Si Nicolas Hulot avait les cheveux blancs et la classe il s'appellerait certainement Ginko. En effet, comment ne pas faire le parrallèle entre la lutte pour la défense de l'environnement (dont soit dit en passant je me fiche royalement) et le message véhiculé par Mushishi? Sujets récurrents dans les animes, l'écologie et le respect des traditions et des valeurs sont ici les pièces maîtresses de cet anime atypique.
Bien loin d'un quelconque moralisme, Mushishi en impose sans force et avec subtilité, autour d'un personnage charismatique qui osons le dire est le point fort de cette série. Car outre Ginko, la pléiade de personnages rencontrés est bien fade, et ce pour plusieurs raisons. Tout d'abord ils pâtissent d'un chara design certes sympathique mais terriblement répétitif et inexpressif, accentué par l'accumulation de ceux-ci, ce que veut la trame (quasi inexistante) de la série. Chaque épisode en lui-même est un moment de pure détente, mais là encore la répétitivité se fait sentir et l'ennui s'installe par moments. Il n'est ici nullement question de remettre en cause un choix artistique mais seulement d'appuyer sur les inconvénients d'une telle procédure. Le fait que chaque épisode soit indépendant des autres est intéressant quand la variété des situations rencontrées et des histoires est présente, et surtout quand l'on a une certaine récurrence au niveau des personnages rencontrés, ce qui permet un certain attachement, ce qui malheureusement n'est pas le cas ici. De sympathique à lymphatique et soporifique il n'y a qu'un pas.
L'esthétique sobre est en revanche très plaisante, accompagnant avec cohérence l'esprit de l'anime, et fait parfois penser à du Ghibli (bien que ces productions soient très colorées), tant sur l'esprit que la forme. L'ensemble est très propre, jamais génial, mais la débauche technique n'est pas le but recherché ici.
Tout comme face à cette critique fade que je suis en train d'écrire, on somnole, on regrette que seuls les derniers épisodes apportent un semblant de scénario construit sur la durée, mais on apprécie néanmoins la qualité de l'oeuvre sortant des sentiers battus et étant bien au-dessus de la qualité moyenne de la production actuelle. L'essayer, c'est l'adopter, somnoler ou le rejeter.