Animé intriguant que ce Casshern Sins.
Série bourrée de qualité, elle souffre néanmoins d’un manque de rythme assez soutenu, mais également d’un scénario qui ne tient pas forcément toute ses promesses.
Nous sommes ici dans une série road-movie, où le héros va progressivement s’humaniser au contact de robots aux portes de la mort. Presque chaque épisode nous introduit un personnage différent qui offre à ce Casshern Sins un véritable tour d’horizon du monde qui l’entoure. C’est avant tout cette richesse qu’on voulut exploiter les producteurs de la série, richesse qui apporte au scénario toute sa profondeur. Où qui devrait…
Car bien entendu une partie du deal est remplie. On s’intéresse à ces multiples facettes de ce monde en désolation, mais l’on déplore le manque de profondeur de chaque individualité prises séparément. On aime voir un héros torturé, mais l’on regrette un trop rapide changement de caractère, si tant est que caractère soit le terme approprié en l’occurrence. On aime à visionner une histoire dense, mais l’on reproche le manque d’introduction réelle du sujet.
Le but de mon argumentation est surtout de démontrer que s’il se veut introspectif, l’animé manque de persévérance. Il eut fallut creuser encore plus profond ! Trop de questions restent en suspens, sans que celles-ci soit anodine : Quid donc de l’origine de Casshern, Pourquoi en cas d’indigestion à base de Casshern, ce dernier apporterait il la vie éternelle, Pourquoi Luna fait elle ci, puis ça, puis qui est braiking boss (horrible anglicisme soit dit en passant) ? Bref tout plein de questions qui je vous l’accorde ne sont pas essentielles, mais auraient pu avoir le mérite d’être au minimum rapidement expliquées, d’autant plus que les cas du braiking boss ou de Luna sont loin d’être totalement anodins.
Mais il faut bien l’avouer, à part ça et un léger manque de rythme , toutefois inhérent au style même de la série (road-movie) , c’est pas loin d’être très bien. L’univers désespérant est seulement éclairci par la fraîcheur de certains personnages et la lueur d’espoir/volonté qui demeure en elles. C’est très bien rendu. Si Casshern manque légèrement de charisme de part un mutisme exacerbé, il n’en demeure pas moins un personnage classieux, dont l’on regrette qu’il ne se batte plus souvent, étant donné que les scènes de combats sont d’un lyrisme de toute beauté.
Et finalement, la force de Casshern réside en sa beauté, beauté sombre mais épurée. Le charadesign est tout sauf neutre, les paysages d’une désolation à couper le souffle, et l’animation, d’une fluidité de bonne qualité. C’est beau, triste, émouvant et l’on en redemande pour ça. La série offre également une réflexion sur le thème de la mort tout au long des 24 épisodes. Là aussi on peut regretter que les scénaristes n’aille pas au bout de cette idée, nous laissant nous forger notre propre opinion.
Le problème avec les animés contemplatifs, c’est qu’il faut souvent passer outre un scénario dense, au détriment de l’ambiance. L’avantage avec Casshern Sins, c’est que cette dernière est très prenante et je ne pense pas qu’elle puisse laisser insensible qui que ce soit. Mais dommage que l’histoire ne soit plus approfondie.