Noragami, le Dieu qui valait 5 yens.

» Critique de l'anime Noragami (TV 1) par Anon le
24 Mars 2014

Parmi la liste d'animes que nous réservait l'hiver 2014, il en était un que pas grand monde n'attendait. Adapté du manga du même nom, inconnu en France, Noragami nous plonge dans les aventures d'un dieu pas comme les autres.

Au Japon, des Dieux, y'en a des milliers. Notre héros, Yato, est un peu à la ramasse; dieu guerrier, il est, en ces temps de paix, condamné au petits boulots ingrats comme récurer des toilettes ou aider des adolescents en détresse, contre la modique somme de cinq yens. Son talent : couper les liens (émotionnels) qui lient les êtres entre eux.
En plus d'être pauvre, SDF et toujours affublé d'un survêtement, Yato possède un caractère assez invivable, ce qui pousse d'ailleurs son Instrument Divin (j'y reviens après) à l'abandonner dès le premier épisode. Pour couronner le tout, une jeune demoiselle du nom de Hyori, en voulant le sauver d'un accident de voiture, se fait renverser....et voit son âme séparée de son corps. Devenue une semi-Ayakashi, l'adolescente va se retrouvée mêlée aux mésaventures du dieu....

Noragami est une claque dès le premier opus. Essayons d'expliquer clairement pourquoi.

Chara et animation : 10/10
Passé le design étrange des ayakashis, Noragami est un plaisir pour les yeux. Outre le fait que le chara du manga papier (du dessinateur de Alive : last evolution) est préservé, nous offrant un visuel superbe, l'animation est dans ce qui se fait de mieux de nos jours. Grande mention aux sortes de pentacles qui apparaissent à la mort d'un Ayakashi.
Les combats sont fluides, l'animation et le design se maintiennent impeccablement même dans les scènes d'action; c'est un sans-faute de ce côté là.

Musique : 10/10
La musique, messieurs dames, bon dieu ce qu'elle est bonne ! Franchement, Noragami doit être le second anime dont les OST m'ont marquée. Du rock et de l'électro principalement, formant un mélange détonnant. Mention à "Noratan" un air juste excellentissime lors des combats!
L'opening? Le meilleur de la saison à mes yeux. Goya no Machiawase de Hello Sleepwalkers ! Un de ces ops qu'on ne saute jamais. Qui plus est, il évolue à deux reprises dans l'anime, ouvrez donc l'oeil pour repérer les changements.
L'ending est laissé au célèbre Supercell qui nous offre une petite balade tranquille pour finir l'ep en douceur.
Un sans-faute également du côté musical.

Humour : 10/10
Noragami, ou la preuve qu'un humour qui ne s'aventure pas en dessous de la ceinture est aussi bon, voire meilleur que les autres. A l'image de son absence complète d'ecchi, l'anime nous offre un humour frais et bien dosé que l'on appréciera sans problème. Et si vous voulez confirmer la chose, dirigez vous vers l'hilarant OAV qui prouve à la perfection que la formule comique de Noragami est la bonne.

Personnages : 09/10
Tellement de choses à dire sur les personnages ! Prenons dans l'ordre.
Iki Hyori ne sera pas sans rappeler une Sakura Sakurakoji de Code : Breaker (le manga, s'il vous plait, pas l'anime) en plus douce. Gentille et mignonne, elle n'en aime pas moins le catch et a un sacré caractère quand elle s'y met. Sa capacité de séparer son âme se son esprit rappellera Bleach à certains même si c'est purement involontaire en ce qui la concerne. En ayakashi, elle a en plus d'une jolie queue violette une force surhumaine qui rend ses "Savate Kick !" plutôt redoutables!
Véritable pilier entre les personnages, elle est le soutien qui permettra à Yato et Yukine de se sortir de leurs problèmes (Il suffit de voir le coup porté au groupe quand elle n'est pas là.) Un protagoniste au mental solide, une héroïne qui pour une fois ne vous fera pas crisser des dents!
Yukine est un personnage un peu complexe, je reviendrai un peu plus tard aux Instruments Divins. Disons que c'est un adolescent qui, malgré les bonnes raisons qu'il a pour être ainsi, est totalement insupportable et fouteur de merde dans les trois quarts de l'anime. Situation qui s'arrangera heureusement vers la fin, même si j'estime que la série ne dure pas assez longtemps pour nous le faire vraiment apprécier.
Kofuku et Daikoku sont juste extraordinaires. La déesse de la pauvreté est un vrai rayon de soleil et son Instrument Divin possessif est à la fois figure sage et comique. Ce duo est synonyme de soutien et d'humour, c'est un vrai plaisir de les voir.
Le vieux dieu sage (dont le nom m'échappera toujours) et ses Instruments Divins sont moins présents, mais jouent le même rôle que Kofuku et Daikoku, à ceci près qu'ils offrent un point de vue beaucoup plus pragmatique et souvent moins agréable à entendre sur la situation.
Venons en à Yato ! Alors, pour essayer de faire court, ce que j'aime dans ce personnage, c'est qu'il (a des p***** de supeeeeeeeeeeeeeeeerbes yeux bleus *^*) est équilibré. Niveau caractère, il a de toutes les facettes: joyeux, sérieux, triste, râleur, insensible, mignon, etc, c'est une palette d'expressions et d'émotions qui donne un côté mystérieux, difficile à cerner, mais qui d'un autre côté le rend intéressant et imprévisible. Et trèèèèèèès drôle, il faut bien l'avouer, parce qu'il a souvent du mal niveau maturité !
Notre divinité en survet' cache un passé peu glorieux mais nous épargne le refrain du héros torturé, ce dont on le remercie chaleureusement.
Niveau puissance, force est d'avouer que s'il est loin d'être faible, il n'est pas cheat non plus, ce qui offre des combats encore une fois très équilibrés. On pourra regretter le manque de diversité dans les techniques qui pousse les affrontements à se finir de la même manière, mais ces scènes savent nous offrir assez de variantes pour éviter qu'on s'en lasse.
En ce qui concerne les antagonistes, je les aborde avec le scénario.

Scénario : 9,5/10.
La phrase classique: Format trop court.
Le manga original a des intrigues longues, et c'est donc sans surprise que Noragami se retrouve incapable d'en clôturer une seule en seulement douze épisodes. Cela nous conduit à des antagonistes non exploités (Bishamon) et a une fin, qui aussi bonne soit-elle, est hors série (le cas Rabo). Et ne parlons pas du passé de Yato qui fait hurler les fans et continuera de les faire hurler parce qu'il n'est pas dévoilé.
Difficile de ne pas reconnaître pour autant une excellente histoire. Nous plongeant dans l'univers des dieux, Noragami nous fait découvrir principalement les Instruments Divins, ces âmes humaines devenues des armes de dieux. Derrière l'aspect Soul Eater de la chose se cache un côté bien plus sérieux; en effet, un Instrument Divin ne pouvant être une âme de suicidé, ce sont tous des gens morts prématurément. Ce qui peut causer de sacrés problèmes psychologiques, Yukine illustrant les problèmes de cette condition à la perfection.
Car oui, derrière la légèreté et l'humour, Noragami cache une histoire bien plus sombre, liée principalement au passé de Yato et à la mystérieuse Nora.
Pour la fidélité au manga (jusqu'aux trois derniers eps) et l'intérêt permanent que dégage l'anime, je mets 9,5, mais le format ne me permet pas de mettre plus. Je trouve cependant les choses bien menées pour si peu d'épisodes et la fin HS ne modifie pas le scénario original (ce qui n'empêcherait donc pas une saison 2 suivant la version papier).

En résumé, Noragami est un anime promotionnel réalisé avec brio, qui réconcilie avec le shonen pour ceux qui en sont dégoûtés et qui offre un divertissement dont on aurait aimé qu'il dure bien plus longtemps et dévoile tout son potentiel.

Verdict :9/10
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A propos de l'auteur

Anon, inscrit depuis le 28/07/2013.
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