Critique de l'anime Katanagatari

» par enigma314 le
16 Février 2011
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Animé un tantinet trop bavard qui sans ce principal défaut aurait mérité un plus grand écho. La qualité des dialogues est indiscutable, malheureusement, elle ne se révèle qu'au bout du 4ème ou 5ème épisode, hélas ! Le summum est atteint avec l'excellentissime épisode 10. Magistralement servi, il se différencie d'un classique épisode récapitulatif.

Le format de 50 mn n'est pas du tout gênant en soi. Tant de blabla surprendra, peut-être un peu, au premier épisode mais on s'y habitue rapidement. Après tout, on regarde bien les séries TV ou films sans s'offusquer des longs dialogues.

Remercions Katanagatari qui nous offre autre chose que des bishonens et des kawai-girls sur le plan du chara design. De ce côté vous ne serez pas déçu. La diversité est de mise. Tantôt enfantin tantôt burlesque voire très bizarre, vous aurez droit à une fantaisie de couleurs aussi bien au niveau des visages que des habits. Cela surprendra dans le mauvais sens pour certains, dans le bon sens pour d’autres. Seulement aussi étrange que cela puisse paraître, ce choix artistique particulier se marie fort bien avec de superbes paysages. Le tout donnant un charme unique à l'animé.

L'OST est également bien fourni. Toutefois, elle saura se faire discrète malgré des sonorités singulières. J’attache peu d’importance aux OP et l’ED. Katanagatari ne me détournera pas de cette (mauvaise?) habitude.

L’histoire ne brillera pas par son originalité : le spectateur est invité à suivre les aventures d’un couple à travers leur voyage initiatique. Le prétexte étant la recherche de 12 épées fabuleuses qu’il faudra, bien entendu, obtenir aux travers de combats.

Pour avoir voulu faire original, Katanagatari s’éternise sur des dialogues inutiles durant les 4 ou 5 premiers épisodes. Sans l’aura de certains adversaires, le spectateur aura vite fait de s’ennuyer. Mais une fois passé ce cap, l’animé décolle vraiment. Les longs discours deviennent alors des merveilles pour les oreilles tant la qualité des dialogues prend tout son essor. Les amateurs de cinéma sauront de quoi je parle si je leur cite “garde à vue” (l'original pas l'horrible remake américain), parfait exemple pour illustrer le formidable travail artistique concernant “l'enchaînement des mots”

Un excellent doublage exige d’excellents comédiens. Pour preuve, prêtez attention aux intonations de la seiyu qui interprète la princesse Hitei. Son jeu de voix mêle subtilement arrogance, paresse, nonchalance et fourberie au service d’un personnage au rôle complexe, assez difficile à cerner. Du grand art, je vous le dis ! Encore une fois, les japonais nous prouve qu’un animé doit mériter un fabuleux doublage au même titre qu’une série TV ou film de grande envergure.

Katanagatari entre dans la catégorie de ces animés qui savent peaufiner aussi bien les personnages secondaires que principaux. Le background des «soi-disant» ennemis est même plus intéressant que celui du couple phare. Togame remplira son rôle de femme-enfant casse pied mais tellement attachante, Shichika celui du combattant naïf au départ qui se transformera en guerrier accompli. Quand à leur relation, les japonais ne savent pas présenter une relation de couple simple et normale. Ils préfèrent passer par quatre chemins au lieu d'aller droit au but.

On pourra reprocher d'ailleurs au dernier épisode la même rengaine sur l’amour. Ce thème n’est pas forcément triste mais comme la majorité des egos préfère se complaire plutôt dans la douleur que dans la joie, ne changeons pas une recette qui marche.

L’ultime épisode conclut bien la série, chose plutôt rare ! Cependant la place de simples figurants gâche un peu le plaisir. Shichika est certes puissant mais la beauté des duels s’apprécie que si les adversaires égalent en force le héros. Pour cette raison, le personnage d’Eazamon tire son épingle du jeu. Ah ce personnage, l'un de mes préférés niveau character-design. Mélange ingénieux de virilité et féminité. A la place des figurants, les auteurs auraient pu intégrer la tribu des maniwa. Leurs techniques de combats avaient un sacré potentiel à exploiter. Pourquoi donc, les avoir sinistrement expédiés?

Sans ce premier tiers quelque peu raté, Katanagatari aurait bénéficié d'un meilleur aura tant l'intelligence des dialogues et du scénario ne s'apprécient qu'à sa juste valeur assez tard...Vraiment dommage !

La note est plutôt 7,5

Verdict :7/10
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A propos de l'auteur

enigma314, inscrit depuis le 27/06/2009.
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