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Eiken, un anime que j’ai vu depuis un certain temps déjà mais que, faute de courage et de motivation je n’ai jamais osé commenter. Aujourd’hui je pense avoir enfin réussi à mettre en ordre ce que je voulais dire, donc je me lance.
Pour moi Eiken est à tout fan de japanimation ce qu’un pèlerinage à la Mecque est pour un musulman, à savoir une étape presque indispensable : une véritable initiation à très forte valeur philosophique et pédagogique, presque un dépassement de soi permettant d’affirmer sa volonté dans un affrontement contre l’infamie.
Car oui, visionner ces 2 OAVs vous sera forcément bénéfique (d’un certain point de vue) : après ça, vôtre échelle de valeur en terme d’animation sera parfaitement calibrée, étalonnée avec un point zéro plus que défini. D’aussi loin que je me souvienne, je crois que jamais on n’avait touché le fond dans une production rassemblant probablement ce qui se fait de pire en terme de japanim’ dans un enchaînement aussi indigeste qu’improbable de séquences et protagonistes portant la vulgarité et le mauvais goût à un niveau qui ne sera probablement jamais dépassé.
Il suffit de regarder une simple capture d’écran pour s’en convaincre : chacune des demoiselles présentes (même celles à peine entrées dans la puberté) possède une poitrine à faire de l’ombre à Lolo Ferrari et ce n’est là que la tare la plus visible de cette production (du genre qui saute instantanément aux yeux, que même un aveugle recouvrerait la vue)...
Alors une fois le visionnage terminé, une foule de questions se presse dans la tête du spectateur encore hagard suite au traumatisme causé par une violente explosion du cortex cérébral et du reset qui s’en suit : comment une telle chose (je n’ai pas d’autre mot) a-t-elle pu voir le jour ?
Je vois trois options possibles : la première est que suite à une soirée bien arrosée, les producteurs ce sont lancé le défi du pire anime jamais créé et ont finalement réussi en créant Eiken. De ce point de vue, il s’agit donc d’un pur délire qui a (malheureusement) abouti.
La deuxième est qu’il s’agissait d’une véritable expérience visant à observer le résultat en accumulant les pires créations de l’histoire de l’animation. Et malheureusement elle a abouti puis s’est diffusée sur le net tel un virus cherchant à détruire toute trace d’intelligence, de réflexion et de bon goût à travers l’humanité. Heureusement la formule était trop primaire pour être réellement effective et le public (à quelques exceptions déjà lobotomisées de longue date) ne s’est pas laissé prendre au jeu. Ce qui est sûr, c’est que l’équipe en charge du projet ne devait pas être fière de son Frankenstein (du genre « pardonnez-nous Seigneur, nous avons créé un monstre ») et que le taux de suicide au sein du studio a du sensiblement augmenter dans les semaines qui ont suivi (« la mort ou la honte ») la mise sur le marché.
La troisième hypothèse relève de la pure science fiction (voire de l’hérésie) car aucun esprit un tant soit peu sérieux ne pourrait accepter sa viabilité, mais doit quand même être formulée pour des besoins évidents de prévention (la survie de l’espèce est en jeu). Dans un monde à la dérive issu des royaumes du chaos, une équipe sous l’emprise d’une entité maligne à cru tenir un concept totalement novateur à même de donner un chef-d’œuvre marquant durablement les fans pendant des générations. Si pour le côté marquant, je pense que le résultat est effectivement inoubliable, on est bien loin du miracle tant attendu. Mais qu’importe, un nouveau mal est né et ceux qui en sont à l’origine doivent être très fiers de leur « travail ».
Pour conclure, Eiken reste pour moi un indispensable de la japanimation ; pas pour l’intérêt qu’il présente mais bien parce qu’après visionnage, vous pourrez regarder à peu près tout et n’importe quoi de ce qui sort de l’archipel nippon sans broncher. Vous pourrez même vous permettre d’esquisser un sourire blasé lourd de signification, en vous rappelant que l’horreur à désormais un nom et que ce qui ne devrait pas exister a malgré tout été créé par un esprit humain (très fortement dérangé quand même).