Un roman de cape et de lance

» Critique de l'anime Seirei no Moribito par Duna le
18 Mars 2012
Seirei no Moribito - Screenshot #1

Le canevas est classique : une dynastie impériale, un mauvais esprit, un complot, des défenseurs et des assassins... Pourtant, l'originalité est là dès le départ. Le personnage principal n'est pas le héros éponyme, le Seirei no Moribito, soit le prince-enfant Chagum, mais Balsa, une femme garde du corps, lancière d'élite.

Ce n'est pas un shonen mais bien un seinen ; pour faire écho à la critique précédente la série n'est pas à étiqueter "produit de mauvaise qualité pour adolescents mal dégrossis". Certes, on retrouve l'inévitable parcours initiatique d'un jeune garçon, mais c'est plutôt le point de vue de sa tutrice qui est mis en avant, celui d'une mercenaire, et presque celui d'une mère.

Au début, on trouve assez facile les jeux d'opposition, notamment des forces (la politique contre la nature, des astrologues contre une chamane, un empire contre deux fugitifs), des sexes (une guerrière, un guérisseur, un homme qui élève une fille et une femme qui élève un garçon...) mais bon, on finit par s'y laisser prendre. On a une culture Yin et Yang ou on l'a pas !

Un autre point fort : le temps. Tout est si précipité dans la plupart des anime. Ici, entre les fuites, les chasses, les combats, la vie quotidienne se pose. Celle des empereurs et de leurs serviteurs, celles des artisans, commerçants, trafiquants, paysans, celle des marchands ambulants et des voyageurs... un bel échantillon culturel et anthropologique qui ici ne manque ni de consistance ni de subtilité. À l'opposé, lorsque je repense à Guin Saga où il est dommage que les différences entre les peuples ne relèvent presque que de l'apparence et du langage.

Seirei no Moribito - Screenshot #2Les croyances et les coutumes ont la part belle, ce sont elles qui modèlent chacun des protagonistes et qui sont au cœur de l'intrigue. Les personnages sont humains, dans leurs capacités, leurs actions et leurs émotions. Le surnaturel est là, bien sûr, sans l'être vraiment puisqu'il est transcendantal : le monde a deux faces, l'une sensible, l'autre spirituelle. Il ne fait que rehausser la dimension philosophique, ou religieuse, ou morale du récit.

À part l'histoire, évidemment, les dessins sont superbes (un amour, une précision du détail dans les matières et les lumières... ces costumes, ces accessoires, ces décors !). La musique est parfaitement accordée à l'ambiance (la chansonnette des Nahji est à mon goût, un discret petit bijou).

Verdict :10/10
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A propos de l'auteur

Duna, inscrit depuis le 29/07/2011.
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