Critique de l'anime Ergo Proxy

» par Björn le
08 Mai 2007
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Ergo Proxy est certainement un très gros projet comme en témoigne sa réalisation de très bonne facture et son scénario pour le moins complexe. Cependant, il n'est pas sans jouer sur des procédés connus aussi bien du cinéma que de la littérature de science-fiction.

La série commence de manière classique, on reconnaît des références visuelles et scénaristiques telles que Blade Runner, Brazil, Matrix, ou sonores comme Nikita. Dans un monde qui n'est pas sans rappeler 1984, les trois principaux personnages font leur apparition, sont confrontés à leurs doutes, à leurs difficultés, à des événements qui les changent radicalement. Puis, dans un deuxième temps, nous nous trouvons transportés dans une période d'odyssée. Enfin, pour terminer, c'est le retour aux sources.

Chacune de ces périodes correspond à un des personnages. Ainsi la première, rationnelle et inquiétante, est celle de Lir Mayer. Un monde qui est en train de mourir parce qu'il n'a plus de sens et c'est de ce monde qu'elle tente de s'échapper même si elle n'en a pas conscience. Tous ses contemporains sont également frappés par ce même désespoir. Il n'y a pas d'issue à la société dans laquelle ils vivent, tous le savent de manière intuitive mais aucun n'ose regarder la réalité en face. Celle-ci s'imposera à Lir quand bien même elle est venue à elle de manière détournée.

La deuxième période est celle de Vincent Law. En quête de son passé, il découvrira sa véritable nature dans ce voyage au sein d’un monde où il ne reste quasiment rien. Alors que chaque étape résonne comme un voyage intérieur, lui aussi devra faire face à une vérité différente de celle qu'il recherchait la base. Cette période qui fait l'objet d'un long développement dans l’animé est parfois particulièrement pompeuse à mon goût. Les références philosophiques s'enchaînent alourdissant souvent le fil narratif.

Vient enfin la troisième période mettant en valeur le personnage de Pino. Période dans laquelle les vérités sont dévoilées, période où sa naïveté fait merveille. Cette enfant mécanique douée de conscience qui pouvait apparaître comme un personnage superfétatoire est le symbole du monde renaissant, qui n'a que faire des questions de cadres finissant qui n'ont plus le moindre objet. Il est à noter également l'utilisation de procédés bien connus comme la suppression des transitions entre les épisodes, nous transportant dans une action déjà déroulée dont nous ne connaissons pas le point de départ ceci afin de faire ressentir au spectateur le même malaise que celui que vivent les personnages.

Malgré sa réalisation de très haut niveau et son chara-design de très belle facture, on peut se demander si toute cette eschatologie était bien nécessaire pour finir sur une ambiance à la « papa-maman-la bonne et moi ». Évidemment, ses très grandes qualités techniques lui assureront une bonne note pour autant la lourdeur dont le scénario fait preuve ne peut me permettre de lui donner la note maximale.

Verdict :8/10
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A propos de l'auteur

Björn, inscrit depuis le 14/08/2006.
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