Je-peux-en-fin-res-pi-rer ! J'ai. Fini. Hyoka.
Cette série , pour moi, c'est un peu tout et rien. C'est un peu l'exception qui confirme la règle, l'anime qui n'avait rien à faire dans mon animethèque mais qui finalement a prit une des premières places dans mes favoris, l'anime qui avec du simple, fait de l'exceptionnel. Pour commencer, je dirai simplement que je n'étais pas du tout emballé par l'anime en lui même : le scénario ne me tentait pas plus que ça, les quelques vidéos (de l'anime) que j'avais pu visionner sur internet non plus. Et pourtant, force est de constater que Hyoka, c'est l'anime qui a totalement dépassé mes attentes, et sur tout les points. L'anime qui m'a cloué sur place pendant 22 épisodes de pure béatitude. La série dépasse mes attentes actuelles ; mais elle dépasse aussi toutes les attentes que j'ai pu avoir par le passé. Hyoka, c'est un peu l'anime qui m'a tellement cloué sur place que je ne sais toujours pas quoi en penser. Je me rappelle encore quand j'ai terminé l'épisode 22, le cœur battant. J'ai tout de suite accouru pour voir si une saison deux allait potentiellement arriver, en bref, c'était l'euphorie. C'était Hyoka.
Mais remettons nous d'abord dans le contexte : Avant d'être un anime, Hyoka (qui signifie crème glacée -huhu, d'où mon titre- ) est d'abord un roman japonais écrit sous la magnifique plume d'Honobu Yonezawa en 2001 et celui ci fut adapté en anime en 2012, par l'excellent studio Kyoto Animation (Air, Clannad, Free!, K-ON, etc). Hyoka raconte donc l'histoire de Oreki Houtarou, jeune lycéen en première année étant l'incarnation même de la flemmardise et de la paresse et de trois autres personnages qui vont tous rejoindre, pour des raisons différentes, le club de littérature classique. Mais ce n'est pas tout car ceux ci vont tout au long de l'histoire, vont résoudre différents mystères et énigmes imbriquées, toutes plus plaisantes les unes que les autres.
J'ai toujours trouvé que KyoAni faisait dans la simplicité et franchement, vu les œuvres qu'ils adaptent, c'est totalement véridique. Les animes de ce studio sont généralement des tranches de vie, assez basiques mais autant le dire : Kyoto Animation ne m'a jamais déçu. Pas une seule fois. Et encore une fois, celui ci reste placé bien haut dans mon estime en nous pondant un chef d'œuvre de simplicité et de poésie. La série ne brille pas de par son scénario mais de par son originalité. Alors oui, dit comme ça et surtout en voyant le synopsis, c'est légitime de penser tout le contraire. Mais la série est beaucoup plus profonde que ce que l'on peut croire et ça, peut de gens s'en rendent réellement compte. Avant d'être une simple histoire de club de lycée (la spécialité numéro un de KyoAni aha), c'est avant tout le reflet du pouvoir de l'esprit. C'est de la logique et de la pure réflexion : Les personnages réfléchissent mais les spectateurs en font tout autant. Le point fort de l'histoire est que malgré le fait que les intrigues/énigmes peuvent parfois paraître capillotractées, celles ci sont extrêmement bien ficelées mais surtout crédibles. Car oui, le problème majeur, c'était ça : Comment rendre l'histoire un minimum crédible alors que les intrigues reprennent des grand classiques policiers (Sherlock Homes, ABC contre Poirot d'Agatha Christie, etc) ? Ce qui rend Hyouka fascinant, ce n'est pas tant la réponse à la résolution des mystères mais par quel moyen les protagonistes ont fait pour trouver la réponse. Les personnages (surtout un en particulier) observent, réfléchissent et assemblent le tout comme un puzzle. Les différentes intrigues sont très bien écrites et ne comportent pas d'incohérences, elles restent toujours très logiques bien que compliquées aux premiers abords. Mais ce n'est pas tout car les différents mystères présents dans l'histoire sont bien plus que ça : C'est un moyen de faire découvrir et de développer les personnages.
Car oui, les personnages, parlons en ! Autant le dire tout de suite, ceux ci sont une véritable petite mine d'or. Les protagonistes de Hyouka, en particulier les principaux, sont comme une palette de peinture : Ils sont pleins de sentiments, de couleurs, d'émotions très différentes mais le tout reste très beau. Leur psychologie est très intéressante, très développée et surtout, cela reste très humain. Car oui, les personnages, avant d'être des détectives en herbe, ce sont d'abord des lycéens, avec leur faiblesse et leur force mais surtout avec leur propre problème de lycéen, justement. Et Dieu, qu'est ce que c'est bien retranscrit ! Que ce soit au niveau des résultats scolaires ou des différences sociales (je reviendrai dessus plus tard), le tout est très bien géré et reste crédible de bout en bout. Nous avons d'abord comme personnage Oreki aka mon protagoniste préféré de l'anime et sûrement un de mes protagonistes préférés tout court. Synonyme de paresse et de "conservation d'énergie" (comme il le dit si bien), Oreki reste un personnage assez banal de par ce qu'il est (il n'est pas badass, pas naif, pas kawaii ni rien dans le genre) mais a quand même un côté exceptionnel de par sa logique et sa réflexion. Oreki ne crie pas, n'est pas "intrigué" pour un rien (contrairement à Chitanda), il reste très calme, très posé, et il observe. Il observe, il ne parle pas beaucoup mais il fait tout. Et c'est ce que j'ai aimé avec ce personnage, le fait que celui ci soit une sorte d'ombre : une ombre à côté de ses amis déjantés, une ombre de lui même, une ombre de la société mais pourtant, c'est lui le pilier même de l'anime, celui qui fait avancer l'histoire et résout les intrigues avec son fameux "J'ai juste eu de la chance" à la fin. On pourra aussi parler de Chitanda, l'héroïne, synonyme même de la curiosité. Chitanda est un personnage assez spécial car celle ci n'est absolument pas cliché, malgré tout les ingrédients qui aurait pu faire penser qu'elle le serait. Pétillante, souriante, toujours (ou presque) de bonne humeur et pleine de curiosité, elle se révèle être un personnage attachant et plein de vie. Pour ce qui est de Satoshi et de Mayaka, il m'ont tantôt réjouit, tantôt déçu et parfois, même, les deux. Ils restent très attachants mais leur évolution peut parfois être légèrement déroutante, surtout au niveau de leurs réactions/actions. Je pense notamment à Satoshi dans les derniers épisodes, qui m'a légèrement bouleversé, de par son comportement, mais bon, peu importe. Nous avons aussi droit à quelques personnages secondaires sympas qui n'apparaissent pas souvent mais qui sont suffisamment intéressant pour qu'on s'y attache, comme Irisu par exemple.
Je reviens aussi à ce que je disais plus haut quant aux différences sociales, car oui, elles sont plutôt bien marquées, l'exemple type est la relation entre Oreki et Chitanda, qui est souvent ""compromise"" à cause de leur statut social. En effet, Oreki, c'est juste un lycéen lambda qui vit dans une petite maison comme des millions de lycéens japonais (je suppose) alors que Chitanda, c'est quand même la fille d'une des quatre familles les plus riches de sa région et rien qu'en regardant la taille de sa baraque, ça se voit. Cette différence sociale se voit beaucoup dans les derniers épisodes (19 à 22) et de par les traditions et coutumes de Chitanda, par exemple. Pour revenir aux intrigues, je pourrai juste dire comme point négatif que certaines sont beaucoup plus intéressantes que d'autres mais bon, en un sens, c'était inévitable. On pourra aussi noter que l'anime s'essouffle légèrement à la fin, on voit que les idées ne sont plus là, je parle notamment des épisodes 18 à 20, cependant, les deux derniers rattrapent très bien le coup, surtout le dernier d'ailleurs en nous offrant une belle fin, très poétique, très belle graphiquement et vraiment jolie dans son ensemble. Encore une fois, c'est une fin "ouverte" (spécialité n°2 de KyoAni) mais étant fanatique de ce genre de fin, celle ci m'a vraiment paru parfaite. Il y a aussi la question de la romance, qui n'arrive que tardivement, mais qui a été plutôt bien développée durant tout l'anime de manière implicite. La romance est assez bien traitée et les sentiments des personnages restent parfaitement crédibles.
Parlons maintenant du point fort qui vaut à lui seul le détour, c'est à dire les graphismes. C'est juste magnifique, y'a pas d'autres mots pour décrire cette merveille visuelle. C'est beau oui, mais pas que visuellement, c'est beau dans la forme, beau dans la gestion, beau dans la réalisation, beau partout. Car Hyouka ne se contente pas de montrer de beaux dessins, non. Les différentes scènes sont bien réalisées et rien n'ai laissé au hasard, tout est parfaitement logique, autant que la série en elle même. Le chara design est sublime avec un petit côté "moe" qu'on avait pu voir dans Free ou dans K-ON, mais en moins exagéré. Les musiques quant à elles, sont assez particulières. Ce ne sont pas vraiment des OST à proprement parlé mais plus des petites musiques d'ambiances, pour plonger le spectateur toujours plus loin dans l'histoire et celles ci, même si elles sont pour la quasi totalité composé seulement de musique classique, restent cependant assez plaisante à écouter, comme la Track04, par exemple.
Je pourrais continuer à disserter des heures sur cette œuvre qui est pour moi un bijou, je pourrai parler des heures de ses intrigues complexes, de ses personnages attachants, de sa musique d'ambiance, de sa beauté graphique, de l'animation en elle même qui est plus qu'excellente, des thèmes abordés, de la romance...Je peux absolument parler de tout les points de l'anime, tellement il y a des choses à dire et que même en y passant dix huit heures de plus, j'aurai toujours pas fini d'expliquer pourquoi j'aime tant cet anime. Hyoka, c'est l'anime que je pourrai regarder dix fois de suite, mais qui ne me lasserait jamais. Je me souviens encore de quand j'ai fini l'anime, je ne dis pas que j'avais mal au cœur tellement j'étais triste, mais c'est à peu près ça. Peut être trouvez vous que j'en fais trop et c'est d'ailleurs sûrement le cas. J'ai avalé les 22 épisodes en une seule journée, huit heures non-stop de Hyouka. Et franchement, rien que d'y repenser, je ne le regrette absolument pas car des œuvres comme ça, il devrait il y en avoir plus souvent.
Hyoka, c'est tout un trip, tout une histoire, tout un délire que pas-tout-le-monde peut comprendre. C'est une œuvre difficile à cerner, difficile à suivre aussi et c'est de la pure tranche de vie donc c'est long, très long même. Je ne pense donc pas me remettre de sitôt à ce genre d'histoire à part si un jour on me parle d'une histoire pleines d'intrigues imbriquées, avec un héro détective qui à la flemme et d'un club de littérature classique.
Alors là, éventuellement, j'y réfléchirais.