2 760 000, et plus encore.
C’est le nombre d'exemplaires vendus de Sword Art Online jusqu'à ce jour, qui en fait largement le buzz suprême dans l’univers des light novels japonais depuis fin 2011, écrasant tous les autres concurrents sans merci. Juste après le succès d’Accel World (deuxième du classement des ventes!), c’est fort, très fort, de la part de Reki Kawahara, le génie derrière la plume.
Quel plus bel azur, plus bel havre de liberté pour l’otaku renfermé, qu’un MMORPG où le corps peut se plonger tout entier dans l’univers artificiel ! Ajouter à cela une pression dramatique haletante, des combats épiques et fluides mélangeant la fiction et la réalité, paysages infinis, musiques envoûtantes, une romance à faire pleurer, et enfin une morale rehaussant la valeur et la dignité des MMORPG, qui apparaissent comme des lieux de rencontres sociales parfaitement défendables, où même l’amour peut naître.
Ma critique sera trop brève, pour éviter d’être trop longue (il y aura sans doute nombreuses critiques de SAO sur ce site de toute façon) ; je ne préciserais donc que deux points.
Anime en deux parties : évolution des personnages
N’ayant pas apprécié Accel World, je suis particulièrement satisfait des nouveaux choix qu’a pris l’auteur pour cette histoire. Voici ce que je pense être le grand éclair de génie de SAO: le développement des deux personnages principaux.
Sword Art Online est une gigantesque romance qui montrera comment la rencontre hasardeuse de deux êtres pourra les mener à voir la vie d’un tout autre œil. Toute la trame scénaristique et chronologique est orchestrée dans ce sens.
La première partie de l’anime montre un Kirito difficile à saisir : le spectateur l’a sous les yeux mais ne sait jamais véritablement ce qu’il pense, quelles sont ces motivations. La chronologie est chamboulée, ne montrant que certaines péripéties, nous empêchant de comprendre ce que le héros fait de son temps libre après le générique de fin. Tout le début est un spectacle où le 4e mur ne peut se briser : rien de concret ne permet de s’attacher au beau brun ténébreux asocial qui n’a pas encore trouvé goût à la vie.
La rencontre d’Asuna sera le pivot extrême de sa mentalité ainsi que du cadre temporel. Comme si Kirito acceptait enfin d’ouvrir son esprit au monde, plus rien ne nous sera caché. Nous aurons accès à toutes ses pensées, tous ses actes aux côtés d’Asuna, ses rêves et ses craintes.
Il en est de même pour Asuna, jeune fille voilée sans identité au début de l’anime, qui mettra sa timidité au placard pour laisser progressivement éclater ses émotions devant la caméra. L’attachement puissant à ce couple crée sous nos yeux et avec nous (puisque nous nous identifions à un Kirito renfermé au départ, qui a petit à petit ouvert son cœur et son esprit, comme si nous faisions partie du couple), fait de SAO une des plus belles romances que j’ai eu le plaisir de voir dans le monde de la japanimation.
Anime en deux parties : évolution du scénario
Le risque d’une seule saison divisée en deux parties est célèbre depuis Death Note. La seconde partie n’échappera jamais à la comparaison et l’hégémonie de la précédente. Tant au niveau des personnages que de l’histoire.
L’avantage de Sword Art Online cependant, c’est que comme je l’ai dit, le protagoniste principal a nettement évolué, et donnera ainsi une toute nouvelle saveur à l’approche du MMORPG. Les règles changent, les personnages secondaires changent, mais l’objectif de Kirito aussi a changé, ce qui permet d’éviter une comparaison fatale : ce n’est pas la même histoire sous un angle différent, comme dans Death Note, c’est une suite claire et nette.
Les deux parties se rejoignent d’ailleurs brillamment à la fin, offrant une conclusion plus que satisfaisante, ne laissant jamais sur notre faim.
Si vous êtes un otaku avide de comédie romantique comme moi, vous devez savoir comme il est difficile de trouver un anime qui ne laisse pas un arrière-goût d’incomplétude, même infime, qui nous donnerait envie d’en voir un peu plus. Dans SAO, rien de tout cela : les 25 épisodes ont parfaitement sélectionné les limites des premiers volumes du light novel, pour en faire une histoire complète, rassasiante.
Les défauts, presque négligeables :
-Si les personnages principaux sont le cœur même de l’anime, les autres sont bien trop secondaires et n’auront jamais leur heure de gloire : ils ne sont là que pour faire briller Kirito et Asuna.
-La deuxième partie de l’anime affichent certains moments fleurs bleue, bonne enfant, qui contrastent bien trop avec le début sanglant et intimidant.
-Un seul épisode très décevant (bien trop mélo-dramatique, disons-le : pitoyable), situé dans la deuxième partie, qui aurait presque pu détruire toute l’atmosphère crée si la suite n’avait pas rattrapé le coup avec brio. Je ne dirais pas duquel il s’agit pour ne pas spoiler, vous le reconnaitrez.
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Comme pour To Aru Majutsu no Index, cette adaptation m’a donné envie de lire les novels, c’est donc un succès. Je recommande TRES chaudement.