Ergo Proxy ou la fumisterie faite anime. Vidons un peu mon sac, ça ira mieux. Ce n'est pas parce qu'un anime est incompréhensible qu'il est intelligent. L'excuse comme quoi il faudrait regarder plusieurs fois la fin pour la comprendre (argument fallacieux déjà utilisé sur d'autres séries) ne prend pas. Vous n'avez pas besoin de lire plusieurs fois Nietzsche pour le comprendre. J'accepte que si certains animes peuvent être regarder du coin de l'œil sans gêner la compréhension (je ne vise personne) d'autres demandent plus d'attention, qu'on se pose - à bonne distance - de son écran et qu'on lise les sous-titres. Mais une argumentation se doit d'être clair. Essayez un peu de sortir les grands mots pour une logique hasardeuse lors d'une dissertation ou d'un oral : ça peut marcher, mais vous risquez d'être envoyer dans les roses. Et c'est avec un plaisir pervers que je vais critiquer cette fumisterie.
Pourtant, cette série commençait sous de bons auspices. Les choix d'une colorisation sombre et les plans cinématographiques manquaient certes d'originalité pour une œuvre cyber-punk comme Ergo Proxy. Mais la réalisation technique reste globalement de haute volée. Le chara-design et l'animation ne souffrent d'aucun reproche. Par ailleurs, le cyber punk restant un genre assez ardu, il est peu traité.
De même, avoir Radiohead en guise d'opening est sans conteste un gage de qualité et ne peut qu'attirer l'attention. Le reste de la bande-son est l'avenant, quoique encore une fois je regretterai qu'on reste dans les conventions du genre.
Mais le problème vient bel et bien du scénario. Les premiers épisodes donnent cependant une bonne première impression. Les rebondissements du scénario restent originaux et surprenants. Et certains épisodes brillent par leur génie. Cela n'empêche que le tout traîne en longueur et manque de rythme. Les personnages manquent également d'épaisseur et on peine à véritablement s'y attacher. La conclusion confine à la plus grande carabistouille qui soit et rejoint Evangelion sur la liste honnie des animes qui n'ont pas de fin.
La déception est d'autant plus prenante que les qualités de la série sont belles et bien là. Difficile au final de jauger et de noter Ergo Proxy. On a envie de sanctionner les dérives méta-physico-religieuses absconses mais on a également envie de promouvoir un autre point de vue. Quand bien même ce n'est pas le mien.