Critique de l'anime Katanagatari

» par Krokko le
26 Décembre 2010
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On tombe assez régulièrement sur quelques perles en animation, plus ou moins dégrossies, brillant par leur originalité, leur plastique, leur scénario ou bien par une chouette bande-son. On en garde un bon souvenir pour telle ou telle qualité, parce qu'on a bien aimé la fin, les personnages ou l'ambiance. J'en ai vu quelques-uns des comme ça. Par contre, c'est bien la première fois que, dès la première seconde suivant la fin d'une série, je me dis "Celui-là, je dois lui mettre 10/10".

Le pari était assez risqué, beaucoup comme moi ont un peu craint ce format de 50 minutes environ par épisode, épisodes chacun séparés d'un mois. J'ai bien fais d'attendre que tous soient sortis pour les regarder. Un mois c'est décidémment trop long : la saveur s'étiole, les couleurs s'etompent et les souvenirs s'effacent. Par contre 50 minutes ce n'est pas trop long au contraire de ce que je pensais à priori. Là où je craignais que certaines longueurs ne surviennent, surtout lorsqu'on me parlait de 45 minutes de blabla pour 5 minutes de combat, j'ai trouvé des épisodes plutôt cadencés, sans temps mort affreusement longs, ceux où on se demande si on va pas aller chercher un truc à manger en laissant tourner. Finalement tout est réglé sans que cela ne tourne au level-up. Je m'explique : il y a 12 épisodes avec 12 katanas 12. La suite n'est que logique mais aucune routine ne peut s'installer, pour les qualités que je vais énumérer.

Charme

Des animés on en a vu de toutes les sortes, avec certains standards et quelques-uns se démarquant du lot, plus ou moins et de manière réussie ou non. Katanagatari ne joue pas vraiment le rentre dedans à ce niveau-là mais dépote les ananas quand même. La plastique est un véritable régal, lisse et épurée comme je les aime avec surtout une grande palette de couleurs éclatantes. Les personnages sont assez bien proportionnés (sauf pour les cheveux, je l'avoue, mais en beaucoup plus joli que pour Dragon Ball), et même si on déplore un nez presque inexistant la plupart du temps, j'ai toujours été fasciné par la multiplicité des yeux. Là où d'autres se contentent de changer les couleurs, on a ici une grande variété de pupilles, iris etc... Les coupes de cheveux, même si bizarres, sont souvent très belles, une en particulier assez originale, a beaucoup retenu mon attention lorsqu'elle apparaissait à l'écran, je vous laisse le plaisir de la découvrir. Ajoutons de beaux visages et un peu de maquillage, on obtient un très beau chara-design. Mais n'oublions pas les paysages où évoluent nos deux héros au fil de leurs voyages, des paysages très doux et plutôt variés qui ne sont pas en reste et sont même plutôt complets.

Pourtant le must du must reste l'animation. Dans les combats bien évidemment, ou la vie quotidienne même, chaque mouvement possède une certaine fluidité. Je ne vais pas m'étayer là-dessus puisque les nouvelles techniques permettent bien des prouesses de ce côté-ci. Mais je veux souligner que quelques petites tentatives originales ont été introduites au niveau de la narration parfois, comme le détournement d'une scène assez dramatique en jeu vidéo (sans que cela soit choquant, bien évidemment). Comme dirait le barbare urbain que je suis : "C'est trop stylé!"

Musique et volupté

Une bande son bien chouette qui nous est proposée là, pas des plus variées certes, on retrouve un certain nombre de thèmes tout au long des épisodes mais ils accompagnent les images parfois avec douceur, parfois avec hargne ou entrain. L'une d'entre elles me faisait me redresser à chaque moment, annonçant un évènement, une tournure, un sacré rebondissement des plus épiques. Lorsque j'entendais celle-ci, j'avais presque l'impression de participer au combat et à l'aventure. Ce n'est pas une OST comme certaines essayent d'être, débordant de musiques dégoûtantes de complexité, mais une ambiance toute particulière. Pour deux personnages tout particuliers.

Shichika et Togame

Deux héros atypiques que ces deux-là, notamment Shichika. On nous a enfin fait grâce du héros stéréotypé, jeune adolescent dont le seul point faible, comme la kryptonite pour superman, se révèle être un demi tiers de picomètre carré de sous-vêtement féminin. Shichika est un enfant pur et innocent. D'environ 25 ans je crois bien, une arme affûtée et meurtrière, sans remords, jamais, mais un enfant tout de même, plus pur que nous ne le serons jamais. Préservé du monde par l'isolement, Togame l'en sort pour un périple dont on comprend la teneur mais malheureusement trop peu les enjeux. Shichika n'était qu'une arme, il va devenir humain, peu à peu transformé par ses multiples rencontres et par Togame. Celle-ci est également assez étonnante. Se surnommant elle-même Stratège, elle calcule tout, planifie tout. Shichika est bien une arme entre ses mains et elle l'utilise de la meilleure façon possible, parfois assez froidement. L'amour intervient dès le début entre eux deux, mais c'est un amour pratique pour l'une, ignorant pour l'autre, et unilatéral, presque pas existant de surcroît. Un amour platonique. C'est pourtant en couple que les deux personnages évoluent, une relation dénuée de gêne (un vrai plaisir!) dans laquelle les deux héros semblent parfaitement se trouver. C'est une véritable joie que de suivre ces deux-la dans leur quête. On est parfois choqué par le comportement de Shichika, toujours innocent, mais se révélant être une arme meurtrière, par son absence d'humanité (ou même de masculinité). On a toujours un peu de mal à les cerner, aussi bien Togame dont on ne comprend les motivations et les actions qu'à la toute fin, que Shichika, qui ne cesse de nous interloquer. Pourquoi se bat-il? Pourquoi tue-t-il? Les raisons qu'il évoque sont-elles justes? Au final on en apprend pas mal au dernier épisode qui se révèle être l'une des plus belles fins que j'ai jamais vues. 50 minutes de fin les amis! Même si certains points restent un peu obscur.

Je passe volontairement sur l'histoire qui lie chaque épisode et personnage entre eux. Je passe sur la brigade Maniwa, sur la princesse Hitei, sur Sabi Hakuei, sur tous ces personnages secondaires dont finalement, on se fiche un petit peu. Pour moi tout ça n'est qu'un gigantesque faire-valoir pour Shichika et Togame qui représentent l'essence véritble de Katanagatari. Le scénario en lui-même n'a que peu d'intérêt, on ne s'intéresse que peu à sa conclusion, en tout cas beaucoup moins qu'à la conclusion de l'histoire de nos deux héros.

Je ne suis pas très satisfait par cette critique, je ne pense pas avoir très bien réussi à traduire ce que je voulais faire ressentir. La plupart des séries sont un enchaînement d'épisodes. Katanagatari, comme son nom l'indique est une histoire. La jolie et entraînante épopée d'une petite femme stratège et d'un grand homme katana. Grand grand coup de coeur.

Verdict :10/10
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A propos de l'auteur

Krokko, inscrit depuis le 13/11/2008.
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