Je poste cette critique "à chaud" après avoir visionné la conclusion de cet animé. Le titre résume mon état d'esprit au moment de rédiger ces quelques mots.
Fan du cinéma de David Lynch, j'ai déjà vécu ce que j'appelle "l'impact psychologique" résultant d'une telle oeuvre. Ce fourmillement de sentiments et pensées contradictoires qui vous assaillent. Un malaise qui grandit chez le spectateur à la recherche de la vérité, de l'envie de connaître rapidement le dénouement pour se raccrocher à quelque chose de tangible alors qu'il est totalement perdu, en pleine confusion. On vous balance brutalement aux côtés des protagonistes et c'est à vous de tenir le cap.
J'ai lu les critiques les plus négatives sur ergo proxy pour me faire une idée de ce qui n'avait pas plu. En un sens je ne peux leur donner tort. Je m'explique. La plupart du temps, on s'attend à une histoire, des personnages qui évoluent et nourrissent les émotions qui vous feront aimer l'animé. Le visuel importe aussi, mais il n'est que l'emballage qui vous permet d'apprécier ce qu'il cache. Je ne m'attendais pas à ce que j'ai vécu. N'y étant pas préparé j'ai failli laisser tomber. Quelle erreur ç'aurait été !
Ergo proxy est différent.
Les personnages sont l'emballage. J'ai mis du temps à m'en apercevoir, mais cet animé n'est en fait qu'un monologue de son créateur. Son questionnement sur le sens de la vie, le destin, notre libre arbitre et tant d'autres pensées personnelles. C'est une introspection, une sorte d'auto thérapie qu'il nous livre. La conclusion, via le dernier épisode, nous livre l'aboutissement de cette introspection. Chaque épisode est une "méditation". Agencée telle une tragédie grecque, les différents actes se jouent devant nos yeux sans transition apparente. Et pourtant il y a bien un fil conducteur.
Alors non, cet animé n'est définitivement pas pour tout un chacun. Si vous aimez être bousculé, voire agressé psychologiquement, cet animé est fait pour vous. Entrer dans la tête de son créateur au fil des épisodes, résister encore et encore pour finalement lâcher prise et se laisser emporter. Prendre de plein fouet cette déferlante de questions, de doutes, de remise en cause puis savourer l'instant final - qui fut pour moi une apothéose, une fin parfaite - fut une expérience sublime que je n'oublierai pas.