Critique de l'anime 5 cm par Seconde

5cm/second, Shinkai Makoto et le talent ça fait 1 !

Comment participer au forum d’Anime-Kun et se permettre de critiquer Voyage vers Agartha, She and her cat et La tour au-delà des nuages sans avoir vu ce que beaucoup considèrent comme sa meilleure œuvre ? Difficile d’y répondre et ce n’est qu’un an plus tard que je décide de me lancer dans cette aventure. Alors que dire qui n’ait déjà été dit ? Peu de chose si ce n’est que je m’accorde avec les différents avis positifs qui ont pu être donnés.

Bon évidemment, comme on pouvait s’en douter de la part de Shinkai, c’est terriblement beau. Beau à vous en faire crever les yeux. Une réussite totale et sans borne que même un Voyage vers Agartha égale difficilement. 5cm/second, c’est une succession de cartes postales avec un effet de blur fort réjouissant qui s’étale devant vos yeux ébahis. Beau, bucolique, nostalgique d’un temps que l’on a jamais connu, je ne saurai comment vous décrire cette perle graphique sans utiliser tous les adverbes que je réserve pour la suite.

Parce que la suite est elle aussi bonne. Le scénario ? Il n’y en a pas à vrai dire. C’est l’histoire de trois amours différents, trois amours présentés comme impossibles, trois amours liés par le temps. Chaque histoire est juste, terriblement juste. On a tour à tour l’amour de jeunesse que l’on croit indéfectible, l’amour adolescent difficilement avouable et la mélancolie adulte qui nous fait regretter le temps passé. Des dialogues ponctuent notre aventure, mais les regards, les attitudes sont tellement criants qu’on aurait presque pu s’en passer. L’heure de film file à une vitesse sans pareille et pourtant les réalisateurs ont pris le temps exact qu’il fallait pour chaque passage, le temps nécessaire pour que l’on s’attache aux personnages et qu’on se lie à leur ressenti.

Un dernier mot sur l’aspect sonore. Outre les traditionnels bruitages (bruits du passage d’un train, insectes chantant, pas dans la neige ou tout simplement l’absence même de sons venant renforcer la beauté des paysages) qui viennent agrémenter cette ballade animée, ajoutons une BO réussie en tout point. Les partitions sont bonnes et soulignent parfaitement chacune des scènes, on profite même d’un thème agréablement chanté qui donne ses lettres de noblesse à une fin qui n’a pas fini de vendre du rêve.

Vous l’aurez compris, 5/cm j’ai aimé, j’ai adoré par moment, pour tout vous dire autant qu’un Voyage vers Agartha dans un registre bien différent. Un indispensable assurément.