Sword art online: Rage quit en prévision

Sword art online , ou l'animé qui aura suscité le plus d'émule en 2012, et qui reste aujourd'hui encore l'un des plus gros hits de ces dernières années. Difficile donc de passer à coté tant il fut pendant une période le seul sujet de discussion. Malheureusement notoriété n'est pas gage de qualité, et il n'est pas rare de ressentir une cuisante déception vis à vis d'un animé après qu'il vous aie été chaudement recommandé par des fans aux yeux humides. Vous l'aurez sans doute déjà compris, cette critique ne sera un éloge de sword art online ( ce qui serait de toute manière difficile au vue de la cargaison de tares que SAO se trimbale) . Trêve de mise en bouche, passons à la critique.

Aaaah la réalité virtuelle... sujette aux fantasmes en tous genres, et dont les variantes scénaristiques ont été déjà racontées à toutes les sauces , et dans tous les médias possibles et imaginables. Cela ne m’empêche pas pour autant de trépigner d'excitation à chaque fois qu'un projet de ce genre voit le jour. Néanmoins après la déception cataclysmique qu'a été .hack//Sign, je n'ai pas put m’empêcher de refréner mes attentes vis à vis de SAO, et j'ai eu raison.

L'histoire tourne autour du jeune kirito, un joueur invétéré de mmo qui met la main sur le dernier jeu à la mode: Sword art online, un jeu en réalité augmentée au réalisme saisissant qui rencontre un franc sucées à sa sortie. Seulement voila, il faut bien qu'il y'aie un enjeu, et dans le cas présent l'enjeu est que tous les joueurs se retrouvent prisonniers de l'univers de sword art online, et qu'une mort dans le jeu équivaut à une mort dans la réalité. Si le pitch de départ n'est pas original pour un sou, le plus important reste le développement et la manière dont les personnages vont évoluer dans ce nouveau monde sans pitié. Malheureusement la gestion des protagonistes est extrêmement maladroite et on se retrouve avec un nombre incalculable de personnages secondaires inutiles, dont le seul but est de baver sur notre vaillant kirito, et de venir grossir son harem personnel. Cette volonté de se concentrer sur les personnages plutôt que sur l'histoire, et sur le quantitatif plutôt que sur le qualitatif débouche sur un récit haché, parsemé ici et là d’ellipses malhabiles et dont l'utilité m'échappe. La romance entre notre héro kirito et le personnage d’Asuna a malheureusement, elle aussi souffert du rythme de l'animé, offrant un résultat suintant le superficiel et une idylle à laquelle on a du mal à croire. Ajoutons à cela un final peu convaincant et avare en explications et on se retrouve avec 14 épisodes honnêtes mais loin de tenir leurs promesses. C'est alors qu'arrive la deuxième saison, armée d'une hache de guerre + 15, et bien décidée à taper sur les 14 premiers épisodes jusqu'à les faire sombrer dans un gouffre de médiocrité. Que dire des 11 derniers épisodes si ce n'est qu 'ils tuent l'enjeu même de la série, introduisent un vilain aussi menaçant qu'un tabouret , font du fan service à outrance, et installent une trame invraisemblable... L’histoire aurait dut s'arrêter au 14 éme épisode.

A la lecture du gros pavé du dessus, il semble difficile de trouver une quelconque qualité à sword art online , et pourtant il y'en a, et aussi virulent aie-je pu paraître , il est indéniable que tout n'est pas jeter. Les animations sont magnifiques et d'une fluidité éblouissante, faisant de chaque combat un véritable plaisir pour les yeux, et cela est d'autant plus visible durant les phases de boss qui sont titanesques. La bande son elle aussi n'est pas en reste, offrant quelques pistes réellement très bonnes, et capables de donner un véritable souffle épique aux scènes d'action.

Au final, Sword art online est cette magnifique pièce montée qui se casse la gueule avant d'arriver sur la table , et on ne peut s’empêcher de penser à ce que l'animé aurait donné si les 14 premiers épisodes avaient été étalés sur les 25 prévus. Les personnages auraient gagnés à être plus travaillés et le contexte de l'histoire ( pas transcendant d'originalité mais néanmoins prenant) à être creusé et approfondi.