Hoshi no Koe avait un grand potentiel et pourtant il m'a déçu. Reprenant quelques-uns de ses thèmes phares (amour à distance, évolution des sentiments au fil des années...), 5 centimeters per second m'a quant à lui complètement emballé. En fait, cette histoire en trois chapitres aurait difficilement pu être plus réussie. Visuellement c'est clairement une des plus belles productions que j'ai jamais vu, c'est tellement magnifique que je me suis surpris à scotcher sur des paysages, me forçant à revenir en arrière pour lire les sous-titres que je venais de rater ! Difficile de décrire avec des mots une réalisation de cette qualité. Les environnements sont juste sublimes et très bien mis en valeur, l'animation est au poil, l'ambiance se montre onirique et apaisante... bref, ça poutre méchamment. En outre, de très belles musiques accompagnent discrètement le récit. Tout petit bémol concernant le design des persos qui manque quand même de personnalité, mais c'est quand même bien mieux que dans Hoshi no Koe.
Si on se penche du côté de l'histoire d'amour, là encore on frise le sans faute. Le comportement des protagonistes, leurs pensées du moment, leurs objectifs, leurs regards sur l'avenir, le présent ou le passé... tout sonne terriblement juste. Il n'y a pas de superflu, pas de vannes débiles ni de bouleversements stupides, ça se tient du début à la fin. Très loin des amoureux archétypaux, nos deux héros sont finalement des ados banals mais touchants, juste des êtres "normaux" qui nous ressemblent. A cause de la distance physique puis temporelle qui se crée entre eux, leur passion n'arrive pas à s'exprimer, elle reste contenue du début à la fin. Leur amour semble tragiquement voué à l'échec. Afin d'aérer le récit, notons que certains personnages périphériques sont parfois impliqués, sans jamais voler la vedette au couple principal. En une courte heure, trois brèves étapes de leur jeunesse défilent donc avec poésie et tendresse, et pourtant le pathos n'est jamais au programme. La douleur suinte en surface, tout en restant contenue voire simplement suggérée. Peut-être l'émotion aurait-elle mérité d'être plus mise en avant ? Mouarf, je pinaille.
Vraiment, cette histoire d'amour impossible nous est narrée avec un talent et une finesse assez rares. Si le contemplatif et la simplicité ne vous effraient pas trop, jetez-vous dessus. Moi j’en redemande.