Ergo Proxy ou le parfait exemple de la célèbre maxime "l'originalité ne paye jamais" (à moins que ce ne soit "trop d'original tue l'original"...). Bref, premier constat: Ergo Proxy, c'eut pu être, ça a failli être mais ça n'est plus ou pas d'ailleurs.
Par la présente j'espère avoir parfaitement résumé la trame pseudo dramo-psycho-reflexiologique de la série sans spoiler les 23 épisodes.
Oui, d'ailleurs déjà 23 épisodes ou le format juste pour pas faire comme les autres. Le problème de ce format surtout c'est que les auteurs n'y ont pas semblé très à l'aise car en réalité au vu du déroulement 13 auraient pu être amplement suffisant. Oui mais voilà c'était un gros projet alors il fallait meubler. Certains épisodes semblent d'ailleurs n'etre là que pour ça et sortent complètement de la trame scénaristique (même si celà ne veut pas dire obligatoirement qu'ils sont mauvais)
Bon pour être plus méthodique, revenons au schéma classique. Au niveau graphique d'abord. Ah ben c'est joli, quoique en même temps vu le budget à la disposition de la réalisation, on était en droit d'en attendre autant. Je dirais même que le chara-design est loin d'être génial (du moins j'y adhère pas complétement) et surtout de facture inégale. Ca fait tache pour une grosse prod...
Après question décors soyons honnêtes, c'est beau. Ca rappelle un peu Blade Runner par certains aspects (un monde sombre, automatisé, en fin de cycle...) et ça c'est pas pour me déplaire. Mais après ça peut déplaire autant le savoir.
Côté ambiance sonore, là le couple Opening/ Ending fait un effet terrible et imprime directement le sentiment d'oppression recherché par la mise en scène. Cependant, c'est dommage mais c'est pas une créa originale, on le savait déjà que radiohead c'était génial...
Pour ce qui est de l'ambiance sonore à proprement dit de l'animé, elle est de toute façon bien réalisée et permet de bien s'imprégner de l'environnement de la réalisation. Un très bon point pour cette prod qui a donc pensé à soigner la forme (au moins un peu)
En même temps, le fond ressemble tellement au bât qui blesse que l'on ne peut que se féliciter d'une telle rigueur dans l'emballage. En effet question scénar, Ergo Proxy, c'est comme le discours d'un président en campagne: ça se veut vachement vendeur mais c'est que du vent (oui l'attaque était gratuite, désolé si j'ai heurté la sensibilité de certains). En résumé, le scénario d'Ergo Proxy, c'est une une quête de plusieurs personnes pour une même réponse qui pourrait éclairer les questions fondamentales que sont Comment? Qui? Pourquoi?
Pour ce qui est des personnages, là aussi c'est gachis:
- Lea-L Meyer est sensée être l'héroïne sans peur et sans reproche de la production mais bien sur une fois ses certitudes effondrées elle va se remettre en question... Oui mais beaucoup trop longtemps en fait ET en silence... 10 épisodes sans parler pour faire la gueule c'est long comme crise d'adolescence animée.
- Vincent Law est l'anti-héros devenu messie de par la magie du scénario genre on s'en doutait à peine... Sauf que là le truc fort c'est qu'il change de tête en plus. Quand il est faible il est moche et mal peigné mais quand il est fort il est beau et mal peigné mais classe. Si ça c'est pas de la philo profonde... Pourtant faut être honnête il reste un perso attachant mais lui pour le coup il parle beaucoup pour rien dire.
- Pino est l'énigme de l'anime, un perso hors norme et surement le plus réussi. Elle surfe sur différentes vagues d'influence et permet de nombreuses références tant à la littérature occidentale classique qu'à des oeuvres cinématographiques plus récentes (là encore Blade runner notamment) en passant par la SF du XXème siècle (Asimov, P.K. Dick). Un perso fourre-tout et qui peut apparaitre énervant aux yeux de certains, néanmoins elle apporte une once de couleur dans ce monde en noir & blanc.
Bref quand on s'est endormi à tous ses cours de philos on sent déjà qu'on va avoir du mal à accrocher, surtout que le maquillage philo-psycho est quand même juste là pour épater la galerie et ne sert en définitive pas à grand chose si ce n'est alourdir le déroulement des scènes.
Dommage Ergo Proxy est plein de promesses mais il est long, très long, trop long à les développer.
En conclusion, E.P fait parti de ces réalisations qui ont voulu quitter les sentiers battus pour atteindre les sommets de l'animation mais qui se sont perdus en route. Moi aussi d'ailleurs je me suis un peu perdu et j'ai bien failli faire demi-tour plus d'une fois. J'aurais peut-être dû. Arrivé au bout ne reste qu'une chose: 4.