à mes attentes à peu de choses près. Non seulement ce sont des combats pertinents (parfois à la limite de l'exagération) mais qui durent aussi, ce qui permet vraiment d'en apprécier la logique. Bon il faut dire ce qu'il y'est parfois ca tombe comme des mouches et il y'a du sang partout, nos claymores reviennent déchiquetés de leur combats ce qui augmente cette appréhension de l'ennemi, mais bon il y’a « l’usine » derrière. Ce que j’ai particulièrement apprécié, c’est que chaque combat révèle une identité, une particularité d’une ou de plusieurs Claymores. L’environnement change souvent et le scénario en prend avantage pour fluidifier le combat et proposer quelque chose d’assez innovant à chaque fois, de sorte que l’on ne se sente pas coincé dans une boucle ou l’on nous sert les mêmes pouvoirs, les mêmes feintes… C’est quand même un shonen, he. Ce qui est un peu dommage c’est la crédibilité de l’anime, même si on a des combats logiques, cela ne veut pas dire que le fait que ce soit parfois une boucherie totale et que les Claymore en ressortent dépecées et dépiécées soit toutafay normal, comme je le disais un peu plus haut, il y'a parfois de l'abus … Dubitative … A voir.
Le design est assez acceptable, sans plus, seuls les monstres (les éveillés) à mon sens ont bénéficié d’un certain travail qui contribue à crédibiliser la mise en scène. Ils sont assez réussis pour dégager une sorte de crainte d'une force surpuissante. Les yomas quant à eux qui passent selon l’évolution du scénario, de monstres puissants, à sous-fifres, sont mal réalisés. Même les brèves transformations des Claymores auraient pu avoir un meilleur rendu et ce jusqu’à ce que l’on comprenne que cette yomatisation représente le côté abominable de leur beauté.
Autres points forts (exclus, opening et ending, rien à dire pour le peu que j’en ai écouté, ça passe sans plus, je pase sans plus) les thèmes musicaux qui accompagnent très bien les combats et même en sublime la beauté. Des sonorités rock, métal, parfois classiques, parfois new âge et qui cadrent parfaitement avec l’époque moyenâgeuse du concept.
Que retenir de tout ça ? Claymore aurait pu bénéficier d’une meilleure réalisation néanmoins la série reste assez pertinente pour vous faire passer un agréable moment.
Beaucoup de rien, un peu de tout