Entourée de toutes les critiques positives qui entourent cet anime, c'est avec un enthousiasme non dissimulé que je me suis jetée corps et âme dans la série dramatique qu'est Kimi ga nozomu eien. J'en suis sortie émue mais pas chamboulée, avec une petite pointe de déception.
L'anime comporte pourtant de gros points forts, essentiellement au niveau de son scénario qui, faut-il le répéter, s'approche pas mal du réalisme et est traité de façon très adulte. Mon épisode favori reste d'ailleurs le cinquième au cours duquel on assiste à une déchéance/folie de Takayuki après le drame survenu à la fin du second épisode, la descente aux enfers étant vraiment prenante et bouleversante.
Cependant tout est ralenti en milieu de saison et j'ai eu pas mal de difficulté à ne pas décrocher, sauvée heureusement par les 4 derniers épisodes.
Pourtant, si la série sait faire atteindre de gros pics d'émotion chez le spectateur, on a parfois l'impression que c'en est trop tant les sentiments sont (trop) exacerbés. Ainsi certaines attitudes et réactions perdent de leur justesse et semblent exagérées, le réalisme en pâtissant un peu. Kimi ga nozomu eien flirte de ce fait souvent entre le larmoyant et l'émotion pure, ce qui gâche un peu le plaisir et du coup atténue l'effet voulu. De même les pseudos passages humoristiques du restaurant auraient pu largement être évités, le lieu et les protagonistes présents ne faisant absolument pas avancer l'inrigue.
Les personnages principaux ont bénéficié de personnalités très profondes et de caractères bien déterminés et pour certains bien trempés. Mitsuki est en mon sens la mieux réussie à ce niveau, tant ses souffrances psychologiques font peine à voir et la font parfois agir de façon disproportionnée, ce qui la rend d'autant plus humaine.
Takayuki est plus classique dans le rôle du mâle indécis, mais les derniers épisodes révèleront une partie de sa personnalité beaucoup moins lisse et le forceront à ne plus se laisser porter par les événements, ce qui le rendra un peu moins tête à claque (oui les garçons indécis c'est tête à claque).
Haruka est quant à elle LE stéréotype de la fille gentille/niaise qu'on a parfois envie de taper tellement sa naiveté atteint des sommets, je l'aurai préféré beaucoup moins statique, mais ça c'est une question de point de vue.
Les relations évoluent en tout cas de manière tout à fait logique jusqu'au générique final, le dénouement offrant une solution qui paraissait évidente dès le départ mais que l'on avait peur de ne pas voir arriver.
Le chara design est pour moi le gros point faible de la série, parce que trop banal et surtout parce que trop hentaï, en particulier pour Mitsuki, les infirmières et les deux serveuses du Sky Temple. Ceci n'a pas été jusqu'à me rebuter, mais c'est quand même franchement laid pour ma part.
La réalisation est quant à elle passable, on ne s'attend cependant pas à des prouesses techniques pour ce genre de série donc je ne m'y attarderai pas.
Les deux génériques sont quant à eux en total décalage avec l'univers noir et adulte de l'anime, ce qui est franchement dommage d'autant plus qu'ils sont servis par des chansons au romantisme à vomir. le reste des musiques passent sans qu'on s'en aperçoive vraiment mais ont le mérite de ne pas être trop appuyées (un classique énervant dans les shojo).
Au final, je suis loin de l'intense émotion que j'attendais et mes Kleenex sont restés vierges, mais il n'empêche que KGNE reste une série qui sort du lot de par son traitement et son scénario poussé.
A voir.