La réputation de Sword Art Online n'est plus à faire dans le monde de la japanimation. Et on se demande bien pourquoi.
SAO n'est pas le premier anime à opter pour le synopsis suivant : des joueurs coincés dans un jeu vidéo mortel. Pourtant, tous les autres animes/mangas qui abordent ce thème après SAO ( Log Horizon pour ne citer que lui ) sont illico considérés comme des plagiats d'une oeuvre loin d'être originale. Illogique, mais passons.
Sword Art Online a une telle renommée que j'en attendais quelque chose de forcément exceptionnel. Eh bien j'ai été sacrément déçue.
Commençons par le commencement.
L'arc premier, Sword Art Online, est fondamentalement très sympathique. Pas sur les personnages ; Kirito est un héros qui se doit d'être 1) mystérieux 2 ) badass 3 ) vêtu de noir 4 ) du genre à aider la première demoiselle en détresse qui passe, Asuna est une fille intéressante le temps du premier épisode et les secondaires, même s'ils sont plutôt attachants, ont tous trois défauts : 1) Toutes des filles 2 ) Toutes amoureuses/admiratives du héros 3 ) N'apparaissent guère plus une fois leur épisode passé.
Le reste, en revanche, n'est pas à jeter. L'aspect mortel de SAO est gardé à l'esprit en permanence, et l'univers présenté est très intéressant pas uniquement dans le jeu lui-même (guildes, etc) mais aussi dans toutes les explications externes sur la technologie qui permet d'accéder aux mondes virtuels.
Le chara design est agréable, l'animation n'a pas de problèmes majeurs et les combats contre les boss sont très plaisants. Si l'opening et l'ending ne sont pas spécialement bons, les osts sont elles excellentes et mettent une bonne ambiance.
La fin de l'arc a le mérite d'être bien menée à une (grosse...) incohérence près, mais cette incohérence permet de sauver l'héroine, ça aurait été bête qu'elle soit tuée par la logique. Ou pas.
Le seul réel défaut de SAO, n'est pas l'aspect harem. Ce n'est pas non plus les petites histoires annexes. Ce n'est même pas la séquence chalet où Asuna et Kirito deviennent les gentils parents d'une entité informatique. C'est le manque de développement. Il fallait prendre ces vingt-six épisodes pour nous expliquer l'univers de Sword Art Online en long en large et en travers, et surtout avoir l'amabilité d'expliciter les intentions du grand méchant, qui s'il a le grand mérite d'être classe et intelligent, n'est juste pas développé pour un sou.
L'anime aurait-il fait ces douze/treize épisodes que j'en serais ressortie avec une bonne impression et une note d'environ 7/10.
Mais il y a eu la suite.
Alfheim Online, ou ALO.
J'ai abordé, dans certaines de mes critiques précédentes, le souci de construire un anime en deux arcs, expliquant que si on avait le droit à une première partie de bonne qualité, la seconde avait souvent tendance à pousser le niveau vers le bas. ALO en est l'exemple type.
Déjà, l'objectif de l'arc. Entre sauver sa vie d'un univers virtuel mais mortel et aller sauver la fille dont on est amoureux, il y a une certaine différence.
Ensuite, les personnages.
Si il y a une qualité qu'on peut bien donner à Kirito, c'est que son rôle de mec sombre et badass, il l'assume parfaitement. Le personnage s'énerve rarement, et pas pour des prunes. Il s'y connait en virtuel et il sait réfléchir cinq minutes avant de foncer dans le tas.
Je ne sais pas si c'est le fait que ALO n'ait pas l'enjeu de vie ou de mort de SAO ou sa transformation en elfe magicien qui change Kirito mature et badass en Kirito ado qui pète un plomb et fait n'importe quoi à la première occasion.
Si il y a une qualité qu'on peut bien donner à Asuna, c'est qu'elle est forte. Ce n'est pas fille à se laisser marcher dessus.
Je ne sais pas si c'est le fait qu'elle soit, elle, passée de SAO à ALO sans comprendre ce qui lui arrivait, ou si c'est la transformation en jolie elfe qui la transforme en pauvre poupée fragile qu'il faut aller sauver parce qu'elle est infichue de s'en sortir toute seule.
Si il y a une qualité qu'on peut donner à Yui, c'est que quand elle s'y met, elle est badass.
Je ne sais pas si....bon, okay, je la refais pas, mais pourquoi est-ce qu'elle se change en fée qui sert à rien, on se le demande.
Nous avons donc un but moindre, des personnages dénaturés et un nouveau monde largement plus enfantin que le précédent. Que rajouter par dessus ? Une petite soeur atteinte de brother complex et un méchant pleutre, copie pitoyable de son prédecesseur, incapable de nous offrir un affrontement de fin bien classe et badass.
En résumé, nous avons un premier arc bien fichu mais pas assez exploité et un deuxième arc qui malgré deux trois idées assez bonnes coule la série au maximum possible.
Après enquête (enfin, lecture....) je peux conclure que SAO est en fait l'adaptation ratée d'un très bon LN, et que je suis juste incapable de comprendre la mention "blockbuster" donnée à cet anime.
Pour les osts, l'animation, le chara et les quelques bonnes idées, ce sera la moyenne.