Critique de l'anime One Piece

One Piece, le géant du shonen, l’une des plus imposantes productions actuelles, avec Naruto et Bleach, toujours en cours, avec plus de 500 épisodes et de nombreux films, bonus etc. Tout un univers, une kyrielle (désolé mais ça s’écrit comme ça) de personnages, une très longue suite de péripéties …

Néanmoins je n’ai jamais accroché à cet univers. C’est peut-être pour cela que je n’ai trouvé (presque) aucun point positif dans cette œuvre, et décroché au bout d’une centaine d’épisodes.

Tout d’abord, dire que je ne suis un grand fan du style de dessin de ce brave monsieur Oda serait un euphémisme. Ayant un petit faible pour les dessins à tendance plutôt réaliste, One Piece m’a tout de suite déplu et paru bizarre, distordu, les personnages très maigres. Alors un point qu’on pourra cependant mettre au crédit de la série c’est que pour un homme-caoutchouc, le chara-design colle parfaitement à Luffy. Le problème c‘est que tous les autres personnages héritent de ce trait, ce qui est normal dans un sens (ben oui y’à qu’un seul auteur) mais pour ma part j’ai trouvé ça terriblement dérangeant. Autre chose : les couleurs ! C’est trop pastel, trop … je sais pas … trop coloré, c’est absolument pas mon type. L’animation est quant à elle sans réel défaut, rien à dire, du bon boulot. Les décors sont très vides, on peut mettre ça sur le compte du rythme de sortie des épisodes, obligeant l’équipe de production à faire le minimum de détails inutiles. C’est donc un défaut admis et inhérent aux séries fleuves, mais un défaut quand même.

Pour juger de l’histoire de One Piece, il faut se replacer dans un contexte de monde de la piraterie dominé par la méchanceté et la tyrannie de gros tarés de capitaines qui feraient trembler Barbe Noire ! Et c’est là que débaroule Monkey D. Luffy, rêvant de devenir le roi des pirates, et par la même occasion de sortir systématiquement chaque personne rencontrée au cours du périple initiatique de notre ami de la merde noire dans laquelle ce camarade d’infortune se trouve. Et c’est ainsi qu’on recrute des gens pour l’équipage … Alors la première fois ca va, la deuxième c’est redondant, à la cinquième ca commence à faire vraiment beaucoup. Surtout que chaque épisode de cette vaste campagne de recrutement prendra plus de dix épisodes à chaque fois … Sans compter que dans le fond tous les épisodes de One Piece ne seront tournés que vers un seul et unique objectif, c'est-à-dire trouver le One Piece.

Allonger une série c’est tout un art. Surtout quand on connaît le nombre d’épisodes sortis … 531 épisodes en date du 15 janvier 2012 (selon wikipédia) ! A raison de 20 minutes en moyenne par épisode, ça fait 177 heures de visionnement. C’est horrible ! Même pour les fans ça doit être la torture, vivre en ayant la quasi-certitude d’avoir des rides et des cheveux blancs quand cette histoire sera bouclée ! M’enfin le plus terrible pour le spectateur neutre c’est quand même la lenteur des combats. On commence donc la baston par des provocations bien salées, on en a pour un épisode et demi. Un bon échange de coup pendant cinq autres épisodes nous feront comprendre que le gros méchant est quand même plus fort, notamment après avoir étalé les potes de Luffy après que ceux-ci aient combattus bravement les terribles sbires affreux (et souvent très nombreux) du capitaine machin. Quelques épisodes de flashbacks sur l’enfance/ la puberté de tel ou tel protagoniste, et on repart avec un pouvoir caché, ou simplement une grosse crise de colère, avec comme attaque de finition le désormais très fameux « gomu gomu no + x », le x étant remplaçable par n’importe quoi, main, pied, pistolet, lance-roquette, etc. Cette nomenclature très douteuse pour les attaques trucide au final tout le crédit qu’on pouvait apporter au caractère épique de la scène, c’est quand même bien dommage vu qu’une bonne partie du combat était assez ennuyeuse.

L’humour est omniprésent et ça aussi c’est bien dommage. A petite dose je dirais pourquoi pas, même si c’est un peu lourd, mais là c’est constamment. Ainsi on aura droit à des jeux de mots très nuls, des gags profondément idiots (découlants souvent d’une utilisation intempestive des pouvoirs de Luffy d’ailleurs …), et des scènes de fun dans les combats, fun se traduisant ici par une grimace sur le visage du/des gros méchant(s) suivie d’un grand et profond « naniii ? ». La scène la plus adaptée pour décrire ceci reste quand même le combat contre Buggy le clown. D’ailleurs je me demande encore aujourd’hui ce qui est passé dans la tête de l’auteur au moment où il a pondu ce personnage …

L’identité de One Piece se base sur son univers et ses personnages, des personnages qui vont de Monkey D. Luffy, l’homme-caoutchouc qui après un épisode m’énervait déjà, à Zoro, un samouraï aux cheveux verts (mais que fait ce samouraï sur cette terre de piraterie ?) qui se bat avec une épée dans chaque main et une entre les … dents ! On notera également Nami, ajoutant un petit coté féminin à la série (et qui constitue donc le seul personnage que j’ai apprécié en fait), Sanji, dont je ne comprends pas trop l’utilité, surtout dans les combats, et Usopp. Alors là je m’arrête une minute sur Usopp : suis-je le seul sur cette terre à reconnaître en Usopp l’incarnation de Pinocchio, en mode vrai petit garçon et adulte ? En plus il bastonne au lance-pierre …

Histoire de finir sur une note plus positive, j’ai pu dégager deux qualités. Même si je n’ai jamais adhéré, je consent à reconnaître que d’une part c’est un anime à l’univers très original et relativement vaste, et d’autre part que la plupart des opening sont vraiment sympas.