Œuvre ayant marqué le monde de l’animation japonaise depuis sa création, je me devais d’écrire à propos de Cowboy Bebop. Série pouvant être caractérisée de « western-SF », dotée d’excellents personnages et d’un univers fascinant, l’œuvre de Shinichiro Watanabe est un incontournable qu’il ne faut manquer sous aucun prétexte.
Il est délicat de définir l’élément fort de cet anime, car lorsque l’on y réfléchit, leur addition est à la source de ses qualités.
Il y a tout d’abord des personnages, que l’on va suivre tout au long de vingt-six épisodes, à partir de courtes histoires, durant d’un à deux épisodes. Tous possèdent un passé délicat, et tous sont chasseurs de primes afin de fuir leurs anciennes vies, quelles qu’elles soient. Spike Spiegel et Jet Black, accompagnés de Faye Valentine et d’Ed, forment l’équipage du Cowboy Bebop.
Spike a tous les atouts, dès le départ, du personnage central. Fonceur et charismatique, son attitude contribue à une bonne partie de l’intérêt que l’on porte à la série, étant donné l’excellente qualité de la première séquence de l’anime, et de celles qui suivront le concernant.
Jet Black est le doyen prudent, au sombre passé. Malgré la présence de Spike, il n’est à aucun moment au second plan, et s’avère avoir une histoire prenante.
Faye Valentine est l’une des excellentes trouvailles de Cowboy Bebop. Aguicheuse, fourbe et mesquine, elle ne recule devant rien pour obtenir ce qu’elle veut, et utilise ses charmes pour parvenir à ses fins. Elle fait selon moi partie des personnages féminins les plus charismatiques et les plus aboutis de l’animation japonaise, au côté d’Arcueid, dans un tout autre registre.
Ed sera aussi un personnage extrêmement original, puisque pratiquement incompréhensible, malgré son talent bien particulier, très utile à l’équipe. Il faudra vous faire à son style, cela dit.
Le déroulement de la série est donc un enchaînement de missions, s’entremêlant ponctuellement avec le passé des protagonistes, qui nous seront ainsi révélés au compte-goutte. Et c’est avant tout l’aspect dépravée et appauvrie de ce futur qui donne son intérêt à la série, quant il ne s’agît des révélations tant attendues.
L’humanité a évolué et a colonisé de nombreuses planètes, et l’on découvre, tel un parfait étranger, ce monde et les codes qui le dirigent. Au fil du temps apparaîtront des personnages secondaires relativement importants, et tout aussi charismatique que notre groupe de chasseurs de primes. L’ensemble se lie très bien et l’on prend plaisir à ne pas se perdre dans une trame unique sans grand intérêt ; car malheureusement cela arrive bien trop souvent.
Visuellement, pour une série de 1998, c’est du grand art. L’animation est aussi fluide que constante, et le character-design original des personnages charment dès les premiers instants. Evidemment, on ressent les dix années nous séparant de la création de Cowboy Bebop, mais il serait vraiment dommage de se limiter à cet aspect de la série. Les décors très créatifs et extrêmement détaillés parviendront, dans le pire des cas, à vous faire oublier certains éléments plus vieillissants.
Bien entendu, il faut en parler : l’autre point fort de la série, contribuant grandement à son atmosphère si particulière, c’est sa musique. Yoko Kano produit ici une œuvre complète, particulièrement vaste et diversifiée, qui colle à merveille à tous les environnements, à tous les contextes.
Souvent dans des sonorités jazz, on découvre ici l’importance cruciale de la musique dans une série. Les nombreuses OST s’écoutent d’ailleurs, pour la plupart, extrêmement bien en dehors de l’anime.
On en parle rarement, mais c’est important aussi : les doubleurs sont excellents. Tous parfaits pour leurs personnages, ils contribuent grandement à la crédibilité de l’ensemble, et ne sont jamais dans le faux, ni dans le ridicule. Là aussi, je félicite d’autant plus cet élément qu’il est bien trop fréquent qu’une série soit dégradée par les piètres qualités de certains doubleurs.
Cowboy Bebop fait donc partie des œuvres cultes, qu’il ne faut pas manquer. Unique en son genre, tant dans son style que dans le scénario et la manière dont il est mis en place, on se laisse porter avec délectation, le temps d’un agréable voyage dans l’étrange vie des space cowboys.