Critique de l'anime Mushishi

C'est avec cet anime que ma passion pour la japanimation a réellement débuté. Un ami me l'a conseillé et j'ai foncé dessus sans trop savoir sur quoi j'allais tomber. A l'époque je n'avais pas beaucoup d'éléments de comparaison mais aujourd'hui je pense avoir le recul nécessaire à la rédaction d'une critique (un minimum) constructive.

Mushishi n'a pas de cadre géographique ou chronologique précis... on ne sait pas vraiment à quelle époque ni dans quel région (réelle ou fictive) se déroule les aventures de notre héros. On découvre néanmoins que l'industrie n'existe pas dans cette sorte de Japon d'antan. Ainsi, la Nature apparait comme toute puissante, à la fois dangereuse et bienfaitrice. Sous le soleil ou la neige, Ginko le vagabond erre de village en village, longe la côte, traverse forêts, montagnes et rivières... tout en louant ses services à droite et à gauche en échange d'un toit et de provisions.

Ses rencontres sont très diverses mais presque toutes liées à un problème de mushi. L'ingérence de ces êtres invisibles sur le monde des humains peut se manifester de façons variées et souvent surprenante. La plupart du temps inoffensifs, les mushis se montrent parfois nuisibles et imprévisibles. Un savoir approfondi et une vigilance de tous les instants sont les qualités requises du mushishi qui peut alors associer tel ou tel comportement étrange à l'influence d'un mushi précis.

Pour l'aider dans sa tâche, Ginko le collectionneur possède un atout non négligeable : il peut repérer ces bestioles théoriquement invisibles. Il est néanmoins forcé de mener l'enquête pour élucider les différentes situations qu'il rencontre et faire sortir les mushis de leur cachette. Même si certains épisodes sont plus inspirés que d'autres, la poésie et le mystère flottent en permanence, entretenant une atmosphère de conte traditionnel tantôt inquiétante tantôt apaisante.

Les splendides paysages et la qualité générale de la réalisation (graphisme, musiques) desservent parfaitement cette ambiance onirique. Les visages des personnages auraient peut-être mérité d'être plus différenciés... mais bon, rien de grave. Le passé de notre sympathique héros aux cheveux décolorés est par contre trop brièvement évoqué, à coups de flashbacks ou de simples allusions. Enfin, l'absence de trame de fond (on pourrait presque regarder les épisodes dans un ordre aléatoire) reste quelque part regrettable, sans toutefois plomber l'intérêt de la série.

Entre deux shônens bourrins ou deux comédies burlesques, prenez donc un bon bol d'air avec Mushishi. C'est parfois un peu sombre, triste ou mélancolique... mais ça un charme fou. Mangez-en.