Katanagatari - 12 étapes pour tuer l'Histoire, 12 étapes pour devenir humain.

Edit de la critique après vu la version Bluray 24/02/14

Aaah, Katanagatari, mon petit plaisir du mois, mon petit conte que je regardais le dimanche soir, avec une petite clope et la tisane (bon je mens pour la tisane). Durant un an cette aventure m'a accompagné, là, quelques années plus tard je me relance dans cette expérience. Force est de constater que la série n'a pas vieillit et à même acquit plus de saveurs avec l'âge.

Une série d'ailleurs au format atypique qui rajoute une couche de magie à cette découverte mensuelle qu'était Katanagatari.

Plus encore la série s'en est retrouvé grandit à mon regard. Ce graphisme original, cette musique forte de sens et de vigueur, ce voyage, je suis outragé de ne pas avoir pu en déceler l'essence au premier visionnage.

Loin d'être exempt de tous défauts Katanagatari est surtout une œuvre assumée. Un récit, au premier abord des plus classiques, rappelant qu'il n’est pas nécessaire de s'appuyer sur du psychologique occulte ou métaphysique pour raconter une histoire de qualité. Bien qu'il y ait ces deux ingrédients dans cette histoire.
Suivant Togame et Shichika nous traversons un japon médiéval alternatif à la quête des douze katanas. C'est un voyage que l'on fait avec eux, marchant sur les routes, partageant leur quotidien pendant une belle année qui parait sortie des plus grandes légendes. C'est autant de rencontres, de paysages, que de tranches de vie de Togame et Shichika qui se révèlent l'un à l'autre à la vie.

Le travail est bien fait sans atteindre des sommets. On regrettera une certaine inégalité dans l'animation, mais au delà d'être un défaut, cela devient l'empreinte d'un style, d'une réalisation innovante. Une mise en scène qui transforme et joue avec son sujet, référence à un certain aspect RPG, une imagerie visuelle florale, voir animale, qui ne peut que charmer une fois apprivoisée. La musique magnifie alors cette atmosphère, rendant épique des échanges de répliques, entrée en matière d'un affrontement au sabre de maître. Je me revois ces séquences, grandioses, poignantes et violentes.
Reste un côté verbeux, qui peut rebuter voir déranger, mais qui finalement fait le charme de la série, après malheureusement un petit temps d'adaptation. Aspect volubile qui au premier visionnage m'avait parfois fatigué, mais qui par la suite se révèle en fait croustillant, petit cadeau et jeux avec les spectateurs sur les propres codes de son histoire. Sans oublier que se cache derrière aussi, le joli tissage d'une relation très humaine entre les deux personnages qui constituent le couple de nos héros.

Katanagatari est tenu et passionne par ses personnages. Les deux personnages principaux ne sortent, certes, pas des sentiers battus mais sonnent juste et les émotions ressenti sont simples et touchent. Ce n'est pas une débauche d'émotions tapant dans le mélo qu'on va recevoir, non de l'honnête, du bon, en gros du simple et de l'efficace. La larme sera tirée mais jamais avec vice, toujours avec sincérité.
Les seconds couteaux n'ont pas non plus à pâlir de la comparaison. Aucuns n'a été négligés, victimes, combattants ou bourreaux, chacun laissera son empreinte dans cette histoire. Car plus que de passer dans le décor, ils le constituent. Ce sont les pièces de l'Histoire de ce monde que l'on découvre avec plaisir à chaque nouvel épisode. Chacune de ses rencontres devient alors une histoire dans l'histoire, permettant de voir grandir Shichika qui s'éveille durant cette année. Lui qui au départ n'est qu'un outil apprend à devenir un être humain. Et naît son questionnement sur ce qu'est le sens de se battre. Pareil pour Togame qui avait oublié de vivre redécouvre par le contact de son compagnon sa vie, le droit au bonheur. Parler du reste de la galerie serait vous parler de la série, ce voyage est essentiellement à découvrir, paysages compris.

Katanagatari se termine. La quête a pris fin, le final est comme il se devait d'être : grandiose. Une légende est né, l'Histoire ne peut être changée, ou bien la t'elle trop été ? Est ce un bien ou un mal ?
Je ne t'oublierai pas Katanagatari et je repenserai toujours à toi avec un léger sourire nostalgique pour ce petit rendez-vous mensuel qui arrivait à me faire m'évader cinquante petites minutes.

Restera toujours cette rumeur, ce chant guerrier, qui m'a tant fait vibrer.
Je l'entends qui monte, le souvenir de ce voyage.
Les douze sabres ont été rassemblé il ne reste qu'à les briser pour tout recommencer !

8.5