Pièces manquantes ou pourquoi Hyouka me laisse sur ma fin

» Critique de l'anime Hyôka par Edokdicht le
07 Septembre 2024

Quand KyoAni réalise La Mélancolie d'Haruhi Suzumiya il y a bien des années cela, si ce n'est pas la première adaptation d'un Light Novel en anime, on ne peut que s'amuser de voir la pléthore d'adaptations des ces bouquins qu'on pourrait qualifier grossièrement de littératures jeunesses : les Monogatari Series mais aussi KonoSuba, Rascals Does Not Dream of Bunny Girl Senpai, Oreimo, La petite faiseuse de livres, Date A Live mais aussi 86, Makeine (et là je ne cite que des trucs qui me viennent en tête et que j'ai vu), tout ça ce sont des light novels.

Et Hyouka en va de même, dans le sens où c'est une adaptation de bouquins destinés à un public ado/jeune adulte et même si certains vont vous dire que ce ne sont pas des light novels, vous savez ce que l'on dit sur les canards : si ça marche comme un canard, que ça fait le bruit du canard et que c'est meilleur en magret...

On peut ranger les adaptations de LNs en deux camps : celles qui ont décidées d'adapter absolument tout et qui dure généralement bien des années (donc Monogatari ou Date A Live typiquement) et le reste, qui sont plus là pour faire de la pub aux bouquins que pour être des alternatives à des LNs.
L'anime adapte les 4 premiers tomes de la série Kotenbu de Honobu Yonezawa (que je n'ai pas lu) et je me base uniquement sur l'anime.

Cela étant dit, il s'agirait de parler de ce que c'est que Hyouka et je vais m'abstenir de faire un synopsis, non pas que je te méprise lecteur mais que cette critique n'a aucun sens si tu n'as pas vu l'anime car ce que tu lis, ce ne sont pas que des caractères sur ton écran mais le crachat de mon âme, la pulpe de mon cœur arraché de ma poitrine, réduit en smoothie et servie dans un grand verre avec du jus d'ananas, une rondelle de citron vert et un fond de rhum.

C'est beaucoup de mots pour te dire que je n'ai pas la moindre prétention à ce que cette critique soit universelle car je suis de ceux qui pensent que nous n'aimons pas seulement des œuvres mais que nous aimons ce que les œuvres nous ont fait traverser.
Hyouka, c'est une technique à tomber par terre, le genre qui ne prend pas une ride alors que ça a plus de dix ans au moment où j'écris ces lignes et je vous jure qu'à chaque fois qu'Eru demande à Oreki d'enquêter sur à peu près tout et n'importe quoi, avec des yeux qui brillent comme la rosée du matin sur un champ mais pas que : les personnages fonctionnent du feu de Dieu, le genre de chose qui semble avoir été forgé avec de l'acier de Damas ou les croix de la Croix, refroidi avec le sang d'un saint ou peut-être celui du Seigneur lui-même, la lance qui transperce les cieux ou la dernière bougie avant la Nuit.

La structure fonctionne bien : des "mystères" du quotidien, des histoires de voleurs de lycées, de secrets qu'on ne peut dévoiler, point de meurtre ou de braquages, le genre de chose qui me rappellent des conneries que j'ai pu faire quand j'avais l'âge des personnages. Alors si c'est beau, si c'est bien rythmé, si les personnages sont attachants, pourquoi suis-je si amer, comme des gâteaux avec lesquels on aurait lésiné sur le sucre ?

Parce que Hyouka, d'une certaine façon, est comme Chitanda : aussi belle, excentrique, parfaite... elle ne peut pas quitter ce bled campagnard. Jamais on dépasse le status quo, quand bien même il y a une progression mais on prend sur soi, on garde ça pour nous, parce que faire un pas voudrait dire risquer de marcher sur une mine. Et c'est frustrant, vous avez pas idée, c'est comme faire de la rétention d'orgasme. Hyouka aurait pu être tellement mieux mais voilà, Hyouka ne peut pas être plus que ça : est-ce que les autres livres font avancer les choses ? Le Vent doit savoir mais je ne sais rien, si ce n'est qu'une fois le dernier épisode visionné, je me pose une question : à quand la suite ? On ne dirait même pas une fin de saison, simplement que la semaine prochaine un nouvel épisode sortira mais que, comme ces gars qui se sont terrés dans des bunkers quand on a annoncé la fin du calendrier maya en 2012 et qui sont toujours sous terre, l'aube ne vient jamais.

Hyouka, d'une certaine façon, est moins grandiose une fois complet. Peut-être que c'est mieux de nous laisser songeur et incertain, un entre-deux où tout est possible car rien n'est concret, affirmé mais voyez, je suis un pessimiste, un oiseau de mauvaise augure et quand les choses s'arrêtent au milieu, je vois ça comme une histoire abandonnée, comme une voiture qui fauche une gamine sur le passage clouté, arrachant les pages du livre pour les foutre dans la cheminée.

Peut-être que c'est approprié : c'est à nous de donner la réponse, de faire une hypothèse sur le futur des événements. Qu'est-ce que ça serait la mienne...

Oreki fini expert-comptable pour les Chitanda, Eru reprend le business familial et ils ont ensemble une équipe de baseball-

Verdict :7/10
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A propos de l'auteur

Edokdicht, inscrit depuis le 05/09/2024.
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