J'ai été piégé. Quand on m'a parlé de ce truc on m'a dit que c'était une excellente série et une référence de la comédie romantique et que c'était drôle et réaliste, que c'était "la série qui brise les clichés". J'aurais du voir le coup venir après une phrase aussi pompeuse. Retenez ça: il faut toujours se méfier de ses amis. Sinon vous risquez de perdre 150 minutes de votre existence.
Pourquoi 150? Parce que j'ai abandonné cette série au bout de 6 épisodes. Pourquoi?
Je vais vous expliquer pourquoi je hais cette série
Découvrir Toradora c'est d'emblée prendre -3 à chaque oeil. Le character design est non seulement générique mais aussi très moche. On dirait que ces messieurs de JC Staff ont ressorti leurs designs du déjà infect Zero no Tsukaima. Les visages surtout de profil sont affreux. La proclamation "Toradora est réaliste!" prend déjà une baffe dans la gueule quand on voit que la mère de Ryuji pourrait être sa soeur vu son design. Ne parlons pas des couleurs, je ferais mieux avec Paint un Samedi soir avec 3 grammes dans le sang. J'aimerais bien parler de l'animation mais ça bouge tellement peu dans cette série(que c'est triste de voir des lycéens si peu énergiques!) que ça ne vaut même pas la peine d'en parler. Mais mettez Xam'd Lost Memories ou même Clannad(pour rester dans le même genre)à coté pour voir
Le premier contact est déjà peu encourageant avec des visuels aussi mauvais, mais le pire reste encore à venir. Parce que je ne prendrais pas ma plume virtuelle si le seul problème de cette série était d'être moche.
Parce que Toradora c'est aussi du viol auditif. L'opening chanté par Rie Kugimiya est tout bonnement infect. L'OST brille par son absence, mais ça n'est guère étonnant de la part du type qui fera semblant de composer celles d'Omamori Himari et de MM plus tard.
Les voix des deux héroïnes Taiga et Minori sont insupportables et aussi caricaturales que les personnages eux-même(j'y reviendrai plus loin).
Mais ce n'est même pas le pire. Si ce n'était que ça Toradora serait juste une mauvaise série de plus. Alors pourquoi est-ce que c'est une nullité cosmique? A cause du fond.
Parce que Toradora n'est qu'une série fan-service. Là normalement les deux cancres du fond de la salle se lèvent pour crier qu'il n'y a pas de ecchi et que donc je dis n'importe quoi. Effectivement pas de nichons dans Toradora(c'est pas avec Taiga qu'on pouvait en voir de toutes façons) mais le fan-service de cette série est beaucoup plus vicieux et pervers qu'un plan culotte ou qu'une paire de seins. Dans Toradora, les personnages ne servent pas à faire du fan-service, ils sont le fanservice. Je vous explique.
Toradora c'est l'exemple typique de l'anime "base de données" qui va piocher à la pelle dans tous les clichés populaires de la japanime et les balancer en vrac. Ensuite passera, passera pas. Cela donne des personnages sans aucune personnalité, qui ne sont que l'incarnation d'un stéréotype et qui n'en bougeront pas, toutes leurs actions, tous leurs dialogues seront dictés par ce cliché qu'ils personnifient. C'est à peu prêt aussi réaliste que d'espérer la sortie prochaine d'Aoki Uru, contrairement à ce que les fanboys ont pu me raconter. Ceci n'a qu'un seul but et disons le sans mâcher nos mots: faire bander l'otaku moyen.
Le héros Ryuji est l'incarnation de cet otaku moyen. Il n'a ni personnalité ni force de caractère, en témoignent son incapacité à se déclarer à l'élue de son coeur et sa soumission à Taiga qui le traite comme une sous-merde. C'est juste une énième copie de ses prédécesseurs vus dans Zero no Tsukaima, Shakugan no Shana et plein d'autres navets basés sur des Tsundere ou du harem. En gros un personnage plat, inintéressant, insignifiant. Son unique trait distinctif, censé nous faire rire, à savoir le décalage entre sa tête de délinquant et sa vraie nature de gentil garçon, a déjà été vu 50 fois, de Jotaro de Jojo's Bizarre Adventure à Ichigo de Bleach en passant par 20 autres anime/manga souvent shonen.
Au passage, aux 3 gus d'internet qui clament que cette série est omg-trop bien-féministe parce que Ryuji cuisine, on rappellera à toutes fins utiles qu'Emiya Shiro cuisine aussi et que les personnages féminins loques humaines incapables d'accomplir quelque chose par elles-mêmes c'est autant du féminisme qu'Eiken est un plaidoyer contre la chirurgie mammaire. Je dis juste ça comme ça.
Rien à dire sur Kitamura, c'est un élément du décor.
L'héroïne Taiga est l'un des pires personnages jamais généré par l'animation japonaise et l'un des plus gros défauts de cet animé. Je me demande bien comment l'auteur du light-novel/pêché originel a pu être assez fou ou mauvais pour lui donner naissance. Taiga c'est Louise de Zero no Tsukaima et Shana de Shakugan no Shana(séries sorties du même studio. Coincidence? Je ne crois pas), mais en pire. Ce qui est déjà un exploit.
C'est une naine tsundere à la voix insupportable, qui va nous les briser pendant x épisodes pour essayer de chopper Kitamura, à qui elle a pourtant mis un râteau lorsqu'il s'est déclaré à elle, alors qu'elle était déjà amoureuse de lui! Qui est-ce qui parlait de réalisme et de cohérence dans cet animé? Elle sera assistée dans sa quête par Ryuji, qu'elle traitera comme une merde, mais ce dernier en bon perso pourri continuera de l'aider et de lui faire à manger. Où est passé le prétendu réalisme? N'importe qui aurait immédiatement remis cette pimbêche à sa place. Mais comme cette relation stéréotypée plait à l'otaku qui achètera les DVD, les CD audio, la figurine Taiga et la taie d'oreiller Taiga pour l'accompagner dans ses activités nocturnes, on y aura droit pendant x épisodes. Stéréotype sur pattes, je vous dis.
L'héroïne en second, Minori est la meilleure amie de Taiga et également l'élue du coeur de Ryuji. Autant dire qu'elle n'est pas gâtée. L'ennui c'est qu'elle aussi est mortellement chiante, coincée dans son stéréotype de fille énergique qui dit et fait n'importe quoi, et comme dit plus haut elle a une voix insupportable. Elle est censée apporter l'humour de la série mais ce n'est qu'un échec de plus. Parce que oui, Toradora est une énième comédie pas drôle. En dehors d'un gag ou Minori imite un passage du film La Traversée du Temps, je n'ai pu que rester perplexe devant des gags aussi plats que la poitrine de Taiga. Les passages où elle se lance dans de longues tirades dénuées de sens sont de véritables calvaires.
Le dernier personnage, Ami, arrive à l'épisode 4 et a failli me faire croire qu'il y avait encore un espoir pour cette série. Même si l'idée d'un personnage qui cache sa véritable personnalité derrière un masque de fille modèle et gentille arrive tout droit de Kare Kano qui s'en servait 1000 fois mieux, je pensais que son arrivée aller permettre de dynamiter ce show mou et chiant et de faire bouger un peu les autres personnages. Loupé, notre ersatz de Yukino Miyazawa a rapidement sombré au niveau des autres personnages, donnant lieu à encore plus de scènes dénuées de sens qui échappent bizarrement au regard de ceux qui crient que la série est réaliste. A ce point là Toradora est aussi passionnant que Les Feux de L'Amour et je décide d'arrêter les dégâts parce qu'il n'y a que les idiots pour croire et faire croire que le plomb va se transformer en or à l'épisode x.
Parce que l'histoire n'a aucun enjeu, aucun intérêt. N'importe qui avec un cerveau en marche sait que toutes les filles aiment Ryuji et qu'il finira avec Taiga au dernier épisode. A ce moment là seule compte la progression et elle est catastrophique. C'est mou, c'est chiant, cousu de cordes blanches, ce n'est qu'un prétexte à mettre en scène les stéréotypes-personnages qui évoluent au ralenti.
Toradora c'est l'exemple même de ce qu'il ne faut pas faire, l'exemple même de ce qui donne envie de donner raison à ceux qui prédisent la mort de l'animation, l'exemple même du manque de renouvellement, de prise de risque, d'idées qui affecte le média. Une adaptation opportuniste d'un bouquin pourri, une comédie romantique pas drôle et au côté romantique bâclé, une régression artistique, une série sans idées ni ambition autre que de vendre des DVD et des goodies, un énième navet qui n'avance qu'à coup de clichés qu'aucun scénariste digne de ce nom ne devrait utiliser.
Une référence de la comédie romantique? Je retourne regarder Kare Kano moi...