Un anime de SF qui est marqué avant tout par sa volonté constante de sortir des chemins battus. Ici, point de combats dantesques, de fanservice à outrance et autres artifices débilitants (mais ô combien efficaces). On est en face d'un anime qui nous plonge dans une profonde réflexion philosophique sur la nature humaine et le contrôle social. Le graphisme est léché, presque naïf, et pourtant l'univers dans lequel se situe l'histoire est sombre et inquiétant. Jouant systématiquement sur les deux tableaux, à la fois émouvant et tragique, Shinsekai Yori est donc à n'en pas douter un anime que tout fan des thèmes historiques de la SF - qu'il ne faut pas confondre avec le space opera - se doit de visionner au moins une fois dans sa vie.
Un autre aspect important de l'anime réside dans le fait qu'on ne suit pas l'aventure des différents personnages dans un temps réduit dans le temps comme c'est le cas dans l'écrasante majorité des animes mais bien davantage à l'échelle d'une vie (on commence lorsque les cinq héros ont 12 ans et on achève l'histoire lorsque les derniers survivants en ont 26), ce qui donne une intensité et une densité aux personnages qui nous donne le sentiment à la fin de la série d'avoir vécu quelque chose de fort. Cet élément narratif est probablement ce qui fait toute la beauté, mais aussi toute l'horreur de cet animé : voir que malgré le temps qui passe, malgré les drames et la révélation de l'horreur du monde dans lequel vivent les personnages, rien ne change et l'obsession humaine pour le contrôle social demeure immuable.
Un anime qui m'a profondément marqué à la fois par sa beauté et sa portée philosophique. Il mérite donc un beau 9 / 10. Des défauts mineurs subsistent en effet, et en particulier les quelques scènes de romance homosexuelle qui brisent totalement le rythme du récit pendant quelques épisodes. Toutefois, comme elles s'expliquent parfaitement par la manière dont la société dans laquelle vivent les personnages est organisée, j'ai du mal à considérer cela comme un réel défaut. L'OST, bien que chaque thème soit magnifique et prenne aux tripes, est également assez répétitive. Mention spéciale en particulier pour le choeur que l'on entend au début de chaque épisode : il est certes très beau, mais on aimerait pouvoir entendre autre chose de temps en temps. Mais après tout, peu importe ! La perfection n'est pas de ce monde et c'est également un autre message qui transparaît dans l'anime du début à la fin. A vouloir créer un monde parfait on crée l'enfer sur terre. Diable, tandis que j'écris cette critique je découvre d'autres réflexions amenées par cet anime qui m'ont échappé ! J'aimerais bien voir des animes aussi riches plus souvent :p