Mushishi - Il était une fois la vie.

» Critique de l'anime Mushishi par GTZ le
22 Septembre 2015
Mushishi - Screenshot #1

Critique de la S1/S2/S3/Tout Mushishi Quoi !

Prenez un petit thé, voir un petit café.

Posez vous, soyez bien installé(e), ce que vous allez regarder n'est pas le dernier clip de Beyoncé. Non, non, mes ami(e)s, ce dont je vais brièvement vous parler est de la grande anime. Une pièce maîtresse de la culture japonaise, à ranger entre un film d'Ozu et de Kurosawa.

De la petite crème, de celle qu'on mélange avec le miel, non pas pour l'adoucir, mais pour se faire plaisir. Avec cette petite touche amère, celle qui teinte la vie, ce juste mélange de tristesse et de bonheur, de partage et d'histoire.

En peu de mot, je vais vous parler de Mushishi.

Mushishi qu'est ce que c'est ? Une série de cinquante deux petits films, quasiment tous indépendant. Petite historiette de vingt minute, juste ce qu'il faut, douce et poétique, parfois cruel. Non ce n'est pas le bon mot, il n'y a point de cruauté dans Mushishi, juste des leçons. Encore je m'égare, la leçon est ce qu'on veut en retirer.

Une évasion, un conte, une fable, avec pour repère Ginko. Vous ne le connaissez pas encore ? Moi non plus. Nous n'en avons pas besoin.

Mushishi - Screenshot #2Soyons fou, en fait, j'ai envie de m'épancher.

Œuvre unique en son genre, Mushishi nous amène une atmosphère. Dès la première image par son générique, ambiance qui contaminera à jamais notre esprit (sauf les grincheux qui eux sont irrécupérables), Mushishi nous apprend, et pour les plus anxieux réapprend.

Réapprendre quoi ? A nous poser, à écouter, à apprécier, à comprendre. Mushishi est l'histoire de cette homme qui aime son travail, mais surtout voyager. Fuit-il quelque chose ? Une question que l'on pourrait se poser. Écartons cela.

En fait je vais rester bref (à ma façon).

Tout ce blabla était pour me dorer la pilule, je ne rend pas dignement hommage à l'œuvre que je prétend défendre. Car, oui car, cette œuvre peut se décrire par bien des mots mais se doit quasiment d'être vu. Pas pour être moins idiot, comme pourrait vous dire le pédant, non juste parce que la voir nettoie l'esprit. Au contraire de Monsieur Propre qui efface toutes les taches (oui je sais il existe plus ce mec là), Mushishi va s'y attarder.

Au travers de ces différentes histoires de mushis, créature au plus près de la vie entre le végétal et l'esprit, qui tel des maladies ou des catastrophes naturels viennent bouleverser le quotidien du lambda, Mushishi dépeint la vie.

Mushishi - Screenshot #3La vie, la vie, la vie, c'est la vie !
Vous allez finir par croire que j'ai pas de vocabulaire où que je suis un fan de l'animé médico-divertico-anti-sarko à l'ancienne (Ndlr : Il était une fois... La vie). C'est vrai j'en suis fan. Revenons à nos tritons, une espèce de mushis pas encore découverte.

Ginko le plus classe des fumeurs de ganja, tel un médecin sans frontière, vient sans même gratter un pesos, régler les problèmes de parasites et de nuisibles. En gros les problèmes de mushis, mais Ginko, il est écolo. Lui il aime la nature, je vous l'ai dit il aime son boulot. Il se renseigne, prend le temps, y va pas buter les insectes. Lui il veut les comprendre. Il a compris le système. Il a compris qu'il était pas un dératiseur mais un fucking chercheur.

Mais, bah oui, sinon elle serait chiante l'anime, Ginko son domaine de recherche c'est les mushis et aussi un peu la sociologie. C'est un zoologiste quoi, il fait avec les moyens du bords. Compétent le salaud. Par contre, même s'il a tout plein de doctorats, Ginko il a le respect. Il prétend pas dire comment on pète et on chie. En fait non, c'est un fouille merde le con. Normal, il a eu la vie dure et à cause de ça il a le cœur sur la main. En fait je le connais bien. C'est un bon quoi.

Mushishi - Screenshot #4Sans porter de jugement juste faire ce qu'il peut faire, Ginko va régler le problème de Mushi. Et parce qu'il aime les gens, il va s'interroger sur les problèmes de leurs vies. Parfois il va s'impliquer bien plus qu'il ne devrait ou qu'il ne se permet en général (y se permet beaucoup de chose le filou), parfois il ne peut rien faire ou ne va rien faire (ce qui est une action en soi). Car malgré tous ses talents Ginko ne peut vivre à la place des gens.

C'est un peu ça Mushishi. Ce petit voyage, ces petits instants de vie, cette découverte de chaque épisode. De savoir qu'au prochain, un nouveau conte nous sera présenté, un conte que chacun peut s'approprier.

Dans un cadre, un paysage, une peinture, en un vert soyeux, rassurant, fantastique subjugué par une ambiance musicale qui fusionne avec le décor, l'image, l'atmosphère transmit. Un épisode de Mushishi c'est un petit film, un petit récit, mais aussi intense que peut l'être le plus long des métrages. La maîtrise est ici. Peu j'ai parlé de ceux qui dirigent derrière, d'autre sont mieux placé pour les encenser, vous donner raison de croire, de penser que cela est fait par des patrons. Grande honte, je ne connais pas leurs noms, combien sont-ils, ce qu'ils ont fait, je ne sais pas. Peut être qu'en fait, j'en connais certain, et que je n'ai pas reconnu la maîtrise, la pâte de ce qui m'a déjà impacté. Ou au contraire, je ne veux pas savoir, ou je serai aussitôt après avoir tapé tout ça, histoire d'éviter le ridicule de ne pas connaître ceux qui ont créé ce que je considère comme le summum de l'animation japonaise.

Mushishi - Screenshot #5Voilà c'est balancé. ni plus ni moins. Suffit de regarder pour s'en convaincre. C'est beau, c'est sweat. Et enfin, oui je lâche le bout.

Mushishi a cette justesse, ce savoir faire, cet art de nous raconter au travers de ces cinquante deux histoires, cinquante deux récits uniques et imprégnant. Tout un florilège de contes merveilleux. Par ces récits, aussi touchants que fantastiques, aussi tristes que poétiques, nous est dépeint une fresque ésotérique empreinte de nostalgie. Fresque du quotidien d'un monde où l'esprit de la nature y est indomptable. Il y régit la vie, par ces flux secrets, mythologiques. Les veines de la terre qui interagissent inéluctablement avec tout les aspect de l'univers, dont le genre humain fait partie.
Magnifié par ses couleurs, sa lumière, sa direction musicale, nous finissons alors transportés, évaporés dans cette atmosphère. Pour nous aussi devenir un mushi, le mushi spectateur celui que Ginko a capturé depuis longtemps.

Depuis le lancement du générique.

The Sore Feet Song.
Shiver.



L'homme s'arrête, c'est l'hivers, de ces hivers qui jamais ne finissent. Cet homme aime l'hivers. Il pose sa lourde mallette, son bureau. Ce lieu parait sur, il peut y faire halte. Dans le doute, l'homme s'allume une cigarette roulée, d'un tabac dont lui-seul à le secret. Ce n'est qu'une halte, une nouvelle lettre lui a été envoyé. Une nouvelle question, un nouveau phénomène à expliquer. Parmi tant d'autres, une infinité, jamais cela ne prendra fin. Le souhaite t'il ? Peut être, mais là, juste là, il savoure sa halte, ce calme, cette quiétude. Cet hivers qu'il aime tant.


∞/10 .

Verdict :10/10
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