Toradora! Ou comment utiliser des ingrédients communs mais faire un bon plat à la fin.

Toradora est un animé qui plaît beaucoup à certains et pas du tout à d’autres. Pour moi, c’est un peu comme une recette dans laquelle on aurait mis des ingrédients connus, déjà vus, assez clichés, mais avec des quantités justes et une épice secrète pour relever le tout, qui rend le plat beaucoup moins commun que prévu. En bref, pas forcément original mais le bon goût est présent à la fin. Je m’explique.

Les personnages

Les stéréotypes sont surtout présents là. Le protagoniste, Ryuuji, est ce type gentil et un peu timide que les gens évitent à cause de son physique effrayant. Il est secrètement amoureux d’une fille de sa classe, Minori, mais ne lui a jamais avoué. Il est aussi, malheureusement, comme souvent dans les histoires de ce genre, mou. Un peu moins que la moyenne je dirais, et même s’il se laisse marcher dessus par Taiga, il n’est pas stupide et il est assez attachant et drôle avec son côté femme au foyer modèle. On peut se reconnaître dans ce personnage qui a du mal à s'assumer mais qui fera son possible pour y arriver...

Taiga, c’est la tsundere. Petite, agressive, elle est aussi amoureuse mais ne sait vraiment (du tout ?) pas comment s’y prendre pour se déclarer. Elle peut agacer certaines personnes, mais derrière son côté violent, une forte volonté se cache : assez directe, elle ne s’apitoiera pas sur son sort pendant la moitié de l’animé dans le seul but de se faire consoler. Elle est celle qui évolue le plus au fil de l’animé, et devient vraiment attachante à la fin.

La meilleure amie de cette dernière, Minori, est l’amour secret de Ryuuji et l’incarnation de la bonne humeur. Vous savez, celle qui est toujours en train de sourire alors qu’elle ne va pas forcément bien. Ses interventions, souvent impromptues, sont en général assez drôles, mais elle ne mâchera pas ses mots lorsque c’est nécessaire. Elle est touchante et pas pleurnicharde (celles qui pleurent pour un oui ou un non sont les persos qui m’énervent le plus), et suffisamment intéressante pour que l’amour de Ryuuji se comprenne.

Bon, il faut que je parle de Kitamura, mais pour être honnête, c’est celui que j’aime le moins. Meilleur ami de Ryuuji, Taiga en pince pour lui (je ne comprends pas). Le gars toujours gentil, travailleur, avec des lunettes, candidat pour être président du conseil des élèves, et trop enthousiaste, mais près à tout plaquer et déprimer sévère pour une fille. Mh. Je ne m’attarderai pas plus parce qu’il me tape sur le système, c’est un vrai gamin.

Enfin il y a Ami, son amie d’enfance, top modèle, qui à l’air gentil et adorable devant ses « amies » mais qui est en fait plutôt froide et calculatrice. C’est sans doute la plus mature des cinq, même si elle peut avoir besoin d’un petit mot de réconfort de temps en temps. Elle passe une bonne moitié de l’animé à se chamailler avec Taiga mais aidera tout de même ses amis tout en faisant semblant de n’en avoir rien à cirer. Elle est importante dans l’évolution des relations entre les personnages.

On a aussi une tripotée de personnages secondaires assez marrants (mais pas très développés) : mentions spéciales à la prof et au perroquet. Si si, le perroquet. Vous comprendrez en regardant.

Les graphismes

Ce n’est pas le point fort de l’animé. Les paysages sont simples et un peu redondants, les couleurs vives (moi ça ne me dérange pas du tout pour ce genre d’animés mais d’autres pourraient ne pas apprécier). Question chara-design, on pourrait croire qu’ils avaient un budget réduit pour les personnages principaux : la moitié part dans Taiga, qui est mignonne (j’aime bien ses cheveux), puis l’autre moitié se divise à peu près équitablement entre Ryuuji, Minori et Ami, qui sont plutôt communs mais agréables à regarder. Ensuite, on s’occupe des personnages secondaires, les camarades de classe sont bien, mais comme les moyens sont restreints, la présidente du conseil va être une copie d’Ami à quelques détails près, si bien qu’on les confond au départ.

Et puis oups, on a oublié Kitamura ! Bah, vu qu’il reste plus d’argent, on perd pas de temps, on lui met les cheveux courts et basiques, d’une couleur verte bizarre parce qu’il ne reste plus que ça, de grands yeux moches, oh et je sais ! Des lunettes, pour faire genre. Voilà, nos persos de 17 ans sont prêts ! Attends… Ils devaient avoir 17 ? Pas 14-15 ?

Bref, dans l’ensemble c’est plutôt propre et fluide mais pas extraordinaire.

L’histoire

Là encore, la trame n’évite pas les cours de natations, les vacances à la mer, le festival de l’école ou encore le voyage scolaire… « Oh non, pas encore », se dit-on. Et là, surprise : les cours de natations ne se résument pas à un défilé de filles en maillot de bain tous plus osés les uns que les autres, il n’y a pas d’ecchi dans cet animé (ce que j’apprécie grandement). Pareil, pour les vacances à la plage, on ne voit pas de plans fixes avec les-filles-et-les-garçons-qui-s’éclaboussent-joyeusement-avec-des-rires-pires-que-niais-en-arrière-plan. Je suis sûre que vous voyez de quoi je parle… Quand au voyage, qui se situe dans la deuxième partie de l’animé, n’est pas à la mer (ouf) ou près d’un temple ou je ne sais quoi. Pas de scène de bain avec les filles qui commentent la taille de leur poitrine et se tripotent alors que les garçons écoutent de l’autre côté de la palissade et rougissent comme des pivoines. Et le festival est vraiment traité d’une façon originale !

Il n’y a pas vraiment de scénario dans cet animé, on suit surtout l’évolution des personnages. Le début pose les bases, leurs relations, Taiga et Ryuuji qui se retrouvent malgré eux complices. La première partie est donc surtout comique car on suit leurs tentatives farfelues pour se rapprocher de l’élu(e) de leur cœur. Des moments vraiment drôles, d’autres plus tristes. Puis il y a la partie avec Kitamura qui est, d’après moi, le passage le plus nul de l’animé (au cas ou vous aviez pas compris que je l’aime pas). Je comprends vraiment pas pourquoi Taiga se plie en quatre pour lui… Ensuite, toute la partie autour de noël, ou Taiga commence à changer, et ça devient vraiment intéressant, on commence à l’apprécier de plus en plus. Chacun essaie de faire face à ses sentiments à sa manière, et la fin est tout de même surprenante sur certains points.

Je dis sur certains points, car je ne pense pas spoiler qui que se soit en disant que Taiga finira avec Ryuuji, mais ce qui est intéressant c’est la façon dont ça arrive. On peut même verser une larme...

La musique

Alors ça, pour le coup, c’est un gros point fort. Les openings sont super, les endings correspondent très bien à l’évolution des sentiments, les OSTs accompagnent parfaitement les différentes scènes tristes, joyeuses… Rien d’autre à dire, j’adore.

Au final, Toradora est un bon animé tranche de vie qui semble bourré de déjà-vus mais le réalisateur a su doser ses ingrédients à la perfection : on trouve un juste équilibre entre le comique et le sentimental, avec un graphisme passable et une très bonne bande sonore pour relever le tout. Il y a juste Kitamura, c’est un peu la dose de sel en trop, mais on finit par l’ignorer, et le tout passe merveilleusement bien !

PS : Je ne pense pas que l'on puisse accorder le moindre crédit à ceux qui font des critiques alors qu’ils n’ont pas vu le tiers de l’animé… Soit on le regarde jusqu’à la fin, et si vraiment on n'aime pas on le descend, soit on l’ajoute à sa liste « animés abandonnés » et puis on le laisse tranquille. On ne peut pas affirmer catégoriquement que les personnages n’évoluent pas si on regarde seulement 6 épisodes de Toradora…