Je ne reviendrai pas sur la qualité du dessin, de la BO, de l'animation ou encore du doublage. Tout cela a déjà été abordé, et comme le dit anime-kun, une critique doit être constructive ^^.
Moi ce qui m'intéresse dans une série, c'est avant tout les émotions qu'elle peut faire naître en vous. Et là j'ai des choses à dire.
Si au premier abord suzumiya haruhi sonne comme une série-comédie (une de plus), avec notamment un premier épisode franchement hilarant qui ressemble à une parodie de série magical-girl, c'est par la suite et progressivement qu'elle révèle son potentiel dramatique.
Tout réside en cela : comme l'indique le titre, suzumiya est une personne qui s'ennuie, et prête à tout pour y mettre fin. Quitte à refaire le monde... Pourtant toutes ses tentatives restent vaines et les personnages semblent englués par leur propre vie de simples humains. Le rythme de la série en est le reflet : tantôt rapide lorsque les héros trouvent quelque chose à faire, il est le plus souvent lent ; je me souviens d'un plan de quelques minutes nous montrant simplement une amie de haruhi en train de lire seule dans une pièce. Nul doute que vous vous ennuierez autant que suzumiya lors de certains épisodes. D'ailleurs les effets de luminosité donnent souvent une teinte orange sombre au dessin qui évoque l'automne, saison propice à la mélancolie.
Pourtant cela n'est pas un point négatif à mon sens. C'est tout simplement le message que l'anime nous fait passer, la morale si vous voulez. Je pense que cette série nous renvoie à notre propre façon de vivre : quel est notre but dans la vie? En avons-nous réellement un ou nous contentons-nous de nous occuper et nous amuser pour masquer le fait que nous n'en avons pas?
Mais suzumiya haruhi no yûutsu n'est pas déprimante pour autant. La leçon me paraît presque optimiste, car malgré ce vide existentiel que tout le monde a ressenti un jour, les personnages trouvent malgré tout un certain bonheur simple dans leur amitié qui naîtra au fil des épisodes et se développera jusqu'à sa superbe conclusion. Le spectateur finit par se sentir intégré par identification à ce groupe qui sait au fond que la vie n'a pas de sens, mais refuse de se laisser abattre par le découragement sous l'impulsion de suzumiya. Il y a un brin de fatalisme peut-être : "il n'y a rien à faire, mais cela ne peut être changé, alors faisons comme si de rien n'était, occupons nous avec des choses futiles et dont on sait pertinemment qu'elle n'y changerons rien, histoire que l'inactivité ne nous rende pas tous fous".
Le mot de la fin : une belle série douce-amère qui risque bien de remettre en cause la vision que vous avez de votre propre vie. Une série plus philosophique qu'il n'y paraît... Laissez vous envahir par la mélancolie...