Les productions mettant en scènes de zombies dans un scénario digne de Romero sont plutôt rares dans le monde de la japanimation, les réalisateurs préférant faire appel à des créatures davantage issues du folklore nippon. Alors forcément quand un anime décide de narrer la progression foudroyante d’une invasion de morts vivants en plein Japon, ça se remarque…
Dès les premières minutes, le ton est donné. Au menu : tripaille à volonté, zombies affamés, massacre de civils terrorisés, résistance acharnée et jeunes demoiselles dénudées (ou pas loin). Tous les ingrédients sont là pour avoir droit à un affrontement en règle entre un petit groupe de lycéens survivants et des hordes presque infinies de baveux en quête de chair fraîche. Le tout dans un style qui n’est pas sans rappeler les heures délirantes que j’ai pu passer devant mon écran sur « Left 4 Dead ». Car avouons-le, rien dans tout ce qu’on peut voir n’est crédible. Premièrement niveau personnages, c’est plus des adolescents qu’on a en face de nous, mais Schwarzenegger, Stallone et Uma Thurman (version Kill Bill) ou Mila Jovovich réunis juste pour éclater tout ce qui se présente en titubant face à eux, le tout sans une égratignure. Le casting laisse rêveur, mais bien entendu, tout ce petit groupe ne serait rien sans un équipement à faire pâlir d’envie n’importe quel fan d’armes à feu, jugez plutôt : M16, fusil à pompe, fusil de sniper, hummer (pratique pour écraser les cadavres déambulant sur les routes), le tout trouvé presque naturellement dans un appartement en banlieue Tokyoïte…Il ne manquerait plus que les grenades et un lance-flamme pour avoir l’attirail complet. Et bien entendu, chaque membre du groupe sait parfaitement maîtriser tout cet équipement: l’otaku qui n’est jamais sorti de devant son PC, le jeune homme un peu naïf, la binoclarde intellectuelle et la demoiselle un peu cruche. On compte aussi une infirmière avec une poitrine ENORME (ce qui l’empêche par ailleurs de pouvoir se servir d’une arme), et la spécialiste du kendo dont l’épée en bois semble indestructible malgré la cadence et la violence des coups portés au crâne de ses adversaires (l’un des os les plus résistants du corps humain je précise).
Que dire d’autre ? Ah si, les demoiselles combattent en tenue légère, comprenez en bikini…peut-être que ça les gène moins dans leurs mouvements mais en tout cas, on se rince facilement l’œil à chaque épisode.
Alors forcément après ce premier paragraphe de présentation, vous vous demandez sûrement qui peut regarder ça ? Et là, je réponds présent sans hésiter… Avant de commencer à me lapider en place publique, laissez-moi vous expliquer pourquoi j’ai adoré cet anime (au moins la première moitié en tout cas). D’abord parce que la plupart des codes d’un bon film de morts vivants restent présents et sont correctement utilisés : des zombies, des victimes terrifiées, une ville qui devient le théâtre d'un apocalypse morbide, un petit groupe de survivants prêts à se battre, que demander de plus?
Ensuite parce que ça devient tellement irréaliste et improbable qu’au final, on finit par ne plus être à une bizarrerie près. De ce point de vue, j’avoue que voir un petit groupe de lycéens (dont les demoiselles presque dans le plus simple appareil) faire du rodéo dans un hummer avec un armement digne de Rambo en shootant du zombie à tour de bras (le tout avec une animation fluide), c'est pas crédible pour 2 sous, limite caricatural, mais moi ça m'éclate. Certaines séquences m’ont carrément fait exploser de rire comme le lycéen qui se sert de la poitrine de sa copine comme d’un trépied, pendant que les balles passent comme si de rien n’était entre les deux seins de la samouraï de service (rien que le déplacement d’air la jetterait à terre en la faisant se tordre de douleur, une proie facile donc)…
Enfin bref, jusqu’aux épisodes 7-8 j’étais prêt à mettre une super note à l’anime, rien que pour le côté grand spectacle assumé, les situations délirantes vécues par les protagonistes et aussi parce que je ne suis pas resté de marbre devant la plastique des demoiselles (à l’exception de l’infirmière : trop c’est trop, et en plus elle ne sert presque à rien).
Oui mais voilà, alors que jusque là, l’histoire et les péripéties du petit groupe avançaient au rythme de l’évolution de la pandémie et des autorités impuissantes, sans savoir vraiment où tout cela les menait, avec pour unique but que de survivre sans se poser de questions existentielles, il est regrettable que celui-ci s’accélère (dans le mauvais sens du terme) sur les derniers épisodes. On passe ainsi à un ou deux évènements notables ou révélations par épisode à facilement une petite dizaine. Et si encore ils apportaient quelque chose à l’histoire, mais là rien, que dalle… Au vu de la situation, on se fout pas mal de savoir qu’un certain prof à volontairement fait redoubler une élève pour servir les intérêts de son politicien de père (je m’attendais à ce qu’il foute davantage le bordel mais finalement non). On s’en fout de découvrir que les parents d’un autre ont une situation très haut placé. Et on ne voit pas l’intérêt de montrer un gamin qui chiale parce qu’on veut lui retirer ses trois (excusez du peu) fusils d’assaut, sans oublier la décision des autorités de balancer un petit nuke dont je cherche encore l’utilité vu qu’il n’élimine rien du tout et condamne plutôt les survivants à une mort certaine. En plus on passe à une ambiance romance/rivalités/remise en question entre protagonistes dont on n’a strictement rien à faire et qui, à ce stade de la narration n’apporte rien à l’ensemble, sinon une ou deux scènes de fan service en plus (personnellement, je préfère quand nos amazones court-vêtues font parler la poudre et le sabre…).
Quant aux zombies qui sont quand même l’un des éléments principaux de l’histoire, ils sont presque totalement absents durant toute cette période.
Seul le final avec les derniers survivants qui attendent de pouvoir évacuer leur refuge remonte l’intérêt après ce long passage à vide. Là encore, ça m’a rappelé les sièges brutaux et rythmés des campagnes de L4D, avec des hordes de morts-vivants qui déferlent littéralement sur place pour empêcher les survivants de s’enfuir.
Jusqu’au 7ème (voire 8ème) épisode, j’étais prêt à mettre un petit 8 à l’anime pour son côté 36ème degré, violence pure et filles sexy totalement assumé et complètement irréaliste, mais ce passage à vide jusqu’à la conclusion fait brutalement chuter la note.
Au final, la série faisant 12 épisodes (plus que ça aurait été déraisonnable surtout au vu de l’orientation des derniers épisodes) et comme je me suis quand même bien éclaté pendant 7 épisodes et sur le final, j’estime qu’un 6 suffira amplement. La fin n’en est pas vraiment une, donc je suppose qu’on peut s’attendre à une deuxième saison, ou à défaut un ou deux OAVs.