Critique de l'anime NHK ni Yôkoso!

» par El Nounourso le
16 Janvier 2008
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Le reproche n°1 adressé aux animes concerne leur manque flagrant d’originalité. Avec NHK, Gonzo a mitonné quelque chose d’assez inhabituel… et le public exigeant que nous sommes ne pourra que s’en réjouir.

L’histoire débute avec la rencontre Satô Tatsuhiro / Misaki, cette dernière étant selon moi le meilleur personnage de la série. La demoiselle se révèle particulièrement attendrissante (tellement kawai quand elle agite la menace d’une amende mirobolante d’un million de yen) et plutôt énigmatique, jusqu’à que le dénouement final réponde à nos interrogations. Satô reste toutefois au cœur de l’histoire, pour le meilleur et pour le pire. Si au fil des épisodes, on entre bel et bien dans la logique tordue de son existence… je n’ai pour ma part jamais réussi à m’identifier complètement au personnage. Sans rire, il agit de façon tellement décalée, étrange et stupide (faut bien le dire) qu’on finit par ne plus attendre plus grand-chose de lui. Ses différentes expériences sont toutes plus désespérantes les unes que les autres ! Pas évident de s’attacher à ce héros de pacotille qui progresse à la vitesse d’un escargot. J’ai quand même beaucoup aimé le passage sur les MMORPG, il apporte un peu d’air frais dans cet univers très centré autour de l’appartement de Satô.

Narrer la vie d’un hikkikomori sur le chemin de la guérison, fallait oser, mais pour faire passer la pilule, les auteurs de la série ont essayé d’intégrer un peu d’humour. C’était sûrement un bon moyen d’aborder des thèmes aussi sombres que le suicide, l’isolement, la paranoïa. Sans pour autant tomber dans la bouffonnerie, les petites vannes apportent une légèreté bienvenue à la série. Néanmoins le côté dramatique de l’histoire peine à convaincre, car l’émotion ne passe pas très bien. L’enferment de Satô l’a changé en « handicapé relationnel » et la frustration qui en découle n’a pas été traitée à sa juste valeur. De la même façon, ses relations avec Yamazaki, Misaki ou sa senpai manquent de profondeur. La souffrance des différents protagonistes n’est pas vraiment été analysée ou même exprimée, je suis un peu resté sur ma faim. A vouloir trop bien définir ce qu’est le quotidien d’un hikkikomori, Gonzo a un peu oublié d’étoffer ses héros. Je n’ai pas non plus trop accroché aux récurrentes crises de parano à base de petits gnomes bleus. Y’avait pourtant moyen de se lâcher sur les hallucinations de Satô, ainsi que sur les délires conspirationnistes de l’ex-membre du club de littérature.

Les jolis environnements contrastent avec une animation un peu cheap et malheureusement les chouettes thèmes musicaux tournent un peu en boucle. La réalisation pourrait au mieux être qualifiée de sobre, d’autant plus que le chara-design se trouve dans la moyenne basse. Les fréquents retours à la case départ de Satô amènent une sorte de monotonie, certes inévitable pour tenter de dresser un portrait réaliste de l’hikkikomorisme, mais qui aurait tendance à lasser le spectateur. Je suis assez négatif depuis le début de cette critique et pourtant j’avoue avoir plutôt bien aimé NHK, un anime qui a osé sortir des entiers battus. Malgré la relative superficialité du propos, je me suis pris au jeu et l’ennui n’a jamais réussi à me submerger. Pour preuve j’ai souvent enchaîné trois, quatre ou cinq épisodes d’une traite.

En définitive je conseille donc cette série à ceux qui veulent s’essayer à quelque chose de nouveau et d’original, mais ne vous attendez pas à une réflexion très poussée sur la question des hikkikomori : la série constate plus qu’elle n’interroge.

Verdict :6/10
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A propos de l'auteur

El Nounourso, inscrit depuis le 01/11/2007.
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