Critique de l'anime Toradora!

» par Nakei1024 le
31 Mars 2009
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Partant d’une idée de base bien connue dans la japanimation (un garçon solitaire rencontre une tsundere et après de nombreuses péripéties ils finissent par se rapprocher et tomber amoureux), Toradora est une série qui sort très vite des sentiers battus pour donner une histoire certes loin d’être révolutionnaire, mais néanmoins intéressante.

Il est clair que lors des premier épisode, même si l’ensemble est bien traité, on ne note rien de vraiment nouveau, tant sur les personnages (le héros involontairement solitaire, l’héroïne au caractère plus qu’affirmé n’hésitant pas à recourir à la violence, des amis en nombre réduit répondant tous plus ou moins aux stéréotypes du genre...) que sur la réalisation et le cadre de l’histoire (forcément, un lycée dans une petite bourgade japonaise). Pourtant plus on avance, plus certains éléments s’écartent de ce qu’on serait en droit d’attendre dans une histoire type «slice of life + tsundere». Ainsi plusieurs personnages finissent par échapper totalement au schéma traditionnel sensé guider leurs actes, par exemple, la copine fofolle et complètement débridée (qu’on se demande quand même ce que le perso peut lui trouver au départ) n’est pas si stupide que ce qu’on pourrait croire et son attitude enjouée ne sert qu’à cacher une personnalité beaucoup plus terre à terre et anxieuse vis à vis de son entourage et son avenir. De même, l’archétype du personnage beau gosse mature et toujours prévoyant n’hésite pas à péter les plombs et c’est finalement la lolita mesquine et égocentrique (à première vue) qui est obligée de prendre en main tout ce petit monde.

En fait, les seuls qui restent à peu près dans les rails et font ce qu’on attend d’eux sont les deux protagonistes principaux (Taiga et Ryuji), mais là encore il s’agit d’une version mûrie et beaucoup plus attachante : pour une fois, le garçon ne manque pas de caractère (je ne parle pas d’élan héroïque soudain) et la tsundere possède un esprit suffisamment terre à terre pour comprendre quand il est nécessaire de calmer le jeu. Par contre, dans le cas de Ryuji, je trouve dommage que le studio n’est pas jugé bon de jouer un peu plus sur son visage effrayant qui l’isole du reste de ses camarades : sitôt qu’il croise Taiga, ses rapports avec les autres élèves s’améliorent de manière un peu trop rapide pour que la transition soit réussie selon moi ; au moins, Taiga met plus de temps pour s’intégrer parfaitement.

Parlons maintenant du scénario, il s’agit essentiellement d’une série type « slice of life » où l’on est amené à suivre le quotidien des différents protagonistes, même si ce quotidien est facilement bousculé par la variété de caractères présents. Alors que l’anime partait initialement sur une ambiance comique et légèrement tordue, très vite, cela change et on assiste à la mise en place d’un « méli-mélo » amoureux entre les personnages, traitée de manière tantôt calme et comique, tantôt violente avec une petite pointe de drame.

Au-delà des histoires de cœurs entre adolescents, l’anime s’attarde également sur d’autres problématiques actuelles de la société nippone : familles séparées et/ou recomposées, idoles lolitas prises en chasse par des stalkers, difficultés d’une jeunesse livrée à elle-même de se projeter dans l’avenir et d’assumer son entrée dans une l’age adulte... Même si ces sujets sont abordés de manière très sobres, ils sont régulièrement remis sur la table au fil des épisodes et accentuent le côté mélancolique de l’ensemble.

Malgré tout, le piège de tomber dans le pathétique a été évité et l’on n’a pas droit aux sempiternelles scènes « sentimentales » où tout le monde pleure à chaude larme. Le caractère de Taiga aidant, ces séquence sont remplacées par de magnifiques bastons entre demoiselles (et pas un simple crêpage de chignon) mises en scène avec brio, tandis que les non-dits et les problèmes de chacun sont dévoilés au grand jour, de la même manière qu’une cocotte minute se met à siffler quand la pression devient trop importante.

Et pour une fois, la fin en est vraiment une : sans en dévoiler davantage, je peux d’ores et déjà dire qu’après le dernier épisode, on sait avec assurance comment vont évoluer nos deux tourtereaux. Pour une fois, ça change de la fin ouverte « passe-partout » qu’on voit habituellement et c’est tant mieux.

En conclusion, que dire de Toradora ? Ce n’est certes pas une production qui révolutionne le genre, mais qui le dépoussière de manière efficace et lui donne un nouveau souffle à une période où celui-ci à tendance à tourner en rond et sombre peu à peu dans un manque flagrant d’originalité (ou du moins d’audace) de la part des studios. Un anime honnête qui se laisse regarder sans difficulté et saura plaire à une majorité de spectateurs.

Je lui mets plutôt 7,5/10.

Verdict :7/10
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A propos de l'auteur

Nakei1024, inscrit depuis le 05/01/2007.
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