A chaque nouvelle réalisation, Makoto Shinkai réussit à montrer à quel point il a su s’améliorer par rapport à l’œuvre précédente. La barre était pourtant très haute avec Kumo no Mukou, Yakusoku no Basho (lui-même beaucoup plus abouti que Hoshi no Koe), en particulier sur le plan graphique, mais le réalisateur a encore réussi à se surpasser en avançant d’un cran dans l’hyperréalisme. Visuellement, Byousoku est une des plus belles réalisations de l’animation japonaise : à chaque plan, la précision du détail ainsi qu’un choix des couleurs judicieux et une maîtrise parfaite de jeu de lumières et d’ombres (jeu que le réalisateur semble beaucoup affectionner en montrant tour à tour des aurores, des crépuscules, des contre-jours) font que même l’objet le plus anodin (un porte-parapluie) et un lieu des plus banals (un guichet de gare) se transforment en un tableau magnifique. Les cieux étoilés, les nuages, le moindre paysage sont somptueux.
Je note également des progrès dans le character design : là où les personnages de Kumo no Mukou apparaissaient un peu maladroits, le réalisateur a cette fois su trouver un trait plus sûr, tout en faisant le choix d’un chara-design assez simple et dépouillé, mais qui – je trouve – rend bien. De son côté, l’animation est irréprochable.
Musicalement, l’accompagnement est assez discret, mais sait prendre de l’importance aux moments opportuns et s’accorde très bien aux différents moments du récit. L’OST s’écoute d’ailleurs très agréablement seul.
L’histoire en elle-même est très simple, une histoire d’amour entre deux jeunes lycéens, mais racontée sans niaiserie, ni mièvrerie, en évitant les écueils habituels à ce type de récit, à l’instar de ce à quoi M. Shinkai a pu nous habituer dans ses précédents travaux. Une fois encore, le réalisateur se fait l’observateur non pas de la relation amoureuse en elle-même mais plutôt de son rapport à l’éloignement des deux partenaires : déliquescence du sentiment amoureux, retrouvailles, etc.
L’ensemble de ce film est construit comme un tableau impressionniste, par petites touches légères et dégage une ambiance tendre, un peu mélancolique : souvenirs d’enfance, premières amours, petites aventures de la vie quotidienne avec ceux que l’on apprécie, coups de blues, le tout sur fond de cerisiers en pleine floraison (qui indirectement donnent à l’anime son titre) et de ciel étoilé.
Ne passez pas à côté de ce chef-d’œuvre.