Critique de l'anime La Mélancolie de Haruhi Suzumiya (TV 1)

Très gros coup de coeur pour cette série qui prend sa place dans mon top 5 ou même 3 de mes animations japonaises préférées.

Ce que j'aime dans cette série, c'est d'abord et avant tout l'histoire. En gros, ça raconte les aventures d'une lycéenne dont l'imagination débordante et le gout pour les phénomènes paranormaux vont, par application du principe anthropique, prendre corps et se matérialiser à son insu (mais ce n'est qu'une explication parmi d'autres, comme vous l'apprendrez dans la série). Parmi ces manifestations paranormales, trois personnages surnaturels s'incarneront et se feront passer pour des camarades de classe qui rejoindront le club qu'a créé Haruhi essentiellement pour se distraire.

"La mélancolie de Haruhi Suzumiya" n'est pas à proprement parler une série de science-fiction. C'est une série sur la science-fiction. Une série de meta science-fiction, si j'ose dire. Et c'est en grande partie ça qui m'a plu. Dès le début, on nous présente différents niveaux de narration. Le narrateur, au départ explicitement sceptique sur les phénomènes paranormaux, permet de développer un point de vue extérieur sur l'intrigue, un point de vue presque critique sur la série elle-même en quelque sorte, un peu comme si l'auteur voulait s'immerger dans le récit et commenter sa propre oeuvre. J'ai trouvé ça très original et très plaisant. Ca permet aussi de prendre le tout à la légère: quand Kyon effectue un facepalm, c'est un peu nous qui facepalmons avec lui. C'est très agréable de se sentir ainsi compris et accompagné par l'auteur.

A vrai dire, ce rôle joué par le narrateur passif et un peu boulet, assez typique dans l'animation japonaise, m'est apparu aussi clairement pour la première fois avec cette série. J'ai fait notamment le rapprochement avec NHK ni yokouso, une autre de mes séries préférées. Et rien que pour ça je dois à la mélancolie d'Haruhi Suzumiya de m'avoir fait comprendre des trucs non seulement sur l'animation japonaise, mais sur les principes presque littéraires de narration. Donc c'est cool.

Bon pour le reste la série est de belle facture. Le dessin est impeccable, la musique est ok même si pas très marquante, et la réalisation soignée. Et puis il y a les voix-off, souvent extraites de l'oeuvre originale, qui sont bien écrite je trouve.

C'est une série, donc il y a plusieurs petites histoires indépendantes les unes des autres et quelques unes n'ont pas plus d'ambition que de fournir un simple divertissement (notamment une petite intrigue policière sur une île reculée). Et ça marche: c'est plaisant et distrayant, ce qui d'ailleurs n'est pas sans rappeler un autre niveau de lecture de la série: un propos sur la raison qui nous amène, pauvres otakus que nous sommes, à consacrer tant de temps à la lecture ou au visionnage de ce genre d'oeuvre. Les voyages dans le temps, les extraterrestres et les médiums n'existent pas, mais leurs aventures sont bien plus intéressantes que le monde réel, et c'est pour ça qu'on les aime.

Finalement "La mélancholie d'Haruhi Suzumiya" est une série sur la culture Otaku, sur la science-fiction et la littérature (la Brigade SOS n'a-t-elle pas réquisitionné le local du club de littérature, après tout?). Et pour moi, c'est une belle réussite.

Je mets un 10/10 qui n'est peut-être pas très objectif car je comprendrais que d'autres n'aiment pas cette série. Mais pour moi, cette série compte parmi les meilleures qu'il m'ai été donné de voir.